MONTRÉAL – Les Québécois sont maintenant en majorité opposés au projet Énergie Est, ce pipeline pétrolier que la compagnie TransCanada désire construire pour acheminer du pétrole bitumineux de l’Ouest canadien aux raffineries de l’Est canadien.
À tout le moins, 57 % des personnes interrogées dans le cadre d’un sondage SOM se disent «en désaccord» avec la construction de ce pipeline, et 58 % demandent la suspension du processus actuel d’examen du projet mené par l’Office national de l’énergie.
En contrepartie, un peu plus du tiers des Québécois (35%) affirment être en accord avec le projet de pipeline et seulement 10 %, «tout à fait en accord».
Les résultats du sondage s’opposent à ceux obtenus par la maison CROP l’an dernier, qui chiffrait à 70 % le nombre de Québécois qui appuyaient le projet.
Selon Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, les résultats démontrent que «plus les Québécois sont informés, plus ils s’opposent au projet Énergie Est. Le gouvernement du Québec doit prendre acte de cette majorité claire s’opposant au passage de mégaprojet pétrolier sur le territoire québécois».
Pour sa part, le directeur de Nature Québec, Christian Simard, estime que la crédibilité de TransCanada est affectée notamment par son refus d’évaluer les conséquences de son projet sur les émissions globales de gaz à effet de serre (GES) ou de considérer le fleuve Saint-Laurent dans sa zone d’impacts.
De son côté, le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace, Patrick Bonin, est d’avis que les résultats du sondage interpellent le gouvernement Trudeau.
«Continuer à évaluer Énergie Est serait une vraie farce, car le processus actuel est totalement antidémocratique et a été mis en place par Harper pour faciliter l’approbation des projets de pipelines, a-t-il mentionné.
Le temps presse et M. Trudeau doit agir, car TransCanada entend déposer son projet final d’ici la fin de l’année.»
Le sondage a été réalisé pour le compte d’Équiterre, de la Fondation David Suzuki, de Greenpeace Canada et de Nature Québec. Il a été mené par téléphone auprès de 1007 personnes à travers le Québec du 4 au 16 novembre dernier. La marge d’erreur n’a pas été précisée.
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