Depuis près de huit mois, nous sommes quotidiennement inondés sur les divers médias de chiffres sur l’évolution de la pandémie liée à la COVID-19, portant sur l’augmentation du nombre de décès, de cas diagnostiqués, du nombre d’hospitalisations jusqu’au nombre de patients aux soins intensifs.
Par ailleurs, sur le plan mondial, les États-Unis sont souvent montrés du doigt comme le pays ayant atteint le plus grand nombre de décès, ce qui, en terme absolu, représente la vérité. Or si nous mettons les chiffres en perspective, à ce jour, les États-Unis, qui comptent quelque 210 000 décès liés à la COVID-19 pour une population de quelque 331 millions d’habitants, présentent un rapport par 1 000 habitants presque dix fois moins élevé que le Canada avec 169 000 morts pour une population de quelque 38 millions d’habitants.
Quoique chaque décès lié à la COVID-19 en soit un de trop, force est de constater que le terme « hécatombe », statistiquement tout au moins, s’applique davantage au Canada qu’aux États-Unis. Un bilan provisoire percutant qui suscite, à mon avis, de nombreuses questions, notamment sur la gestion de crise dans les différentes provinces canadiennes, plus particulièrement au Québec et en Ontario.
Les chiffres sont sans équivoque… Comment se fait-il qu’avec toute la panoplie de mesures de sécurité sanitaire mises de l’avant par les diverses santés publiques au Canada, particulièrement au Québec, on atteigne des statistiques aussi décevantes? La question reste entière, les réponses devront de facto venir un jour!
Problèmes de santé mentale chez les jeunes adultes
Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke révèle que 20 % des québécois en général et 38 % des jeunes adultes de 18 à 24 ans seraient particulièrement vulnérables face à l’anxiété et la dépression en cette période de pandémie.
Selon la Dre Mélissa Généreux, professeure-chercheuse de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke qui a participé à l’étude, les niveaux de dépression et d’anxiété au Québec sont actuellement considérablement plus élevés que ce qui était observé en prépandémie. Selon cette dernière, les chiffres qui ressortent de cette enquête s’apparentent aux niveaux observés dans la communauté de Fort McMurray, 6 mois après les feux de forêt de 2016.
Toujours selon la Dre Généreux, le fait d’avoir été isolé de façon obligatoire pour certaines personnes ou encore le stress causé par les cours en ligne pour certains ont certainement contribué à fragiliser la santé mentale des Québécois des 18-24 ans. Toutefois, il semble que c’est la qualité de l’information qui joue le plus grand rôle, tels le manque de cohérence dans les politiques de santé publique ou encore la méfiance à l’égard des autorités, des facteurs qui pourraient exacerber l’anxiété et la dépression. Cet amalgame de facteurs très liés à la pandémie semble avoir un effet très fort sur la santé mentale des Québécois, particulièrement chez les 18-24 ans. En sus, la pénurie de psychologues dans le secteur publique vient ajouter à l’importance, voire à l’urgence de trouver des solutions au problème.
Dans les derniers jours, François Legault a senti le besoin de condenser son message eu égard aux nouvelles mesures de sécurité sanitaire dans les zones rouges, une stratégie qui devrait contribuer à diminuer l’anxiété et à augmenter le degré de confiance à l’égard de la santé publique, pour le plus grand bien de l’équilibre psychologique des jeunes adultes.
Henri Marineau, Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Henri Marineau Répondre
7 octobre 2020CORRECTION:
J'ai commis une erreur en comparant le nombre de "cas" au Canada au nombre de "décès" aux États-unis, En conséquence, tout mon argumentaire ne tient pas la route... Mille excuses!
Henri Marineau