Relents de colonisés

les relents de colonisés attribués depuis des siècles au peuple québécois sont en train de s’estomper au profit d’un éveil nationaliste

Tribune libre


La conclusion de l’article de Daniel Lévesque, paru sur cette tribune le 22 septembre sous le titre « Sortons de prison ! », m’a ramené à des relents de colonisés que nous portons tous, stigmatisés en nous depuis des siècles :

« Sortons de notre prison dorée collective, celle de nos peurs, de notre manque de confiance en nous-mêmes et en l’avenir. Cessons d’être nos propres geôliers. Cessons de croire bêtement que rien ne peut changer. Cessons d’être des esclaves qui parlent en mal de la liberté. »

Bien sûr, notre histoire nationale, à commencer par la conquête de 1760, peut expliquer, en partie, ce « manque de confiance en nous-mêmes et en l’avenir ». Toutefois, se pourrait-il que notre devise, « Je me souviens », ait pu contribué à nous maintenir dans cet état d’asservissement envers la couronne britannique et la confédération canadienne qui s’ensuivit ?
Pourtant, nous aurions pu aussi « nous souvenir » des pionniers canadiens-français qui ont façonné de leurs mains et à la sueur de leur front une nation française en Amérique du Nord au lieu de nous cantonner derrière les reliques de la conquête.
Alors, que s’est-il passé pour que nous persistions à être « des esclaves qui parlent en mal de liberté ? » Que faudrait-il faire pour que nous cessions
« d’être nos propres geôliers…de croire bêtement que rien ne peut changer ? »
La réponse m’apparaît claire…La désillusion du référendum de 1995 est l’élément déclencheur du repli de l’électorat québécois vers l’option fédérale, d’autant plus que la création du Bloc allait nous assurer que nos intérêts seraient défendus à Ottawa.
Cependant, les tergiversations du PQ des dernières années par rapport à l’option indépendantiste, alliée à la déconfiture du Bloc le 2 mai au profit du NPD, un parti à tendance sociale-démocrate, n’empêchent pas les forces vives indépendantistes d’émerger de toutes parts sur la scène politique québécoise.
Conséquemment, il m’apparaît évident que les relents de colonisés attribués depuis des siècles au peuple québécois sont en train de s’estomper au profit d’un éveil nationaliste qui, bien qu’en quête de moyens pour lui permettre d’évoluer, annonce un avenir meilleur pour la cause indépendantiste.
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 septembre 2011

    "Cependant, les tergiversations du PQ des dernières années par rapport à l’option indépendantiste, alliée à la déconfiture du Bloc le 2 mai au profit du NPD, un parti à tendance sociale-démocrate, n’empêchent pas les forces vives indépendantistes d’émerger de toutes parts sur la scène politique québécoise."
    Tous ces "spasmes de vivre" ne sont qu'agitation pre-mortem. Depuis 1995 et la loi de la clarté, le Kénada fait la preuve qu'il s'est adjoint l'opinion internationale pour mater toute tentative autonomiste de la nation descendante de Nouvelle-France. Ce que nous avons oublié, c'est que la mère patrie, comme tous les peuples, s'est libérée dans le sang. Pour en arriver là, il nous reste encore quelques années avant de crever de faim suffisament dans notre réserve et nous révolter. Mais déjà que nous n'avons plus le nombre, ce ne serait que le cri final du samouraï.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 septembre 2011

    Mr Marineau,
    Le premier stigmate de colonisé que l’on retrouve au Canada-français, c’est justement cette mentalité de colonisé entamé par la revue marxiste «parti pris» dirigé par Gérald Godin d’abandonner notre patronyme légitime de Canadien-français pour celui insignifiant de «québécois». Insignifiant parce que multi-culturel. Un «anglais», comme n’importe lequel autre membres de communauté dite culturelle ne sont-il pas tous des «québécois» ? Ce qui, dans une optique nationaliste, est un non sens sinon un geste suicidaire. Pendant 350 ans d’histoire, les immigrants qui ont choisit de venir s’installer au Canada-français s’y ont majoritairement ASSIMILER (en y excluant bien sûr les conquérants britishs). Ce qui est bien loin de s’y «juxtaposer»… comme le prescrit l’approche «inter-culturaliste»…
    Comme si la révolution Bolchévique, la chute du mur de Berlin et l’apparition de l’économie de marché aurait par trois fois fait changé le nom des Russes de l’époque tsariste… Les Russes sont Russes depuis plus de 500 ans… importes leurs statuts d’État… ou de leurs types de Régime politique…
    Tant qu’au «Québec»… ce terme apparut lorsque les Anglais parquèrent nos ancêtres Canadien dans cette «province of Quebeck» avec la Proclamation royale de 1763… 200 ans plus tard… des imposteurs à la sauce inter-nationnaliste jugèrent brillant d’abandonner notre véritable patronyme pour celui du colonisé…
    Cordialement
    Sylvain Marcoux

  • Pierre Gouin Répondre

    23 septembre 2011

    Relents de colonisés d’accepter l’ingérence du reste du Canada dans nos prises de décisions fondamentales. C’est aux québécois eux-mêmes et à eux seuls de décider de leur avenir politique. Est-ce que l’Assemblée nationale ne pourrait pas voter une loi qui ne permettrait aucun financement externe d’activités partisanes lors d’un référendum ou d’une «élection référendaire» au Québec? Le gouvernement fédéral n’accepterait sûrement pas de se plier à une telle loi mais la population en tiendrait compte dans ses décisions. Si ce n’est pas une idée nouvelle, cela m’avait échappé.