Le 18 novembre, le secrétaire général de l'OTAN avait présenté ses excuses pour des exercices en Norvège présentant la Turquie, pourtant membre historique de l'organisation militaire, comme un ennemi. L'équipe d'Erdogan s'interroge.
Yalcin Topcu, conseiller en chef du président turc Recep Tayyip Erdogan, a déclaré ce 20 novembre qu'il était temps de reconsidérer l'appartenance de la Turquie à l'Alliance atlantique.
«La présence de la grande nation turque dans cette institution [l'OTAN] est devenue discutable», a-t-il fait savoir, cité par le quotidien turc Haberturk. Le conseiller a également qualifié le comportement de l'alliance militaire de «brutal et déshonorant». «Le problème n'est ni personnel ni politique. La cible [de l'OTAN], c'est la Turquie et la nation turque», a-t-il encore martelé dans ce même journal.
La déclaration intervient deux jours après que le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, avait dû présenter ses excuses à la Turquie, l'un des piliers de l'organisation militaire née de la guerre froide. En cause, des exercices militaires en Norvège dans le cadre desquels des diagrammes présentaient comme des ennemis le président turc Erdogan, mais aussi le fondateur de la république laïque de Turquie en 1923, Mustafa Kemal Atatürk.
Tandis que l'OTAN se déploie toujours plus vers l'est du continent européen, ses relations avec la Turquie se sont considérablement dégradées, notamment après la tentative de coup d'Etat contre Recep Tayyip Erdogan le 15 juillet 2016. Le président turc a dénoncé, à maintes reprises, le rôle – présumé selon lui – de l'Occident et des Etats-Unis dans le putsch manqué.
La Turquie, qui avait rejoint l'OTAN en 1952, afin de renforcer l'alliance militaire au sud de la Méditerranée, se tourne de plus en plus vers la Russie au grand dam de l'alliance. Encore en porte-à-faux, Ankara, à la fois pilier et adversaire potentiel de l'Alliance atlantique, devra clarifier sa position. Et l'OTAN de même.