Lors de la 14e édition du Club Valdaï, le président russe a abordé la crise catalane, estimant que le séparatisme en Europe avait été encouragé par la déclaration d'indépendance contestée du Kosovo en 2008, soutenue par l'Union européenne.
S'exprimant ce 19 octobre 2017 lors la réunion annuelle du Club Valdaï consacrée aux grands dossiers de politique internationale, Vladimir Poutine a rappelé, selon lui, la part de responsabilité de l'Union européenne dans le réveil des mouvements autonomistes et séparatistes sur le continent, mais aussi dans le monde.
«Au sujet de la situation en Catalogne, nous avons constaté que l'Union européenne avait condamné unanimement [...] les partisans de l'indépendance», a déclaré le maître du Kremlin. Et de poursuivre : «En la matière, je dois leur dire : vous auriez dû y penser avant.»
«Et maintenant vous y voilà : Catalogne, Kurdistan», a constaté Vladimir Poutine, mentionnant également les lourdes sanctions prises à l'encontre de la Russie après le rattachement de la Crimée à la Fédération russe à l'issue d'un référendum organisé le 16 mars 2014. «Un tel deux poids deux mesures – et [la Catalogne] en est un exemple criant – constitue une sérieuse menace pour la stabilité et le développement de l'Europe et d'autres continents», a déploré le chef de l'Etat russe.
Le précédent de l'indépendance du Kosovo en 2008
A l'appui de sa démonstration, Vladimir Poutine a également évoqué l'indépendance du Kosovo, dont le parlement, réuni en session extraordinaire, avait unilatéralement déclaré l'indépendance de la province en 2008. En dépit de l'opposition de la Serbie, plusieurs Etats, dont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, ont reconnu l'indépendance du Kosovo, en vertu du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
En Europe centrale, la crise catalane de 2017 a réveillé le souvenir de la sécession du Kosovo. Dès 2010, une résolution européenne lançait le processus d'intégration européenne du Kosovo alors que dans le cas de la Catalogne, les Européens ont apporté leur soutien à Madrid pour une Espagne unie.
Le 3 octobre dernier, la Serbie avait dénoncé «l'hypocrisie» et le «deux poids deux mesures» de l'Union européenne.