Agence QMI Chris Stevenson - Natif de Montréal, Chris Stevenson est le journaliste anglophone de l'Agence QMI affecté aux activités quotidiennes de la LNH. Dans une série de deux reportages sur le retour du hockey professionnel à Québec, il nous offre la vision du Canada anglais sur cette saga qui fait vibrer la province depuis plusieurs mois déjà.
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QUÉBEC – De gros flocons de neige virevoltent dans ce qui s'avère la sixième ou la septième heure d'une tempête ayant la ténacité de Dale Hunter à l'extérieur du Colisée de Québec. Au même moment, des milliers de partisans gagnent l'édifice pour assister à un affrontement entre les Tigres de Victoriaville et les Remparts de Québec.
Les gens s'arrêtent dans le hall de cet aréna qui a été le théâtre des prouesses des Jean Béliveau et Guy Lafleur, notamment, dans les rangs juniors, puis des Hunter, Stastny et Forsberg au cours des 16 campagnes où il a accueilli une équipe de la LNH.
Plus de 10 000 personnes se déplaceront pour être témoins de cet affrontement en cette soirée misérable à Québec. Autant ces deux jours passés à Québec ont été arides, au final, force est de constater que la passion pour le hockey y rayonne.
À Québec, on anticipe déjà un retour éventuel des joueurs vedettes de la LNH dans la Vieille Capitale et dans l'esprit de plusieurs, un retour à l'endroit où cette ville mérite d'être, c'est-à-dire au sein de la meilleure ligue de hockey au monde.
À des milliers de kilomètres au sud-ouest de Québec, l'avenir des Coyotes de Phoenix se joue. Mise en faillite au printemps 2009 et gérée depuis par la LNH, l'équipe de l'Arizona pourrait bien être déménagée sous d'autres cieux si aucun acheteur n'est trouvé d'ici 90 jours, un scénario similaire à celui vécu par les Thrashers d'Atlanta il y a un an.
Lors du week-end des étoiles de la LNH à la fin janvier à Ottawa, le commissaire du circuit, Gary Bettman, a réitéré que trois acheteurs potentiels s'étaient manifestés pour que les Coyotes demeurent à Glendale, ajoutant qu'il n'était pas prêt à discuter d'un «plan B».
«Que vous attendez-vous qu'il dise d'autre?, a demandé une source travaillant pour une firme d'investissements liée au monde du sport professionnel. Il ne dira rien d'autre au sujet des Coyotes au cours de la présente saison pour ne pas causer davantage préjudice à la concession. N'oubliez pas qu'il est l'actuel propriétaire des Coyotes.
«Glendale est l'abysse de la LNH. Le travail de Bettman est de créer de la valeur pour d'éventuels acheteurs.»
De l'avis d'une autre source, la patience de certains propriétaires de la LNH à propos de l'implication de la ligue dans la gestion des Coyotes approche sa limite.
«Lorsque 20 équipes perdent de l'argent, trois autres qui font leurs frais, sans plus et six qui génèrent des profits, que croyez-vous qu'ils souhaitent faire? Continuer de faire des chèques pour une autre formation qui engrangent des pertes? La plupart des organisations ont déjà leurs problèmes.»
À Québec, les choses bougent. Auprès du groupe «J'ai ma place», on espère qu'elles ne feront que bouger davantage. «J'ai ma place» a le mandat de trouver des acheteurs pour les sièges d'un nouvel amphithéâtre qui verra le jour à Québec d'ici 2015.
Soixante-quatorze loges corporatives des 86 que contiendra ce nouvel édifice, et que devait vendre «J'ai ma place», ont déjà trouvé preneurs, à hauteur de 25 000$.
L'organisation planche aussi à dénicher des gens intéressés à se porter acquéreurs d'un siège dans cette nouvelle bâtisse. «J'ai ma place» doit en vendre 8000.
«Certaines personnes s'inquiètent que la communauté d'affaires de Québec ne soit pas suffisante à la présence d'une équipe de la LNH, a rappelé Mario Bédard, président du groupe. Les loges ont toutefois été la première chose que nous avons écoulée.»
La gestion de cet amphithéâtre, autant le volet sportif que culturel, a été confié à Quebecor, le géant des médias québécois qui vient de lancer une chaîne sportive, TVA Sports, et qui détient notamment «Le Journal de Montréal», «Le Journal de Québec», ainsi que les journaux «Sun», dans le Canada anglais.
Le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, est déterminé à devenir le propriétaire d'une concession de la LNH. Ce faisant, il pourrait créer une belle synergie avec ses multiples plateformes et bien se positionner pour faire compétition à Bell Media dans le cœur et dans le portefeuille des Québécois.
Un porte-parole de Quebecor a refusé de commenter l'implication possible de Quebecor dans le dossier d'une équipe.
«Nous souhaitons demeurer discrets, a indiqué le porte-parole. Nous ne discutons pas de nos plans d'affaires.»
Différent de 1995
Qu'est-ce qui a changé à Québec depuis 1995, alors que la faiblesse du marché avait forcé le départ des Nordiques vers le Colorado?
La valeur du dollar canadien se porte beaucoup mieux. Cela a aidé les marchés canadiens dans les dernières années à générer des profits record.
«Je crois que Québec est en bien meilleure posture qu'en 1995, a confié André Savard, qui a œuvré chez les Nordiques et qui a porté pratiquement tous les chapeaux dans la LNH; joueur, entraîneur, dépisteurs et directeur général. La ville a grandi. On peut le voir notamment en observant le trafic. Évidemment, un retour de la LNH ici serait tout un défi. Mais je ne crois pas que les foules constitueront un obstacle.
«Je pense que les jeunes gens qui n'ont pas vraiment pu voir les Nordiques sont ceux qui désirent le plus leur retour.»
Si nous assumons que la première pelletée de terre pour un nouvel aréna à Québec surviendra un jour, ce ne sera pas avant 2015. Et si aucun acheteur ne se manifeste à Glendale, le vieux Colisée peut-il être une alternative ? Évidemment, oui.
Quelques précédents en constituent la preuve : les Flames de Calgary ont joué durant deux ans au Corral avant de déménager à leur nouveau domicile ; les Sénateurs ont évolué au Centre civique d'Ottawa pour ensuite quitter vers le Palladium ; avant que l'aréna de Raleigh ne soit prêt, les Hurricanes ont patiné à Greensboro.
Maintenant, le sentiment général à Québec est que le bateau de la LNH reviendra en ville. La question n'est pas de savoir si cela arrivera, mais plutôt quand précisément.
Hockey
Québec: un retour attendu et souhaité
«Je pense que les jeunes gens qui n'ont pas vraiment pu voir les Nordiques sont ceux qui désirent le plus leur retour.»
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