(À M. Boisclair)
Je voudrais attirer votre attention sur deux positions de Jean Charest : le référendum et le déséquilibre fiscal réglé par la péréquation.
1. Le référendum
Monsieur Charest marque des points dans l’imaginaire des électeurs québécois en brandissant le référendum que veut tenir le Parti québécois le plus tôt possible comme une menace. Il n’est pas le premier chef libéral à le faire, malheureusement.
Il faut montrer qu’en agissant de la sorte monsieur Charest a une attitude antidémocratique (anti-québécoise)! Le Parti québécois a choisi la voie de la démocratie en incluant dans sa plateforme électorale — depuis René Lévesque — une obligation de proposer à la population du Québec de décider de son avenir par voie d’un référendum. En s’y opposant, monsieur Charest se montre antidémocratique! Il agit en véritable dictateur qui n’autorise pas le peuple québécois à décider démocratiquement de son avenir.
Un référendum, c’est un ultime acte de démocratie!
2. Le déséquilibre fiscal réglé par la péréquation
Les Québécois réagissent positivement aux sorties de monsieur Charest qui annonce le transfert de sommes considérables au Québec et qui menace les Québécois d’en être privées si le Parti québécois prenait le pouvoir ou si le référendum lui était favorable. Les Québécois ont peur. Encore là, monsieur Charest agit en dictateur antidémocratique, en véritable despote.
Si monsieur Charest se montre aussi arrogant — un véritable dictateur — dans beaucoup de domaines, c’est peut-être parce qu’il sait que le fédéral va annoncer dans son prochain budget des transferts de fonds importants aux provinces dans le but de régler le déséquilibre fiscal.
Monsieur Charest surfe beaucoup sur ces sommes à venir.
Avant que le gouvernement Harper annonce dans son budget le transfert aux provinces l’augmentation des budgets de péréquation, il faut en minimiser tout de suite l’impact en rappelant à monsieur Charest 1) que sous tous les gouvernements péquistes, les transferts de péréquation ont toujours été versés au Québec; 2) qu’à des moments donnés les transferts de péréquation ont déjà été beaucoup plus élevés au Québec, autant sous des gouvernements péquistes que libéraux (vos conseillers pourront trouver les chiffres qu’il faut pour appuyer cette affirmation). La péréquation est un juste retour des choses et, surtout, c’est une décision qui peut être modifiée unilatéralement par le gouvernement fédéral comme on l’a vu dans le passé.
Monsieur Boisclair, en espérant que ces quelques commentaires seront retenus (et mieux argumentés par vous et vos conseillers) et qu’ils retentiront fortement et régulièrement aux oreilles de M. Charest, cet homme arrogant et antidémocratique, veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués.
Gilles Fortier
Professeur titulaire
Université du Québec à Montréal
Référendum et déséquilibre fiscal
Par Gilles Fortier
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