Si elle est confirmée, la décision de suspendre les travaux de l’Assemblée nationale à l’occasion du Sommet du G7 constituera un recul démocratique.
On craint le grabuge que pourraient causer des casseurs parmi les manifestants. On devine que l’idée de gérer les déplacements des ministres dans cet environnement n’emballe pas les services de sécurité.
N’empêche. Dans une démocratie parlementaire, le corps législatif exerce la primauté. Puisque nous ne sommes pas en dictature, il doit dialoguer avec les protestataires, mais pas retraiter devant eux.
Terrés
Les heures de travail parlementaire, qui sont comptées d’ici la fin de la session et donc des élections, pourront être reprises en début de semaine prochaine. On se trouve toutefois à fermer de facto l’ensemble de la colline Parlementaire. Comment exiger que les fonctionnaires rentrent travailler au Complexe G voisin quand nos députés se terrent dans leur circonscription?
Ajoutons que les manifestants seront là pour protester devant les leaders de sept pays, notamment contre l’accroissement des inégalités et le dérèglement climatique. Nos élus à Québec ont une certaine emprise sur ces questions, à leur échelle. Reste que ce n’est pas à eux de se coucher à la place de Donald Trump ou de Shinzo Abe.
L’hospitalité de Trudeau
C’est à notre messager qu’il faut exprimer notre mécontentement, en fait. Justin Trudeau était heureux d’annoncer que nous allions recevoir le train de bagages du G7. Un an plus tard, on ignore si nous serons indemnisés pour son hospitalité.
Le renseignement policier a tardé à faire son travail, alors que toutes les mobilisations se font en ligne, désormais. Ce n’est pas normal qu’on prenne à quelques jours d’avis une décision telle que de fermer le parlement, des écoles et des garderies.
À moins que l’on anticipe des perturbations de très grande ampleur. Dans ce cas-là, la police devrait le dire plutôt que de souffler le chaud et le froid.
Si toutefois la population n’a pas de raisons de s’inquiéter, il serait inacceptable de suspendre, ne serait-ce qu’une seule journée, le travail de notre Assemblée nationale.