Au fil des années, il nous sera impossible de suivre la valeur du placement de 2 milliards de dollars que la Caisse de dépôt et placement du Québec a effectué en novembre 2015 dans Bombardier Transport.
La Caisse refuse tout simplement d’en dévoiler la « réelle » valeur qu’elle lui attribue à la fin de chacune de ses années financières.
Il faut se contenter des « fourchettes de valeur » de ses placements privés que la Caisse publie dans la section des renseignements additionnels de son rapport annuel.
Concernant précisément la part de 30 % qu’elle détient de Bombardier Transport, savez-vous à combien la Caisse évalue la valeur de son investissement de 2 milliards $ ? Réponse : « 500 M$ et plus ».
On n’est même pas à 1 milliard $ près. Ridicule !
INADMISSIBLE
Je trouve inconcevable que la Caisse agisse de la sorte avec son placement dans Bombardier Transport, et ce, pour plusieurs raisons.
Un, la Caisse est un organisme public. Deux, l’argent qu’elle investit, c’est l’épargne des Québécois et non pas « son » argent à elle. Trois, Bombardier Transport est une filiale de Bombardier, qui, elle, est une société publique cotée en bourse.
Et quatre, comme la Caisse dépend du gouvernement du Québec et que celui-ci a également investi dans Bombardier, il me semble logique que les « contribuables-épargnants » puissent suivre la valeur de leurs investissements dans Bombardier.
ENTRAVE
Que la Caisse donne des fourchettes de valeur pour des placements privés qu’elle a effectués dans des entreprises réellement privées peut peut-être se défendre. Mais encore faudrait-il utiliser des fourchettes qui ont du sens, contrairement à la vague fourchette de « 500 M$ et plus ».
Dans le mandat confié au grand patron de la Caisse, Michael Sabia, il est écrit qu’il doit « favoriser dans le cadre du rapport annuel une communication claire auprès des parties prenantes, pour une reddition de comptes fidèle et régulière sur les pratiques suivies, les objectifs visés, les activités réalisées et les résultats obtenus ».
Où est la « communication claire » quand la Caisse évalue son investissement de 2 milliards $ dans Bombardier Transport dans une fourchette de « 500 M$ et plus » ?
C’est une évaluation farfelue.
MAIS AVEC LA C SERIES...
À titre de responsable du placement de Québec dans la C Series, le ministère de l’Économie, contrairement à la Caisse, ne joue pas à la cachette avec la mise à jour de la valeur de son investissement dans Bombardier.
Concernant la dernière évaluation au 31 mars 2017, on me dit que le placement valait toujours 1 milliard $ US. La prochaine évaluation aura lieu le 31 mars prochain.
Avec l’arrivée d’Airbus dans le portrait, hâte de voir à combien est rendue la valeur de « notre » placement dans la C Series !