S'il fallait qu'ils disent vrai, je nous trouverais légers!

Élection Québec 2012

Les médias nous abreuvent de sondages. Ces derniers jours, jusqu'à plus soif. S'il fallait qu'ils disent vrai, je nous trouverais légers.
Disent-ils vrai?
Ces dernières années, le rôle des sondages a beaucoup changé. Dans le passé, ils étaient plutôt rares. Aujourd'hui, ils pullulent. Hier, ils servaient à mesurer le résultat du travail que la société faisait sur elle-même en regard des grandes questions et de l'évolution de son positionnement politique. Les médias s'en faisaient l'écho.
Dans la société d'information mercantile continue dans laquelle nous sommes littéralement pris en otage, l'actualité d'intérêt public ne réussissant plus à occuper toutes les plateformes et les canaux et à remplir toutes les heures disponibles, les sondages sont devenus des "acteurs de l'actualité". Ainsi sont débattues des questions qu'aucun acteur en chair et en os n'a soulevées mais qu'un sondage "a révélées".
Les premiers mouvements de la vague orange du 2 mai dernier ont été ressentis à partir d'un sondage, à la méthodologie non scientifique, pistonné par La Presse qui en a d'abord fait sa une et, ensuite, son "lead" pendant plusieurs jours.
Legault, sans programme ni parti, flotte dans l'opinion publique essentiellement à partir de sondages à répétition pistonnés cette fois-ci par le groupe Québécor. Qui peut dire que ce sont ses deux ou trois fausses idées, non débattues, qui ont provoqué ce résultat ?Aujourd'hui, les sondages sont devenus des armes aux mains des médias pour travailler la société en fonction des idéologies qu'ils professent et des choix politiques qu'ils promeuvent
Et depuis une semaine, c'est Pauline Marois qui en est l'objet principal. Si elle demeure en poste, c'est Legault qui gagne. Si elle quitte, il y aura une lutte à trois. Si c'est Duceppe, le PQ l'emporte. Etc. Etc.
Il y a un dénominateur commun à tous ces sondages. lls incrustent dans la population l'idée que la politique se réduit à la réalité des chefs. Rien de collectif. Rien d'orientation. Rien de 'programmatique'. Tous les sondages nous conduisent à nous intéresser au décor, aux costumes, à la musique, aux éclairages, à l'ambiance et pas du tout à l'histoire, à la trame et à son dénouement. Au contraire, les sondages visent à divertir, au sens précis du terme: détourner, distraire, amuser.
Il en est ainsi que les sondés, d'une semaine à l'autre, passent de la droite à la gauche ou de progressistes à réactionnaires sans qu'aucune idée proposée par qui que ce soit n'ait été de quelque manière que ce soit débattue sur aucune des multiples tribunes que tous les médias prétendent tenir. Tout est théâtre. Rien n'est débat. Et on voudrait nous faire croire que c'est là l'essentiel de la démocratie?
S'il fallait que ce soit vrai, je nous trouverais bien légers !


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