Après 52 ans d’embargo, de complots et de mesquineries contre Cuba, les Etats-Unis décident brusquement de tout stopper. Et ce, quelques semaines à peine après avoir refusé à l’ONU, contre l’avis du monde entier, de lever le blocus de l’ïle.
Raul Castro et Barack Obama ont en effet annoncé avoir convenu de rétablir les relations diplomatiques entre leurs deux pays. « Même si cela ne signifie pas que le problème principal, qui est l’embargo économique, commercial et financier, qui cause des dégâts majeurs et doit cesser, a été résolu », a précisé M. Castro.
Le prétexte, car il en fallait bien un, sinon personne ne comprendrait la brusque volte-face des Etats-Unis, a été la libération d’Alan Gross, détenu à Cuba depuis 2009 pour espionnage et un autre ressortissant américain contre trois Cubains détenus aux Etats-Unis. Un échange de prisonniers, comme au bon vieux temps de la guerre froide.
Réalisant tout d’un coup que l’embargo n’a pas été efficace, Washington décide de reprendre le dialogue. « Bien que cette politique ait été dictée par de bonnes intentions, elle n’a donné que très peu d’effet, car à présent, tout comme en 1961, les Castro et le Parti communiste gouvernent Cuba », lit-on dans le communiqué de l’administration américaine. Dans son discours à la Maison Blanche, Obama a déclaré en espagnol : « Somos todos americanos » (« Nous sommes tous des Américains »), notion qui semblait apparemment totalement nouvelle pour lui.
On aimerait que tout ceci soit sincère. Mais, pour que les Etats-Unis changent de cap d’une manière aussi brutale, il faut de solides raisons qui ne sont certainement pas la libération de deux américains. On se rappelle un scénario similaire avec Mouammar Kadhafi, devenu tout d’un coup l’ami de tous, et on a vu ce qui s’en est ensuivi. Quand on sait que les forces à l’origine de l’embargo contre Cuba ne renoncent jamais, le scénario appliqué contre Kadhafi n’est pas à exclure contre le gouvernement cubain. Nous savons également que les négociations entre Moscou et La Havane pour abriter des navires russes dans l’île sont bien avancées. Est-ce un premier pas pour tenter de briser les liens entre les deux pays, ou tout au moins, les affaiblir ?
Quelles que soient les raisons qui ont poussé les Etats-Unis à entamer le rapprochement avec Cuba, il faut garder en tête qu’ils ne font jamais rien sans une idée derrière la tête.
Avic – Réseau International
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