Souverainistes, coupez les vivres au Parti québécois !

Tribune libre - 2007


Je sais que vous n’allez pas m’aimer mais je dis ce que je pense, un point c’est tout. Pour moi, le problème du Parti québécois n’en est pas un de chef. André Boiclair est talentueux et dans un pays comme la Suède par exemple, il y a longtemps que ce gars là serait premier ministre. Quand on veut sa liberté et un pays on se fiche pas mal de qui dirige quoi. Après tout, une fois le pays fait, rien ne nous empêche de changer nos dirigeants.
Mais nous vivons au Québec. Dans une société profondément complexée et colonisée. C’est une société qui a peur et qui refuse d’avancer. Un peuple d’ânes dirigés par des saints et des héros pour paraphraser le chanoine Groulx. Une société qui veut tout sans payer. Qui veut des soins de santé parfais mais aussi des baisses d’impôts.
Incidemment, il n’est pas étonnant que le Québec soit si ingouvernable. Et pendant que l’on s’engueule sur tout et sur rien et sur les façons de faire du Québec un pays, les fédéralistes rigolent dans leurs barbes.
Le Québec est aussi une société conservatrice. Pendant quatre décennies, on nous a cassé les oreilles avec des concepts de tolérance de fraternité et de projet collectifs. Aujourd’hui on nous dit que notre voisin est un abuseur alors, au diable le partage et vive le chacun pour soit. Et la sympathie pour les homosexuels, les indiens, les pauvres et les étrangers se retrouve au même endroit que l’œuf dans la poule.
C’est avec cette société cassée en morceaux par les médias, le mouvement fédéraliste et la grande entreprise que les souverainistes voudraient aujourd’hui faire un pays. Je nous souhaite bonne chance !!
On part de loin…
Microcosme de cette société, le Parti québécois se retrouve lui aussi, cassé. Et la fracture est amplifiée par ceux qui ne se sont jamais intéressés à la raison d’être de ce parti. Les mêmes qui discutent sans cesse des moyens comme pour nous détourner du but. Voilà surtout la véritable raison pour laquelle André Boisclair n’a plus sa place au Pq. Parce qu’il veut encore nous faire perdre notre temps à discuter sur les moyens plutôt que de tenter d’intéresser cette société à ce qu’elle devrait être et surtout, ce que le Parti québécois désire pour elle. André Boisclair est un fraudeur qui nous a volé notre cause et qui veut poursuivre le détournement qu’il a entrepris.
Bien sûr, il n’a pas fait une mauvaise campagne mais il n’est tout simplement pas l’homme de la situation. Il est distant et froid. Il défend inlassablement le passé du PQ, les fusions forcées, le déficit zéro et les mises à la retraite massives. Et la souveraineté là dedans ? Rien ! Voilà pourquoi le chef du PQ n’inspire pas confiance.
Quand j’entends des parvenus comme Nicolas Girard venir dire en plein scrum que la raison de la défaite du Parti québécois tient à sa promesse de tenir un référendum le plus vite possible dans le prochain mandat, je me bidonne. Décidemment, il ne s’enfarge pas dans les raccourcis bons marchés celui là ! Je me demande s’il a rencontré un seul électeur de toute sa campagne.
En ce qui me concerne, partout où j’ai parlé du parti, les gens ne nous pardonnent pas nos erreurs du passé et considèrent que le PQ est dirigé par une clique semblable à celle qui a causé ces dommages. Mais bien sûr, selon les députés péquistes, si le Pq a perdue l’élection, c’est parce « la population a de fausses perceptions à son égard ». C’est un cliché… Et d’ailleurs, il semble bien ces mêmes députés n’aient pas fait grand-chose pour changer ces perceptions, trop occupé qu’ils sont de conserver leur siège. Quel paradoxe !
Et il faudrait continuer ainsi ? Il faudrait poursuivre avec un chef et des députés prêts à travestir ce parti pour plaire ? Car il ne faut pas se faire d’illusion ! C’est l’indépendance que l’on souhaite mettre en veilleuse bien plus que le référendum auquel aucun membre de l’aile parlementaire du PQ n’a incidemment eu le courage de renoncer définitivement. Car, comme on le sait dorénavant, un référendum, c’est un outil que l’on donne aux fédéralistes pour les aider à mieux nous fourrer.
Aussi, la plus grande preuve que ce parti ne change pas, c’est certes la courbette que ses députés continuent encore et toujours de faire devant leur chef. Et tant et aussi longtemps que cela continuera, la population n’aura jamais confiance. Pour mériter cette confiance, il faut des couilles. Il faut être fidèle à nous même et à la raison d’être de ce parti. Or si Boisclar, Girard, Drainville et les autres pleutres n’y croient plus, qu’ils laissent donc leur place à ceux qui y croient et qui sont prêt à faire ce qu’il faut pour que ça marche. Il faut cesser de parler du pays et avoir le courage de le faire.
Pour ma part, tant et aussi longtemps que le Parti ira dans la direction de la mise sous le boisseau de l’indépendance et tant qu’André Boisclair en sera le chef, je ne donnerai pas un sou de financement. Et j’encourage tout les souverainistes à faire de même. Il y toujours bien des limites à nous traiter de cette façon. Après tout, si ce n’était des purs et durs, combien de députés le Parti québécois aurait-t-il fait élire aux dernières élections ? 28 pour cent, vous trouvez pas que ça commence à ressembler aux derniers des Mohicans ?
L’auteur est l’ancien président du Parti québécois de la circonscription de Montmorency
Daniel Lévesque
http://enyregardantdepres.blogspot.com/


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2007

    Monsieur,
    Je me doutais bien qu’il allait y avoir quelque part, un « père Ovide » pour m’excommunier suite à mon appel à la mutinerie. C’est normal ! D’habitude, j’exècre répondre à des attaques personnelles qui, de toute façon, ne parviennent à convaincre personne. Mais cette fois-ci, exceptionnellement, je vais être bon joueur et faire tout de même cadeau d’une réplique. Il est important de noter cependant qu'il ne s'agit nullement d'un règlement de comptes car de toute manière, ce parti se puni par lui-même via ses façons de faire.
    Je remarque d'entrée de jeu que je ne suis pas le premier à faire l’objet de remontrances de votre part. Cette habitude de poivrer à gauche et à droite me semble, chez vous, symptomatique d’un cruel et malheureux manque d’information. Aussi, il importe donc ici de corriger les inexactitudes que vous avez proférées à mon endroit.
    Sachez d’abord cher monsieur, que lors des deux années où j’ai occupé la présidence du Parti québécois dans mon comté, nous avons amassé près de 100, 000 dollars et dépassé largement nos objectifs de financement. C’était à ce moment plus que tout ce qui s’était fait auparavant. Pour se faire, j’ai cogné à plus de porte que vous n’en verrez probablement jamais. J’ai usé mes semelles, donné temps, argent et énergie et ce, avec une équipe de militantes et militants extraordinaire et qui, soi dit en passant, partagent pour une grande part l’opinion que j’ai émise dans ce texte que vous répugnez.
    Nous avons payé nos déplacements de nos poches et couché chez des amis pour économiser lors des conseils nationaux se tenant à l’extérieur de notre région. Nous avons organisé des activités de financement, animé avec conviction la vie politique du parti dans notre comté et passé des heures à discuter dans les portiques de maisons. Vous ne me ferez donc aucunement rougir de mon bilan à la présidence du parti et encore moins de celui des militantes et des militants du comté de Montmorency qui sont à mon humble avis les meilleurs au pays. Croyez-moi, ce sont des vrais ! Car malgré tout le fiel que les hautes instances du parti déversent sur eux depuis des années, ils continuent de croire et de travailler sans relâche pour la cause. Et je peux vous dire, monsieur Laterrière, que peu de gens auraient toléré ce qu’ils ont eu à supporter sans claquer violemment la porte du parti.

    D’autre part, j’ignore si vous êtes un de ceux-là et cela m’est égal. Mais vos propos me rappellent ceux des dirigeants du parti. Ceux venant des « décideurs » qui imposent leurs vues aux militants par des coups de forces et l’intimidation. Ceux qui ont appelé chez moi pour m’engueuler parce que j’ai usé du simple droit de m’exprimer. Et finalement, ceux qui dépensent l’argent des membres (argent que nous récoltons durement) comme s’il leur appartenait.
    Quant à Monsieur Drainville, s’il démontrait le même courage en politique que celui qu’il avait alors qu’il pratiquait le métier de journaliste, on pourrait croire que le Parti québécois est en voie de remonter la côte. Mais hélas ! Il fait comme ses pairs. Il garde le silence… Or, c’est un « suiveux » et nous n’avons plus besoin de ça ! Ce n’est pas parce qu’il ne partage pas mon opinion que j’en ai contre lui mais bien parce qu’il fait montre d’une timidité soudaine et suspect que nous ne lui connaissions pas.
    En terminant, monsieur Laterrière, je vous suggère humblement de faire comme moi et les militantes et militants de Montmorency. Impliquez-vous comme nous l’avons fait ! Peut-être alors aurez-vous moins de temps à accorder aux attaques personnelles et serez-vous aussi à même de juger plus pertinemment de la curieuse reconnaissance que les dirigeants de ce parti ont à l’égard de ceux qui le font vivre.
    Daniel Lévesque

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2007

    J'ai comme un malaise quand je lis ces genres de messages. C'est comme si nous avions oublié que les vrais ennemis d'un Québec souverain sont toujours à l'oeuvre et en force: Le Rest of Canada (Roc), les fédéralistes, les provincialistes, Dion, Charest, Chrétien, Harper etc. La cible, ce n'est pas d'assommer les indépendantistes purs, mous, de la gauche, de la droite etc. Non non non...La cible c'est l'indépendance du Québec avec ce que nous avons et ce que nous sommes. J'ai 73 ans donc un vieux qui a voté PQ depuis des années parce que j'ai toujours pensé que le PQ est le véhicule qui peut m'emmener à la libération de mon peuple.
    Je pense sérieusement que les déchirements qui se passent présentement c'est-à-dire: Quitter le PQ, aller vers Québec Solidaire, aller vers l'ADQ, former un autre parti n'est que partie remise pour d'autres chicanes. Supposons qu'un nouveau parti se forme, est-ce qu'il n'est pas juste de croire que les mêmes tiraillements vont recommencer...encore une fois?
    À tous ceux qui se tirent à boulets rouges, est-ce qu'il ne serait pas plus emballant pour nous les simples citoyens (indépendantistes) qu'un consensus se fasse autour d'une grandeur d'âme, d'une solidarité des uns envers les autres. Je peux paraître prêchi-prêcha mais maudit que c'est tannant de lire ces personnes qui se déchirent à l'année longue. Est-ce qu'il est possible de faire la paix à quelque part pour que nous puissions nous mettre à la vraie besogne FAIRE L'INDÉPENDANCE DU QUÉBEC. Il me semble que présentement tous les ennemis de notre noble objectif se roulent par terre en riant carrément de nous.
    Merci de m'avoir lu
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2007

    J'ai peine à croire que Daniel Lévesque a occupé la fonction de président du parti québécois de la circonscription de Montmorency. Pas étonnant que le PQ soit en difficulté avec de pareils personnages! Je suis un indépendantiste depuis toujours et le demeurerai sans doute. Je tiens à préciser que j'habite la région de Québec.
    J'ai peine à croire que vous osiez déjà qualifier M. Draiville de pleutre parce qu'il n'exprime pas votre point de vue. D'ailleurs j'ai horreur de ces simplifications à outrance qui semblent caractériser votre intervention. Le réaliserez-vous enfin un jour que vous, et vos semblables, avec de telles extravagances, contribuez à perpétuer la défaite du PQ dans la région de Québec. Je suis certain que M.Drainville est perçu dans la population de la grande région de Québec comme un actif pour le mouvement de l'indépendance alors que votre dernière intervention doit bien faire rigoler nos adversaires!
    Je n'ai pas voté pour Boisclair au congrès du leadership. J'aurais préféré Mme Marois parce que cette femme est capable de s'adresser aux gens avec intelligence et réserve, ce qui semble pour le moins grandement vous faire défaut. J'ai apprécié la performance de M.Boisclair et je ne crois pas qu'un autre chef, y compris Mme Marois, aurait pu faire mieux dans les circonstances. Accepter les résultats de la dernière élection sans faire d'esclandre n'est pas glorieux pour un petit chef comme vous, je le concède, mais cela favorise la réflexion indispensable pour nous donner au PQ la chance de retourner la situation.
    Gilles Laterrière.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    29 avril 2007

    Pleinement d`accord. "Radicalement " parce que, tout simplement, ça vise la "racine"de la question !Rien de "pur et dur" là: du bon sens élémentaire face à des évidences,ni plus ni moins.Je retiens dorénavant mes $400.00 annuels...
    "Caribous" ? Pourquoi pas ? Tous les "z`observateurs inquiets" décrétaient leur disparition en 61-62 ( j`y étais: Lac Bienville etc.! )comme ils décrèten aujourd`hui la nôtre, et 10 ans plus tard, ils formaient le plus gros troupeau de la planète, que rien n`arrête : à voir ! J`assume donc le symbole avec enthousiasme !
    Victor, des épinglettes au plus sacrant !!!
    Ceci étant, nous avons plus que jamais besoin d`un medium indépendantiste rigoureux et ouvert à tous : il nous FAUT supporter Vigile , financièrement et en faisant activement sa promotion, car sans Vigile.net, nous serions muets sous la censure molle du Devoir et la cynique des autres média.!
    Un artiste aurai-il l`obligence de nous créer une affiche "ad hoc" que chacun d`entre nous pourrait imprimer et afficher dans son milieu de vie ( loisir, travail, résidence,etc.) ?
    En faisant ressortir le caractère de journal, de quotidien, ouvert à tous et aux débats, non censureur, portant sur tout sujet d`intérêt national, d`esprit indépendantiste mais non partisan, et surtout SEUL et unique lieu d`expression À LA FOIS authentiquement libre, ET complète ( i.e. pas de coupures "(...)" ! ), ET fréquenté, à la disposition de quiconque a quelque chose à dire, est prêt à faire l`effort de le formuler lisiblement, et ne sait où le publier utilement.
    Ceci dit , pas question de démissionner du PQ: les absents ont toujours tort, et re-fonder un nouveau parti serait une tâche non seulement herculéenne me semble-t-il ( sous réserve d`un pourrissement tel du PQ que tous ses membres sérieux s`y précipiteraient , jeunes et vieux inclus ), mais très couteux et surtout probablement ( sous les mêmes réserves ) très long .

  • Jacques Bergeron Répondre

    28 avril 2007

    Monsieur Lévesque, Vous me voyez d'accord avec vous. Cependant, je dois vous confesser que mon épouse et moi, avons donné quelques dollars à la campagne de notre ami, Robin Philpot, nous abstenant de donner quelque montant que ce soit à la nouvelle députée de Crémazie, une certaine Lisette Lapointe dit Parizeau, agissant comme maman d'André «dédé» Boisclair, ou au parti dont nous sommes membres jusqu'en janvier 2008. Nous n'avons cependant pas l'Intention de démissionner comme membres du Parti Québécois, espérants que l'individu qui se prétend plus important que notre idéal aura démissionné de son poste de «chef» sous peu. Mais, quel paon que cet individu qui ne comprend pas plus le sens de sa défaite, qu'il ne peut comprendre le sens de ses nombreuses gaffes.Jacques Bergeron et Dame Olive Grégoire le 28 avril 2007