Non coupable. Ces mots, Alexandre Bissonnette, auteur présumé de la tuerie survenue à la Mosquée de Québec en janvier 2017, les a répétés à douze reprises lors de sa mise en accusation. Une répétition qui semblait résonner comme de véritables coups de feu pour les familles présentent dans la salle.
Sur le coup de 9 h 30, Bissonnette, 28 ans, vêtu d’un pantalon foncé et d’une chemise bleu pâle, a été amené, sous haute escorte, devant le lutrin pour y enregistrer ses plaidoyers de non-culpabilité.
Si le premier «non coupable» était franc et qu’il semblait assumé, l’assurance du présumé meurtrier a semblé s’effriter au fur et à mesure de la lecture faite par le juge François Huot.
Une fois cette procédure faite, le jeune homme détenu depuis son arrestation a repris place dans la boîte des accusés où il a semblé attentif à chacune des étapes de la procédure de l’audition des requêtes qui a été frappée d’une ordonnance de non-publication.
Plusieurs minutes auparavant, certaines femmes de la communauté musulmane, dont une veuve et l’ensemble des badauds présents dans la salle – peu nombreux – ont dû passer le point de fouille qui prendra place devant la salle 4.01 du palais de justice pour les six à huit semaines prévues pour le procès.
Une procédure exceptionnelle implantée depuis le premier jour ou Bissonnette a été amené devant la cour pour y être accusé.
L’ensemble des gens présents dans la salle doit présenter une pièce d’identité avec photo, passer le point de fouille pour ensuite s’engouffrer dans les arches de détecteur de métaux. Une étape contrôlée par plusieurs constables spéciaux qui, tout au long du procès, seront nombreux pour assurer la sécurité et la sérénité des débats.
Rappelons qu’Alexandre Bissonnette a été accusé du meurtre au premier degré de Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Abdelkrim Hassane, Azzeddine Soufiane et Aboubaker Thabti.
Il est également accusé d’avoir tenté de causer la mort de Said Akjour, Aymen Derbali, Said El Amari, Nizar Ghali et Mohamed Khabar, en utilisant une arme à feu à autorisation restreinte.
Finalement, on lui reproche d’avoir tenté de causer la mort de 35 personnes qui se trouvaient, le soir du 29 janvier 2017, dans le lieu de culte situé sur le chemin Sainte-Foy.