Quand je jette un regard rétrospectif sur les chemins tortueux qu’a emprunté le mouvement indépendantiste québécois depuis sa création au milieu des années ’60, j’en arrive parfois à me demander si mon rêve n’est pas en train de se transformer en cauchemar.
Pire encore, lorsque je jette un regard lucide sur les origines de ce mouvement, si l’on fait exception du RIN de Bourgault qui s’affirmait résolument indépendantiste, je dois convenir que l’idée de la souveraineté-association de Lévesque, qui est devenue le leitmotiv du PQ, ne contenait nullement le souffle nécessaire pour nous conduire à notre statut de pays.
Considérant froidement ces faits historiques, sommes-nous en train de nous bercer dans l’illusion entretenue par l’utopie d’une indépendance qui n’existe que dans nos rêves? Même les résultats serrés du référendum de ’95 démontrent-ils réellement que les Québécois ont failli se donner une nation, compte tenu que la question posée ne donnait pas le mandat clair de procéder unilatéralement à notre indépendance?
« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente du 12 juin? »
La réponse à une question aussi alambiquée constitue-t-elle un critère solide pour affirmer que nous sommes devenus « bien près » d’accéder à notre indépendance? Répondre oui à cette question correspond, à mon sens, à prendre ses rêves pour des réalités!
Selon moi, l’insatisfaction véhiculée actuellement par un bon nombre d’indépendantistes ne fait que révéler un réveil brutal causé par le cauchemar vicieux d’une souveraineté illusoire. En d’autres termes, les dissidents aux tergiversations incessantes des dirigeants du PQ se sont réveillés en transes et ont décidé de transformer leur cauchemar en rêve!
Et, pour réaliser leur rêve, les véritables indépendantistes lancent, de partout, des sonneries d’alarme! Ils n’ont plus le goût de s’égarer dans les sentiers cauchemardesques de l’illusion! Il n’en tient qu’à eux, maintenant, de rallier, dans une coalition nationale citoyenne, tous ceux qui veulent participer à leur rêve! Il n’en tient qu’à nous, sympathisants et militants de la première heure, d’embarquer avec eux!
Henri Marineau
Québec
Sortir du cauchemar et retrouver le rêve
Tribune libre
Henri Marineau2090 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
30 octobre 2011Le couvert est mis pour le retour de Gilles Duceppe en politique québécoise, mais l’ancien chef du bloc peut se faire désirer le temps qu’il faut à François Legault de faire connaître le programme de son parti et de s’enfarger dans les fleurs du tapis.
A voir la mine radieuse de Pauline Marois et l’aveu rassurant de Bernard Drainville qui a admis qu’il se passera quelque chose après les fêtes si rien ne change avec la crise de leadership au P.Q. (suite à sa rencontre sercrète avec elle).
Plusieurs évoquent un tandem Marois- Duceppe comme chez Québec solidaire qui a tout à perdre du retour de M.Duceppe au Québec qui ne fera pas dans la dentelle avec Amir Khadir qui a opté pour le NPD le 2 mai dernier.
Amir Khadir démasqué
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/323691/libre-opinion-amir-khadir-demasque
Pauline Marois doit rester au P.Q. comme vice-première ministre ou aux finances car Gilles Duceppe a beau avoir du charisme à revendre, il faut plus que ça pour diriger le Québec et ses vaches à lait à l’appétit insatiable.
D’après le sondage par Internet… de ce matin chez Québecor, les libéraux vont connaîtrent leur traversée du désert dans ce scénario digne d’un film d’horreur pour eux en cette veille de l’Halloween; le vampire Charest et son troupeau vont devoir prendre la poudre d’escampette en Transylvanie, c’est en Europe comme plusieurs le prédisaient.
http://www.youtube.com/watch?v=QrkGDtHipl8&feature=related
Archives de Vigile Répondre
29 octobre 2011Je dirais même... justement... d'arrêter de rêver et d'établir une véritable démarche indépendantiste dotée d'objectifs clairs...
Sylvain Marcoux