Trudeau témoin de son impuissance

D41cb0f37c6eab812c2a6aa09c778035

Trudeau en est réduit à quémander l'intervention de Trump



La plus importante rencontre du sommet du G20 pour Justin Trudeau et le Canada en est une où notre premier ministre n’est pas invité.




C’est dire le douloureux sentiment d’impuissance que doit ressentir M. Trudeau, lui qui se trouve au Japon pour participer aujourd’hui et demain au sommet international réunissant les 20 plus grandes puissances de la planète.




Les yeux de la délégation canadienne – et du monde entier – seront tournés ce samedi en direction du président américain Donald Trump et de son homologue chinois, Xi Jinping. Un tête-à-tête est prévu entre les deux leaders à couteaux tirés depuis des mois.




Dans ses rêves les plus fous, Justin Trudeau espère voir les deux puissances enterrer la hache de guerre et reprendre les négociations commerciales.




Le conflit entre les deux géants a plongé le Canada dans une crise diplomatique sans précédent avec la Chine, dont seul Donald Trump possède la clé de voûte.




Sous haute tension




Récapitulons.




En plein conflit commercial avec l’Empire du Milieu, les États-Unis nous ont demandé l’an dernier de passer les menottes à une haute dirigeante du fleuron chinois de la technologie Huawei, de passage à Vancouver.




En bon voisin, le Canada a obtempéré, malgré les motifs d’arrestation vaseux des Américains.




La Chine a riposté en jetant sans raison valable deux Canadiens en prison, et en a condamné à mort deux autres pour trafic de drogue.




Elle s’en est ensuite prise à notre économie, en bloquant des importations de canola, de porc, et maintenant depuis cette semaine de toute la viande produite ici.




Les pertes pour l’économie canadienne se calculent en millions, sinon en milliards de dollars.




Tout cela à cause de Donald Trump, qui se sert de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, comme levier dans sa propre guerre commerciale avec la Chine. Une stratégie que le président admet avoir adoptée, même si elle contrevient aux conventions diplomatiques les plus élémentaires.




La colère de Pékin peut se comprendre.




Quels alliés ?




Ottawa tente depuis des mois d’obtenir un tête-à-tête avec Pékin afin de dénouer l’impasse, sans succès. Pour contourner ce refus, Justin Trudeau a soutiré un engagement formel du président Trump lors de son passage à Washington, la semaine dernière.




M. Trudeau a fait promettre à son allié d’aborder avec le président chinois Xi Jinping la délicate question des prisonniers canadiens lors d’un sommet du G20 qui se tient sous haute tension à Osaka.




À défaut de s’entretenir lors du sommet avec les puissances que sont la Chine, la Russie ou l’Inde, M. Trudeau a obtenu des tête-à-tête avec ses alliés naturels européens. S’ajoutent le Vietnam, la Corée du Sud et l’Afrique du Sud.




Le premier ministre se félicite d’avoir réuni derrière lui plusieurs pays pour condamner le comportement de la Chine.




Mais face au géant asiatique, ses partenaires ne font pas le poids, aussi nombreux soient-ils, croit le spécialiste des relations internationales Jocelyn Coulon.




« Particulièrement face à la Chine, les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. »