Le Premier ministre britannique a officialisé la sortie du Royaume-Uni de l'UE en annonçant l'activation du fameux article 50. Angela Merkel et François Hollande ont appelé à l'établissement de bonnes relations commerciales euro-britanniques.
Theresa May a annoncé, ce 29 mars, que le Royaume-Uni quittait officiellement l'Union européenne. Elle a expliqué avoir signé la lettre officielle pour lancer les négociations du Brexit en activant l'article 50 du traité sur l'Union européenne.
Saluant un «événement sans précédent et point de non retour», Theresa May a également assuré aux citoyens britanniques que «de meilleurs jours [étaient] devant [eux]». Dans un exercice de communication soigneusement préparé, le Premier ministre a ainsi tenu à rassurer les sceptiques encore nombreux en Grande-Bretagne. «Nous allons pouvoir prendre nos propres décisions, rédiger nos propres lois», a-t-elle souligné.
La veille, le 28 mars, le Premier ministre britannique avait déjà posé dans son bureau devant les photographes qui avaient immortalisé le moment de cette signature, historique pour le Royaume-Uni comme pour l'Union européenne.
Donald Tusk considère qu'il ne s'agit pas d'«un jour heureux»
Donald Tusk, président du Conseil européen, a publié sur Twitter une photographie de lui-même en train de prendre connaissance de la lettre de Theresa May.
«Vous nous manquez déjà ! Merci et au revoir !», a-t-il également lancé à destination du peuple britannique. Une déclaration sobre qui cache mal l'amertume dont témoignent ces propos tenus ultérieurement : «Nous n'allons pas faire semblant de croire qu'il s'agit d'un jour heureux, ni à Bruxelles ni à Londres.»
Le président du Conseil européen, qui était un adversaire résolu du Brexit, estime par ailleurs que «rien ne change» pour les autres Etats membres, qui «se voient désormais plus soudés». Selon lui, c'est là «le point positif du Brexit».
Merkel rejette la demande de May de négociations parallèles sur les relations UE-Royaume-Uni
Plusieurs hauts responsables européens ont pris la parole, ce 29 mars, à l'occasion du déclenchement du Brexit. La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi appelé à des négociations «justes et équilibrées» avec le Royaume-Uni, et fait savoir qu'elle souhaitait que Londres demeure un «partenaire proche» de l'UE, selon l'AFP. «Nous ne devons pas oublier que le Royaume-Uni reste un partenaire dans l'OTAN et en Europe. Il s'agira toujours de surmonter des défis ensemble», a-t-elle tenu à ajouter, via une porte-parole.
La chef du gouvernement allemand a par ailleurs estimé que les discussions sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l'UE ne pourraient être menées qu'une fois achevées celles sur les conditions du Brexit. Elle répondait de cette manière, indirectement, à la lettre adressée à Bruxelles par Theresa May, dans laquelle celle-ci réclame des pourparlers sur le futur accord entre le Royaume-Uni et l'UE en parallèle des négociations de sortie.
Un Brexit «douloureux» pour François Hollande
Le président français a usé d'un ton un peu moins rassurant pour commenter l'événement : le Brexit est «douloureux sentimentalement» pour les Européens et sera «douloureux économiquement» pour les Britanniques, a prévenu François Hollande, en marge d'un déplacement en Indonésie. «Ca se terminera par un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'Europe, souhaitons que ce soit le meilleur accord commercial possible, et pour l'Europe, et pour le Royaume-Uni», a-t-il continué.
Sur Twitter, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a lui aussi exprimé sa volonté de voir l'UE et le Royaume-Uni établir les meilleures relations possibles : «Aujourd'hui n'est pas un bon jour. Le Brexit ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de l'Union, mais nous sommes prêts, nous irons de l'avant, en espérant que le Royaume-Uni reste un proche partenaire».
Attendu depuis plusieurs jours, le geste de Theresa May intervient après de houleux débats au Parlement britannique sur les modalités concrètes de sortie de l'UE. La justice avait imposé la validation parlementaire d'un Brexit toujours mal accepté par certains citoyens outre-Manche, près d'un an après le référendum de juin 2016. Puis, les députés avaient menacé de mettre en échec le gouvernement de Theresa May. Néanmoins, désormais, ce sont deux années de négociations qui attendent le Royaume-Uni.
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