Si les Canadiens français avaient été majoritaires au Canada...

Chronique de José Fontaine

Les Wallons minoritaires en Belgique parlent une langue très importante, le français. Les Flamands majoritaires parlent une langue qui l'est bien moins (encore que le néerlandais soit une langue importante dans le monde parfois classée au 11e rang des langues quand on utilise tous les critères ad hoc: développement technologique, importance de l'information diffusée dans cette langue, dispersion sur les continents etc.). La situation des Québécois est différente de celle des Wallons: ils parlent certes une langue importante (mais bien moins que l'anglais), et ils sont minoritaires.
Arrive ce qui arrive en Belgique: comme les Flamands en Belgique qui parlent à 50% (et plus) le français, les Québécois maîtrisent souvent l'anglais.
Ce schéma est assez facile à saisir et, en général, il est connu. Les Flamands non sans raison disent souvent qu'ils sont comme les Québécois. Ce à quoi on peut leur rétorquer que, parlant, certes, une langue autrefois dédaignée parce que moins importante, ils ont réussi à renverser la situation en raison du fait que, eux, sont majoritaires dans l'Etat belge (contrairement aux Québécois et Canadiens français au Canada). Et ils sont parvenus, malgré tout par la contrainte, à faire du néerlandais la première langue belge (et peut-être pas seulement par le nombre des locuteurs).
Le français prépondérant en Belgique, mais pas à cause d'une colonisation
Il faut cependant dire ici tout de suite que ce n'est pas du fait d'une colonisation que la Belgique devenue indépendante en 1830 aurait imposé le français comme seule langue officielle dans le Royaume qui s'est alors érigé. Quand on devient indépendant, c'est qu'on n'est pas colonisé, bien entendu. Cette décision en faveur du français a été imposée par des élites sociales et nationales belges tant wallonnes que flamandes, les Flamands étant également majoritaires au coeur de ses élites qui avaient adopté le français depuis toujours (en Wallonie), depuis longtemps, depuis plusieurs générations, voire plusieurs siècles en Flandre.
Le mouvement en vue de faire reconnaître le néerlandais comme langue officielle s'est d'ailleurs d'abord heurté non aux Wallons, mais à cette bourgeoisie flamande francophone dont la langue maternelle était devenue le français, une bourgeoisie autochtone si l'on veut qui fait que l'on peut estimer que le français demeure une langue de la Flandre.
Ces bourgeois flamands francophones, catholiques et conservateurs, à la faveur des suffrages qui leur étaient assurés dans une Flandre conservatrice et catholique, ont, à partir des années 1880, dominé politiquement la Belgique. De 1884 à 1914 par exemple, malgré le fait que la Wallonie accordait 60% de ses suffrages aux partis laïques (libéraux et socialistes), la Belgique toute entière était dirigée par des gouvernements dominés par le seul parti catholique. Ces gouvernements délibéraient en français, mais étaient parfois sans ministre originaire de Bruxelles et avec un seul ministre originaire de Wallonie . C'est face à cette situation que le mouvement wallon a le plus fortement réagi, dans la mesure où la majorité politique en Wallonie pouvait estimer qu'elle n'aurait jamais accès au pouvoir politique en Belgique. Et dans la mesure où elle craignait que cette prépondérance flamande (même francophone), n'amène les politiques flamands élus dans une Flandre fortement influencée par le mouvement flamand à mettre progressivement en cause le français comme langue du pays.
C'est ce qui s'est produit. Même si la Flandre catholique a dû composer après la Première guerre mondiale avec la minorité wallonne, majoritairement laïque. Mais sur le plan purement linguistique, grâce à la majorité dont la Flandre a toujours disposé dans le Parlement belge, les lois ont peu à peu mis le néerlandais à égalité avec le français et contraint (ce qui est bien normal, sinon la législation est inefficace), l'ensemble de l'establishment flamand à user de la langue néerlandaise dans les entreprises, les tribunaux, les administrations, les universités.
Vers une Belgique bilingue, en fait flamande?
Cela a pris grosso modo un siècle. Il est difficile de fixer une date précise pour un mouvement lent, mais disons que, dans les années 1980 à 1990, la Flandre est devenue à ce point uniquement néerlandophone que la Belgique semble devoir le devenir aussi en un certain sens. Ce qui semble logique puisque la Flandre est largement majoritaire dans le Royaume (il y a bien des pays dans le monde, comme le Cameroun, où la majorité francophone domine la minorité anglophone: les minorités sont toujours perdantes).
Certes, la Flandre est unilingue (néerlandais), la Wallonie unilingue (français) et Bruxelles est bilingue (néerlandais/français). Et les Régions ont des autonomies très étendues, comme je l'ai souvent dit. On doit même dire que Bruxelles est très largement francophone, que les locuteurs du français dans cette ville aient ou non le français comme langue maternelle. Il faut dire aussi que, institutionnellement parlé, le français est la seule langue en Wallonie. Mais au-delà de l'institutionnel, dans le monde des affaires notamment, et du fait que les Flamands sont bilingues à au moins 50%, leur prépondérance s'étend. Certains Flamands d'ailleurs peuvent être d'abord francophones avant d'être néerlandophones ou, ce qui revient au même, maîtrisent les deux langues qu'on pourrait dire «traditionnelles» de la Flandre: le français, le néerlandais. L'avantage acquis de ce fait est énorme.
L'avantage acquis par les Flamands (le bilinguisme sinon généralisé, du moins très répandu), l'a été du fait de l'influence que les élites sociales ont toujours dans n'importe quelle collectivité. Le reste de la population imite les élites et tente de s'approprier ce qu'elles maîtrisent. La population flamande parlent le français, au moins une grande partie d'entre elle, même dans les couches sociales les moins favorisées. L'avantage est énorme dans une Belgique bilingue. Cet avantage, les Wallons n'en disposent pas. Leurs propres élites étaient également francophones et le reste de la population wallonne s'est approprié la maîtrise du français, laissant tomber ses langues régionales, le picard et le wallon. Mais contrairement aux Flamands qui ont vu leur langue locale (des formes dialectales du néerlandais), s'élever au rang de langue officielle, le wallon n'a pas été que peu défendu comme langue possiblement officielle. L'aurait-il été que cela n'aurait pas eu d'effet au Parlement, la majorité flamande ne pouvant sans doute pas l'accepter.
D'un point de vue belge, on pourrait dès lors souhaiter légitimement que les Wallons soient au moins aussi bilingues que les Flamands. Mais un tel objectif ne se décrète pas. On peut certes faire appel à une meilleure maîtrise du néerlandais par les Wallons. Peut-on parvenir à les amener à atteindre le degré de compétence en néerlandais que les Flamands possèdent en français? S'il s'agissait d'un objectif à atteindre par un grand nombre d'individus, ce serait possible et ce l'est d'ailleurs. S'il s'agit d'un objectif à atteindre collectivement par toute une société wallonne appelée d'une certaine façon à égaler les performances linguistiques collectives de la société flamande, il faut sans doute répondre par la négative. Pour plusieurs raisons.
Aussi avantageux qu'il soit, un bilinguisme collectif ne se décrète pas
1) Parce que l'on ne change pas une société par décret.
2) Parce que les chances qui ont été celles de la société flamande d'être à l'aise dans ce qui constitue en réalité les deux langues de la Flandre (français et néerlandais), ne se reproduisent pas en Wallonie, profondément désavantagée à cet égard.
3) Parce que, en outre, si les Flamands, grâce à leurs compétences linguistiques, sont de plus en plus présents dans toutes les instances de décision (politiques, économiques, sociales, scientifiques), l'acquisition par les Wallons d'avantages comparatifs est plus que douteuse (d'autant qu'elle demanderait le temps de plusieurs générations). En effet, ce ne sont pas les compétences linguistiques seules des Flamands qui les amènent là où ils sont, mais une prépondérance numérique et politique depuis longtemps systématiquement et habilement exploitée.
Si, en effet, les Wallons avaient été majoritaires en 1830, la Belgique serait aujourd'hui un Etat entièrement francophone et l'usage du néerlandais ou de parlers flamands serait politiquement et socialement parfaitement aussi inutile que notre langue wallonne qui peut même être considérée comme un désavantage quand on la parle ou quand on en garde quelque accent quand on use du français. Le roi Albert Ier (mort en 1934), parlait le français avec un accent wallon. Cette époque est révolue.
Aujourd'hui si, par exemple, le ministre luxembourgeois des affaires étrangères (le Luxembourg a 500.000 habitants à peine dont beaucoup ont un bon usage du français, mais dont ce n'est pas la langue maternelle), maîtrise parfaitement le français, c'est loin d'être le cas du ministre belge des affaires étrangères, qui parle évidemment bien le français, mais ne donne pas le sentiment qu'il représente un pays où vivent 4 millions de francophones sur 10 millions.
Si les Québécois avaient été majoritaires au Canada, ce pays serait aujourd'hui à large prépondérance francophone, car, à l'avantage d'être majoritaire, les Québécois et les Canadiens français en général ajouteraient la pratique d'une grande langue internationale.
Il n'est pas bon que des peuples soient minorisés. On peut parler de repli sur soi et de tout ce que l'on voudra sur ce chapitre. Mais un peuple minorisé est voué à disparaître.
José Fontaine

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Né le 28/6/46 à Jemappes (Borinage, Wallonie). Docteur en philosophie pour une thèse intitulée "Le mal chez Rousseau et Kant" (Université catholique de Louvain, 1975), Professeur de philosophie et de sociologie (dans l'enseignement supérieur social à Namur et Mirwart) et directeur de la revue TOUDI (fondée en 1986), revue annuelle de 1987 à 1995 (huit numéros parus), puis mensuelle de 1997 à 2004, aujourd'hui trimestrielle (en tout 71 numéros parus). A paru aussi de 1992 à 1996 le mensuel République que j'ai également dirigé et qui a finalement fusionné avec TOUDI en 1997.

Esprit et insoumission ne font qu'un, et dès lors, j'essaye de dire avec Marie dans le "Magnificat", qui veut dire " impatience de la liberté": Mon âme magnifie le Seigneur, car il dépose les Puissants de leur trône. J'essaye...





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5 commentaires

  • José Fontaine Répondre

    22 mars 2009

    Il est recommandé d'écrire avec des «si» lorsque c'est une façon en partie rhétorique de mettre l'accent sur une cause bien agissante aujourd'hui (comme la majorité flamande de 2009). C'est d'ailleurs le sujet de la chronique publiée sur VIGILE ce 19 mars par Bruno Deshaies qu'on lira avec attention (Les normes en histoire).
    Il est difficile de tirer quoi que ce soit d'un «si» à propos de Waterloo gagné par Napoléon. En revanche le «Si les Canadiens français... » est une argumentation que Paul Ricoeur met en évidence comme l'un des ressorts de la science historique visant à mettre en évidence la cause d'un phénomène, ici le fait qu'un peuple majoritaire a quelque chance de dominer par opposition à un peuple qui n'a pas cet avantage, soit les Wallons, soit les Québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2009

    Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions en 1980)
    Lors du recensement américain de 1980, les personnes qui se déclaraient d’origine Française constituaient le cinquième groupe ethnique aux États-Unis, juste avant les Italiens et ils représentaient 13 millions d’habitants. Si le sujet vous intéresse, il est exploité dans le livre « The French-Canadian Heritage in New England » écrit par le franco-américain Gerard J. Brault, University Press of New England, Hanover, 1986. On peut y lire : « Many Franco-Americans also have Acadian ancestors, but an overwhelming majority are descended from Quebecois. Emigration to the United States occurred mainly from 1870 to 1930, peaking in the 1880s. ». Effectivement, il y a deux fois plus de Québécois aux Etats-Unis, qu’au Québec!!!!! Cette émigration était aussi motivée par les mêmes raisons économiques.
    Après la pendaison de Louis Riel et le génocide des métis dans l’ouest canadien, le gouvernement canadien appliqua une politique de colonisation dans l’ouest canadien, en y distribuant des subventions et en y donnant des terres. Il y eu une vaste campagne de promotion en Europe. Il est important de noter que ces privilèges n’étaient pas disponibles pour les Québécois, qui comme vous le dites, manquaient de terres à cultiver. C’est ce qui explique leur exil aux États-Unis, plutôt que vers l’ouest canadien.
    Il y a environ 7 millions de francophones au Québec et un million de francophones hors Québec. Si le Canada avait permis aux Québécois de coloniser l’ouest canadien plutôt que de s’exiler aux États-Unis, on peut supposer qu’il y aurait 21 millions de canadiens dont la langue maternelle serait le français. La population totale du Canada est d’environ 32 millions d’habitants. Les francophones seraient, et de loin, le groupe majoritaire dans ce beau Canada. Est-ce que la politique d’exclusion des Québécois dans ce beau Canada, tout comme celle de rendre le français illégal dans tous les autres provinces à la même époque, était préméditée ou un pur hasard??? Serait-ce l’application du rapport Durham, qui préconisait la disparition ou le génocide des Québécois? Que de se poser la question, est d’y répondre!!!!

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mars 2009

    Si Napoléon n'avait pas vendu la Louisiane ... avec des si on met Paris dans une bouteille ;-)
    Plus loin vous écrivez que "Quand on devient indépendant, c’est qu’on n’est pas colonisé, bien entendu" ... comprenne qui voudra car pour ma part, je me rappelle des nombreux précédents de pays africains dont le Congo, ancienne colonie belge qui accéda à son indépendance en 1960 !
    Pour terminer, il me semble à contrario que ce sont plutôt les Flamands qui sont les "Québecois de Belgique" même si il reste vrai qu'ils sont depuis 1830 majoritaires; ce qui ne fait que renforcer encore la forfaiture dont ils ont été les victimes au travers de la Belgique ... un pays dont une minorité essaya d'effacer la langue et culture d'une majorité de ses habitants !

  • José Fontaine Répondre

    21 mars 2009

    On peut classer les langues en fonction de plusieurs critères: nombre de locuteurs, les informations de tous types qui se disent et s'écrivent dans cette langue, la dispersion sur les continents, la force économique et technologique du ou des pays où cette langue est parlée, la diversité des formes de vie humaine des locuteurs, le nombre de professeurs dans le monde qui l'enseignent etc.
    Quand on a en tête tous ces critères il apparaît bien que le français est la deuxième langue mondiale, dans la mesure où il est ex-aequo avec l'anglais pour les critères :
    - informations dans cette langue - nombre de profs - variété ethnique des locuteurs - dispersion sur les continents - ... En fait, selon ces critères, l'anglais et le français sont les seuls à briller dans ces domaines (il en est d'autres où le français est plus faible comme le nombre des locuteurs, même si cela se discute).
    Sur cette base, je rappelle que le néerlandais est parlé par plus de 20 millions d'Européens mais aussi dans les Antilles néerlandaises, en Afrique du Sud, en Guyane ex-hollandaise, qu'il a laissé des traces en Indonésie, que les Pays-Bas font partie des vingt pays les plus riches du monde, que la Flandre est une des régions d'Europe les plus riches. Le néerlandais (qui est la langue parlée par les Flamands), est peut-être loin derrière le français, mais c'est plus qu'une langue d'importance locale ou régionale. Je raisonne donc comme ceci: le néerlandais est loin derrière le français comme le français est loin derrière l'anglais. Ce qui me semble rendre pertinente une comparaison. Au demeurant, une langue peut être très importante localement ou régionalement (dans un sens large de l'adverbe). C'est à mon sens le cas du néerlandais en Belgique et pour les Wallons: le fait de peu le parler leur pose véritablement un problème économique et social, du fait de leur minorisation et du fait, comme je l'ai expliqué que, en dépit de l'unilinguisme de la Wallonie et de la Flandre, la pratique des deux langues (surtout quand on est flamand), représente un avantage considérable. Il suffit de regarder le journal télévisé de la RTBF: les Flamands bien reconnaissables à leur accent et au fait que leur maîtrise du français est imparfaite (sauf exceptions rares) notamment parce que les Wallons le tolèrent ou sont réduits à devoir l'accepter - hommes politiques, hauts fonctionnaires, responsables divers, même syndicaux et parfois artistes ou scientifiques - sont souvent aussi nombreux (sinon plus) à intervenir que les Wallons ou les Bruxellois francophones.
    La situation politique des Wallons est celle d'une minorité. Cela engendre des complexes. Je me souviens d'une élève d'origine espagnole qui lors d'un examen me dit qu'elle n'est pas forte en langues... En l'interrogeant, j'apprends qu'outre le français, elle parlait l'espagnol (ces deux langues comme une langue maternelle), et se débrouillait en anglais. Mais elle ajouta «je suis nulle en néerlandais». Elle parlait trois des plus importantes langues mondiales mais éprouvait ce sentiment, qui correspond au sentiment d'un peuple mis en minorité.
    C'est surtout cela que j'ai voulu souligner, notamment pour bien différencier le constat que je fais d'une attitude hostile ou méprisante (et non fondée à mon sens), ou de rejet à l'égard du néerlandais.
    Ceci étant dit, vos remarques, même si je les discute, méritent réflexion à mes yeux.
    Notamment le fait que le bilinguisme pose des problèmes terribles aux populations défavorisées. Et c'est vrai que ceux qui se font les apôtres de la connaissance quasiment généralisée du néerlandais en Wallonie ne semblent pas toujours voir que cela demanderait des moyens considérables, que seules certaines rares écoles très riches possèdent, écoles fréquentées par des élites très très restreintes.
    Mais nous parlons à partir de nos expériences, des situations dans lesquelles nous sommes.
    Merci...

  • Michel Guay Répondre

    21 mars 2009

    Il y a plusieurs composantes dans ce texte décrivant bien le cas linguistique de la Flandre et de la Wallonie . Mais la comparaison Canada - Québec ne peut pas tenir longtemps car le bilinguime pour tous est une utopie donc une impossibilté absolue.
    Il n'y a pas de comparaison à faire entre la langue internationale des Québecois et la langue régionale et marginale des Flamands
    Aussi la nation Québecoise francophone fut majoritaire de 1534 à 1863 environ et combattait alors contre une langue régionale et non encore internationale, l'anglais .
    C'est par la propagande mensongère l'endoctrinement proposant l'impossible bilinguisme pour tous que la nation Québecoise francophone à perdue 90% de son territoire et 75% des ses locuteurs francophones aux mains des anglais et leurs immigrants anglicisés
    L'Unique solution pour les Flamands et les Wallons comme pour les Canadians et les Québecois c'est l'unilinguisme territorial dans le respect intégral des frontières linguistiques .
    Et pour ce qui est de l'élite bilingue c'est normal et ils ne s'assimilent pas nécessaireme et systématiquement tandis que le peuple moins instruis laisse très vite tomber la langue la moins utile et la moins internationale
    C'est donc dans le bilinguisme pour tous que nous avons perdu notre majorité de 1763 à 1863 suite à 101 ans de régime militaire anglais et suite à toutes les injustices des sectaires protestants anti catholiques .
    Votre analyse est tout de même très interressante .