Deux nouvelles démontrent la confusion de la pensée et l’inculture dans laquelle nous vivons.
Le PQ, ce pauvre parti, qui ne vit que de soubresauts avec une espèce de triomphalisme, inexplicable sans l’énergie du désespoir, a annoncé qu’il fait table rase de son passé.
Les jeunes péquistes qui demeurent en son sein n’ont que l’expression « fossé générationnel » à la bouche. À son congrès extraordinaire en novembre, le PQ va « repartir à zéro ».
Désemparé
Pour utiliser une expression bientôt bannie peut-être par sa connotation religieuse, les péquistes ne savent plus à quel saint se vouer. La présidente du comité exécutif national des jeunes du PQ, Frédérique St-Jean, déclare même qu’« être péquiste de nos jours dans un collège ou à l’université, ce n’est pas plaisant ».
Mademoiselle St-Jean devrait savoir que le fait d’être péquiste dans les années soixante pouvait aboutir à la perte de son emploi. Elle et ses camarades auraient intérêt à remettre en marche la mémoire péquiste pour découvrir que la foi souverainiste n’a jamais été gratifiante sauf quand l’espoir a failli triompher pour ensuite s’effondrer.
Comment le PQ peut-il réécrire un « nouveau texte fondateur » sans éradiquer la mémoire de ceux qui ont incarné le parti et de tous les militants qui ont écrit entre allégresse et déception son histoire intimement liée à celle du Québec moderne ?
La deuxième nouvelle concerne l’éventuelle éradication de notre histoire religieuse. Le gouvernement caquiste doit garantir dans son projet de loi sur la laïcité que les références religieuses qu’on retrouve dans les noms de rues, de villes et de villages ne puissent être contestées au nom des chartes par des laïcards acharnés ou des partisans multiculturalistes cherchant à changer le boulevard Saint-Laurent en boulevard de la Tolérance ou Saint-Sauveur en ville de la Diversité.
Les Québécois ont-ils droit à leur mémoire historique ?