Voici une liste, non exhaustive, des bons et des mauvais coups, selon moi, du gouvernement Marois depuis son élection en septembre 2012 (en date de fin mars). J’y traite surtout, mais non exclusivement, du dossier santé. Les bons et mauvais coups ne sont pas classés par ordre d’importance.
Bons coups
- Abolition de la règle des 15 ans pour les médicaments. Conséquence : médicaments moins chers.
- Le contrat de la clinique Rockland MD ne sera pas renouvelé : fin de la sous-traitance coûteuse par l’hôpital Sacré-Coeur.
- Finis les « frais accessoires » disproportionnés et non justifiés dans les cliniques privées (gouttes à 300 $, etc.).
- Fin des PPP dans le réseau de la santé (cinq CHSLD en PPP, construction du CHUM et du CUSM) : cela ne se reproduira plus. Mais le gouvernement pourrait aller plus loin en mettant fin aux contrats en cours, c’est juridiquement possible.
- Le MSSS va exiger que les Groupes de médecine familiale (GMF) respectent leurs engagements sur leurs heures d’ouverture (fins de semaine, soirée, etc.).
- 110 M $ de plus pour les services aux aînés (budget Marceau).
- Adoption d’une réglementation pour la certification des résidences pour aînés.
- Fin du préavis de 24 h pour les visites d’inspection en CHSLD.
- La température de l’eau du bain/douche réglementée en résidences pour aînés.
- Projet de loi sur les soins de fin de vie.
- Fermeture de la centrale Gentilly.
- Moratoire sur le gaz de schiste.
- Retrait du prêt de 50 M $ pour la mine d’amiante Jeffrey à Asbestos.
- Six projets de mini-centrales électriques sur des rivières sont abandonnés.
- Abrogation des dispositions de la loi 12 limitant les manifestations, qui avaient été introduites par les libéraux avec le projet de loi 78, durant la crise étudiante.
- La loi sur le financement des partis politiques.
- Projet de loi 1 concernant l’intégrité du processus d’attribution des contrats publics.
- Projet de loi 14 modifiant la Charte de la langue française (mais il ne va pas assez loin).
Mauvais coups
- Un budget qui ne va pas chercher l’argent où il est : taxe sur le capital des banques, impôts sur les dividendes et les gains de capitaux (s’il l’avait inscrit au budget 2013-14, cela n’aurait pas été rétroactif), sept paliers progressifs d’impôt, redevances minières, etc. Obsession du déficit zéro (pire que le gouvernement Harper). Compressions inacceptables dans les services publics. Aplaventrisme devant les élites financières. Manque de créativité dans ce dossier.
- Maintien de la taxe santé (même si elle est un tout petit peu plus progressive qu’avant) : le gouvernement Marois avait promis de l’abolir.
- Maintien de la méthode Toyota (optimisation) dans le réseau de la santé et des services sociaux : démobilisation, essoufflement et épuisement du personnel. Le gouvernement rêve d’économiser 178 M $ en gains d’efficacité. Grande illusion, surtout que les firmes privées en font leur beurre.
- Révision à la hausse des tarifs en CHSLD : le gouvernement prévoit collecter 45 M $ de plus (budget Marceau).
- Maintien du projet de « financement à l’activité » dans les hôpitaux : nombreux effets pervers de cette méthode.
- Modifications à l’aide sociale qui vont priver certaines catégories de personnes de suppléments qui leur sont indispensables.
- Coupures de 56 M $ dans les CPE.
- Pas encore d’enquête par une instance neutre sur les dérapages policiers du printemps dernier.
- Maintien de projet de construction de la mini-centrale de Val-Jalbert, un crime contre le patrimoine.
- Hausse des tarifs d’Hydro : dégel du bloc patrimonial.
- Avoir indexé, plutôt que gelé, les droits de scolarité.
- Ne pas avoir adopté un mode de scrutin proportionnel. Cela ne fait malheureusement plus partie du programme du PQ. Notre système électoral actuel est « démocratiquement infect », disait pourtant René Lévesque.
- Le manque de créativité dans la construction d’un mouvement collectif, d’un souffle puissant qui entraînerait un momentum favorable à la souveraineté du Québec.
En résumé
En résumé, on trouve de nombreux petits et moyens « bons coups » et un grand nombre de moyens et gros « mauvais coups », en particulier le budget Marceau, un budget conçu à tort sous le sceau de l’austérité et qui fait la part trop belle aux possédants-accapareurs. Il reste seulement quelques mois au gouvernement Marois pour améliorer la performance sur laquelle l’électorat le jugera.
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Photo : CP - R. Remiorz
Six mois de gouvernement Marois : un premier bilan
Bilan partagé du Gouvernement Marois
Jacques Fournier98 articles
Organisateur communautaire dans le réseau de la santé et des services sociaux
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