Un autre signe que le ROC en a assez du Québec

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« Le Canada en a marre de ce droit du Québec à la différence. »


Imaginez un parti politique canadien qui fait le pari de gagner une majorité sans le Québec.


Volontairement.


Un parti qui décide de mener la charge contre la loi 21 et tout ce qu’elle représente.


Un parti qui décide de mettre fin au droit du Québec de signer des ententes parallèles sans conditions avec le fédéral.


Un nouveau relent de mépris des élites multiculturelles torontoises, dans la même veine que celui de la modératrice du débat anglais ?


Non. C’est là le conseil principal qu’offre Brad Wall, l’ancien premier ministre de la Saskatchewan, dans une lettre ouverte publiée dans le National Post.


Voilà sa solution pour permettre au Parti conservateur d’envisager de gagner les prochaines élections. Tourner le dos au Québec pour incarner une nouvelle vision d’unité nationale !


Une vieille plaie


On comprend facilement les électeurs de l’Ouest d’être exaspérés.


Le socle de leur prospérité est plombé par la crise économique, diabolisée dans la lutte contre les changements climatiques. Leur hésitation face à la rigueur sanitaire a été démonisée par les libéraux.








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.





Ils sont devenus les cousins gênants dont aucun parti n’ose prendre trop vigoureusement la défense en campagne électorale.


À l’inverse, il s’agit d’une question mal formulée pour que l’identité québécoise reprenne ses droits sur la scène nationale.


Et c’est là que le bât blesse. Brad Wall n’a pas énoncé une hérésie. Il a écrit noir sur blanc ce que pensent bien des Canadiens de toutes allégeances politiques.


Le Canada en a marre de ce droit du Québec à la différence. 


Débat inachevé


Laïcité, protection de la langue française, financement de la santé, des garderies, du logement social sans conditions, le fédéralisme asymétrique a porté ses fruits au cours des dernières années.


C’est le compromis de l’après-référendum. Permettre au Québec de se développer en marge du reste du Canada. Consacrer dans les faits l’exception québécoise pour mater le mouvement souverainiste.


À en juger les intentions de vote au Québec, on pourrait dire que ça a plutôt bien fonctionné. Le Parti québécois a été presque asphyxié par cette stratégie.


La somme des gains obtenus au fil d’ententes particulières avec tous les gouvernements fédéraux, libéraux et conservateurs, a certes permis de tourner le dos aux déchirements constitutionnels.


Mais à quel prix ? 


Le Québec s’est laissé bercer par l’illusion que son droit à la différence était enfin accepté du reste du Canada. Or, la sortie de Brad Wall, le consensus canadien sur l’injustice entourant la loi 21 révèlent qu’il n’en est rien.


Le Québec et le Canada se construisent en marge l’un de l’autre. On n’est plus dans le mariage de convenance, mais dans l’indifférence. L’un et l’autre ont renoncé à essayer de se comprendre.


Depuis 20 ans, le Canada achète la paix. C’est tout. 


Entre un premier ministre qui tient mordicus à ses normes nationales et une des voix les plus respectées du mouvement conservateur qui réclame la fin de la récré, il semble que le Canada soit tanné de payer.











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