Si le Parti Québécois veut survivre

PQ - état des lieux et refondation

Si le Parti Québécois veut survivre à la crise existentielle qui le secoue, il ne pourra en aucune façon éluder quelques sujets qui le hantent, dont certains remontent jusqu’à l’époque de sa fondation.
1er sujet.
Si l’on prend pour acquis que tous les membres sans exception souscrivent au projet de souveraineté, y a-t-il moyen de ne pas passer aux yeux d’un certain nombre pour un traitre si l’on se questionne sur les modalités d’y parvenir ? En particulier, est-ce une trahison que de faire assez confiance au chef pour lui laisser la latitude de choisir le processus qui doit mener au referendum et son momentum ?
2ème sujet.
Est-ce une hérésie que de penser que dans le contexte géographique, économique, politique, historique qui est le nôtre, cette souveraineté - tout comme celle du Canada d’ailleurs - ne pourra s’exercer que dans le cadre d’accords mutuels et tout autant vitaux pour l’un que pour l’autre ?
3ème sujet.
A-t-on le droit de se demander si une souveraineté totale ne précipiterait pas le Québec tout autant que le reste du Canada dans les griffes du géant américain qui n’attend que l’occasion de mettre la main sur nos ressources pétrolières, nos ressources en eau, ainsi que sur ce véritable « canal de Panama » qu’est en train de devenir le passage du Grand Nord avec le réchauffement planétaire ? Y a-t-il moyen d’envisager des accords Canada-Québec reconnaissant et la souveraineté du Québec et les intérêts mutuels des deux pays ? Peut-on seulement songer sérieusement à ne pas les envisager ? À noter très clairement qu’à cet égard, le Québec ne doit pas être quémandeur, mais qu’il se doit de rappeler son partenaire considéré généralement comme flegmatique... à moins d’émotivité.
4ème sujet.
Y a-t-il moyen de considérer désormais la souveraineté du Québec comme un ensemble de responsabilités mondiales (Engagement en Afghanistan, finalité et moralité de la guerre d’Irak, vocation de l’Otan, etc), régionales (position au sujet de l’Alena, de l’Amérique latine, compte tenu surtout du phénomène Chavez et de ses répercussions sur les rapports de l’ensemble du continent avec les USA en particulier).
5ème sujet
Quelle sorte de régime économique voulons-nous dans ce Québec souverain, et même en attendant la souveraineté ? Un capitalisme financier sauvage ? Le démantèlement de l’État. Sa réforme ? Son renforcement ? Que faisons-nous de nos lois sociales ? De nos coopératives ? Des secteurs de pointe ? Des secteurs en difficulté, de la formation professionnelle, et de tant d’autres sujets pour lesquels, pour le moment, nous n’offrons que quelques balbutiements ou des emplâtres sur une jambe de bois ?
Y a-t-il moyen de prendre conscience qu’à défaut d’aborder sérieusement ces questions, et de leur apporter des réponses claires et précises, le projet de souveraineté demeurera une coquille vide, une vague velléité, un hochet pour enfant attardé ?
6ème sujet, enfin, et non le moindre
Je l’ai laissé pour la fin parce qu’il ne présente pas le caractère de sérieux des sujets précédents, mais que plus que tous les autres, il mine le Parti, l’affaiblit sensiblement au point de l’avoir quasiment marginalisé au dernières élections, et risque d’entraîner sa liquidation à terme.
Y a-t-il moyen d’abandonner la langue de bois, de se regarder en face, et de régler une fois pour toutes les conflits de personnalités qui nous détruisent ? En particulier, comment certains peuvent-ils avoir le culot de briguer aujourd’hui la chefferie, alors qu’on ne les a pas plus aperçus eux-mêmes que leurs supporters tout au long de la campagne électorale, donnant ainsi l’impression d’avoir souhaité cette défaite pour qu’elle leur serve de tremplin ?


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3 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    11 mai 2007

    Si le Parti Québécois veut survivre afin de continuer à promouvoir l'indépendance,il doit revenir aux sources de sa raison d'être, soit se donner un pays indépendant de «langue française». Tous les autres motifs que vous suggérez sont inhérents à l'indépendance. Mais avant de les mettre de l'avant, il nous faut faire l'indépendance. Ne mélangeons pas les choses. Il y a déjà celles et ceux qui veulent que ce pays soit social/démocrate en faisant promotion de leur philosophie avant de faire la promotion de l'indépendance. D'autres,pour les mêmes raisons, souhaitent qu'il soit vert. Ce que vous souhaitez mon cher monsieur Berbery, c'est que ce pays participe aux décisions des pays indépendants sans l'être. Vous voyez bien que seule l'indépendance du pays ,appelé Québec, peut répondre à vos souhaits ou à vos désirs. Quant à la personne pouvant occuper le poste de chef du PQ, elle doit d'abord être convaincue du bien-fondé du seul motif qui nous a guidé lorsque nous nous sommes convaincus que seule l'indépendance pouvait nous y mener,soit l'indépendance du Québec de «langue française» capable de devenir le foyer de tous les locuteurs de notre langue en terre des Amériques. Tous les autres sujets que vous évoquez sont tributaires de cet objectif. D'abord se donner un chef «croyant» dans cet objectif et pouvant en faire la promotion afin que le Québébec indépendant et «Français» naisse. Pour moi, il n'y a que quelques personnes jouer ce rôle et pouvant faire la promotion de notre idéal. Nommons Pauline Marois, Bernard Landry et Jacques Parizeau. Vous en connaissez peut-être d'autres? Certainement pas Gilles Duceppe, ni Daniel Thurp, ou encore Pierre Paquette, des gens pour qui je peux avoir de l'estime, mais qui ne m'apparaissent pas capable de promouvoir notre idéal, en dehors de leurs philosophies sociales et économiques, ou trop intellectuel/universitaire dans le cas de M. Thurp. Idéalemment, si nous voulons que ce pays puisse accomplir ce que vous souhaitez, il nous faut quelqu'un pour qui le pays est «plus important» que sa «personne» et qu'elle soit capable d'en convaincre notre peuple par sa «connivence» avec celui-ci. Jacques Parizeau en fut capable, puisque n'eut été des centaines de milliers de votes illégaux et des centaines de millions de dollars investis dans les commandites , qui ont provoqué les scandales que nous connaissons, le Québec serait un État indépendant, jouissant du droit de participer au bonheur de son peuple et de ceux des nations libres et indépendantes,( ce que vous souhaitez par votre propos) malgré cet argent (sale) et «de nombreux » votes ethniques.Cela fait partie de notre histoire, mais devrait nous servir de leçon pour l'avenir.Comme M. Parizeau ne reviendra pas, que M. Landry en fera autant, «Mme Marois» serait la personne idéale pour accéder au poste de chef, en s'engageant dans le sens indiqué plus tôt dans ce message, qui était celui des Barbeau, Chaput, Angers et des Bourgault, principaux messagers (missionnaires devrions-nous dire) du Québec indépendant de langue française.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2007

    Monsieur Bousquet,
    Vous cherchez des répones à vos questions. Celles-ci sont normales. Ce qui est anormal c'est le PQ n'a absolument pas parlé de ce que vous cherchez, durant la dernière campagne électorale.
    Vous trouverez des réponses à vos questions dans le programme officiel du PQ, édition 2005.
    Ce parti n'en a pas parlé durant la dernière campagne électorale. Boisclair avait «sa magnifique feuille de route». Il a pris le champ avec. On ne parle pas au PQ du pays. On ne parle de ce qui peut faire élire des députés.
    Silence sur l'essentiel. Le peuple a répondu: NON....
    NESTOR TURCOTTE
    MATANE

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2007

    S'il y a souveraineté, est-ce que le PQ :
    Propose de conserver la monnaie canadienne ou adopter l'américaine ?
    Et le passeport, québécois ou canadien ?
    Va établir des postes de douanes ou contrôle avec l'Ontario et le Nouveau-Brunswick en plus de maintenir ceux avec les États-Unis ?
    Est-ce que français serait mieux enseigné et pourquoi pas le mieux enseigner dès maintenant ? et l'anglais, est-ce qu'on pourrait commencer à l'apprendre plus tôt vu que la langue française serait, en principe, moins menacée ?
    Est-ce qu'on aurait des embassades séparées du Canada ?
    Est-ce que l'ASSOCIATION avec le Canada est encore proposée ?
    Est-ce que PQ continuerait, comme il l'a déjà fait, à autoriser les coupes de bois jusqu'à la toundra sans prévenir l'avenir ?
    Que celles et ceux qui connaissent bien le programme actuel du PQ me répondent s.v.p. parce que je n'ai reine entendu de ça à la dernière campagne électorale.
    Merci à l'avance.