Bousculé par l’actualité internationale et l’effervescence du débat sur la laïcité, le gouvernement Couillard claironne sa cassette habituelle à savoir qu’il planche sur un plan d’action pour lutter contre la montée du radicalisme religieux.
Acculé par l’opposition, il a même avoué que son projet de loi sur la laïcité avance. Cependant, il reste que l’échéancier change au gré des évènements. Autant dire qu’il n’en existe pas. Surtout que chaque ministre se renvoie un peu la balle. Cette attitude n’augure rien de bon. Et l’opposition en remet et en rajoute faisant de la laïcité un enjeu partisan. Or, s’il y a une leçon qui devrait être retenue du débat sur la Charte c’est, surtout, de ne pas en faire une question partisane.
Dans le meilleur des mondes, la laïcité devrait être au-dessus des partis politiques. Elle est la clef de voûte de notre édifice démocratique et l’assise indispensable de l’unité de notre nation.
L’amalgame : radicalisation-immigration
Dans cette cacophonie, le pire des amalgames est fait. C’est désormais la ministre de l’Immigration qui préside un comité sur la question du radicalisme au Québec. Qu’est ce qui justifie ce choix? Rien. Sauf à considérer qu’il subsiste un lien direct entre la radicalisation et l’immigration. Disons que pour un gouvernement qui passe son temps à répéter qu’il faut éviter les amalgames, cette maladresse est la pire des postures.
Ce glissement malencontreux révèle, surtout, l’incapacité du gouvernement libéral à comprendre ne serait-ce que sommairement le phénomène de la radicalisation. Les deux attentats commis au mois d’octobre sur notre territoire nous démontrent clairement que cette préoccupation devenue planétaire dépasse largement le seul cadre de l’immigration. En effet, le phénomène peut toucher aussi des jeunes qui sont éloignés de la culture musulmane. Bien que le père de Michael Zehaf Bibeau soit d’origine libyenne, lui, il est né et a grandi au Québec, loin de toute emprise islamique. Quant à Martin Couture-Rouleau, il vient d’une famille catholique.
Les jeunes djihadistes et leurs émules se nourrissent de l’islam politique
Le profil du « djihadiste » est surprenant et n’a strictement rien à voir avec le niveau de scolarité ou l’appartenance à une classe sociale. L’indissociable tandem paupérisation-niveau de scolarité bas ou moyen mis en avant pour décortiquer la radicalisation ne convainc plus, car la thèse centrale qui structure ce schéma d’analyse est sociologiquement dépassée.
Les jeunes djihadistes et leurs émules, sont autant en bas qu’en haut de l’échelle sociale, « dans la société » et en « dehors de la société », des deux côtés de la barrière des sexes, à l’université et en dehors de l’université. Le profil du marginal isolé, pauvre, sans travail et pratiquement analphabète qui se transforme en bombe humaine a été pulvérisé depuis les attentats du 11 septembre.
En Europe, les candidats aux attentats suicides à Londres, Madrid et Stockholm n’ont rien de misérables bougres démunis et laissés pour compte.
Les origines du revirement sont, certes, multiples et diffèrent d’un individu à l’autre. On retrouve, néanmoins, un fil conducteur, une matrice idéologique qui trace la voie au djihad international. L’islam politique ne serait pas devenu ce qu’il est s’il n’y avait pas au départ un fondement idéologique. Le djihad s’est engouffré dans cet abîme. Pour certains, le désir de mourir s’est substitué au désir de vivre.
Pour cerner le problème de la radicalisation, il est essentiel de comprendre les grandes lignes de cette idéologie. Qui sont ses penseurs? Que disent-ils? Que revendiquent-ils? Quelle influence ont-ils? Comment travaillent-ils?
L’enquête du Journal de Montréal publié lundi dernier a révélé que des mosquées et des écoles implantées dans plusieurs villes, à savoir Montréal, Trois-Rivières, Sherbrooke et Québec se trouvent directement liées à deux réseaux islamistes : l’Association musulmane du Canada et l’Islamic Society of North America, affiliés tous les deux aux Frères musulmans, un groupe jugé « terroriste » par l’Égypte depuis le 25 décembre 2013.
Ce n’est pas la première fois que le nom de ces deux réseaux est étalé au grand jour. Il y a quelques années, l’un deux avait eu des déboires avec Revenu Canada qui a fini par lui retirer son statut d’organisme de charité. Mais encore là, rien n’a été fait pour arrêter la militance de ces groupes antidémocratiques.
Comprenons-nous bien, tant et aussi longtemps que nous allons tolérer sur notre territoire des organisations vouées à propager l’idéologie islamiste, qui remplit des crânes soigneusement vidés par un consumérisme sans âme, nous aurons toutes les raisons de craindre le phénomène de la radicalisation. Il faut d’urgence rétablir la démocratie dans ses droits, la laïcité dans toute sa force, et enseigner les valeurs et les principes citoyens à nos enfants.
Il y a une bataille idéologique à mener, il faut la faire, aujourd’hui, plus que jamais !
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