Pas un. Pas deux. Mais trois textes défendant l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta.
C'est ce qu'on a pu lire dans La Presse la semaine dernière.
DES MARAIS QUI POLLUENT
L'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, rappelons-le, est considérée par les groupes écologiques comme le projet le plus polluant de la planète.
Comme le soulignait Mathieu Turbide la semaine dernière, la famille Desmarais, propriétaire de Power Corporation, a d'importants intérêts dans ce projet.
Paul Desmarais Jr, président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation, siège depuis 2002 au conseil d'administration de la compagnie Total, un géant de l'or noir qui projette d'investir 20 milliards de dollars dans les sables bitumineux au cours des 20 prochaines années.
Est-ce pour cette raison qu'André Pratte, Alain Dubuc et Lysiane Gagnon ont défendu ce projet?
Toujours est-il que la publication en rafale de ces trois textes d'opinion n'est pas passée inaperçue.
Pendant ce temps, des chroniqueurs du quotidien de la rue Saint-Jacques crient à la convergence dès qu'une photo de Star Académie est publiée dans Le Journal.
On n'appelle plus ça avoir une poutre dans l'oeil. Mais une maison au grand complet. Avec un patio en bois traité.
UN PROJET DÉGUEULASSE
Je n'avale pas tout ce que les écolos disent. Parfois, je trouve qu'ils y vont un peu fort.
Un militant vert très connu m'a déjà dit qu'on devrait cesser de déneiger, l'hiver. Trop polluant.
«Et on va aller travailler comment ?», lui ai-je demandé.
«En ski de fond», m'a-t-il répondu. Pas de farce. Tout juste s'il ne m'a pas dit qu'on devrait s'acheter des traîneaux à chiens...
Mais je ne vois pas comment on peut défendre l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta. Car s'il y a un projet dégueulasse, c'est bien celui-là. Total (avec l'aide financière de Power Corporation, qui détient une participation majeure dans le Groupe Bruxelles Lambert, le plus important actionnaire individuel de la pétrolière française) a transformé un territoire gros comme l'Angleterre en véritable champ lunaire.
Plus de 70 000 hectares de forêt ont disparu et 140 000 km2 sont menacés. Un territoire aussi gros que la Grèce !
De plus, une étude épidémiologique a montré une augmentation de 30 % des cancers chez les habitants d'un village situé en aval de la rivière Athabasca.
APPARENCES DOUTEUSES
Le projet des sables bitumineux est la raison numéro un pour laquelle le Canada est si détesté à l'étranger.
Or, quel est le seul Canadien à siéger sur le conseil d'administration du géant pétrolier Total ?
Paul Desmarais Jr.
Et quel quotidien vient de publier trois textes d'opinion défendant le projet des sables bitumineux de l'Alberta ?
La Presse.
Y a-t-il un lien? Je ne le sais pas.
Mais comme dit le proverbe : «Si ça sent le caramel, que ça goûte le caramel et que ça ressemble à du caramel, fortes sont les chances que ça soit du caramel...»
UN EXXON VALDEZ PAR AN
Selon une étude indépendante publiée il y a deux semaines aux États-Unis, la pollution provenant des sables bitumineux de l'Alberta est cinq fois plus élevée que ne l'affirment les statistiques produites par les dirigeants de l'industrie.
Les émissions toxiques issues des sables bitumineux se compareraient à un déversement majeur de pétrole... chaque année.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Un désastre total
Pas un. Pas deux. Mais trois textes défendant l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta
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