Renfort à la performance

Le Québec et la crise



Québec injectera 1 milliard $ au cours des deux prochaines années pour aider les entreprises "performantes". Ce critère de performance peut étonner. Il est toutefois essentiel. En ces temps d'instabilité, les gouvernements doivent réussir à stimuler l'économie sans mettre en péril les finances publiques en investissant dans des entreprises condamnées à décliner, crise ou non.
Quand la récession menace, les yeux se tournent spontanément vers les gouvernements. Même ceux qui ne croient pas habituellement aux bienfaits de l'interventionnisme étatique tendent la main. Ceux qui s'opposent énergiquement au déficit finissent aussi par admettre qu'un écart momentané est justifié.
La tâche est délicate présentement pour les élus. Ils doivent trouver le dosage parfait dans leur intervention. Aider les entreprises et les citoyens à court terme sans leur refiler plus tard une facture salée et des sacrifices.
Québec et Ottawa ont posé hier des gestes qui contribueront à limiter les effets de la crise. Ils l'ont fait aussi avec prudence.
Le nom choisi par Québec pour désigner son programme de fonds de roulement et d'investissement est significatif : Renfort. Pas Sauvetage. Les entreprises qui périclitent depuis des années ne peuvent frapper à la porte d'Investissement Québec en espérant une bouée.
L'aide québécoise s'adresse aux entreprises éprouvant des problèmes temporaires de liquidités. Elles doivent cependant avoir généré des fonds positifs pendant les deux des trois dernières années. Elles doivent aussi présenter de bonnes perspectives de rentabilité.
Certains trouveront le programme trop restrictif. Nous estimons pour notre part qu'il est sage. Le gouvernement doit en effet utiliser les fonds publics avec parcimonie en ayant en tête une perspective à plus long terme.
Dans certains secteurs, ce ne sont pas les entreprises en difficulté qu'il faut aider. Il est plus rentable de soutenir les travailleurs qui perdent leur emploi afin qu'ils développent des compétences dans d'autres domaines ou qu'ils prennent prématurément leur retraite. Le gouvernement doit aussi consacrer des sommes aux ménages pour qu'ils maintiennent leur consommation.
Le gouvernement fédéral, jusqu'à maintenant timide dans ses interventions pour dynamiser l'économie, est intervenu hier de la bonne façon au chantier Davie de Lévis pour y préserver 1100 emplois et tenter d'en créer 500 autres. Ottawa joint ses efforts à ceux du gouvernement québécois. Cette collaboration et cette complémentarité sont des éléments essentiels pour établir des mesures économiques efficaces.


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