À l’aube de la campagne électorale fédérale, Ottawa a réglé la note pour la prise en charge des migrants irréguliers arrivés au Québec au cours des deux dernières années, notamment par le chemin Roxham.
Le gouvernement Legault a annoncé vendredi que le gouvernement fédéral versera une « compensation financière de 250 M$ pour la totalité des coûts liés aux dépenses exceptionnelles déployées pour les demandeurs d’asile pour les années 2017 et 2018 ».
C’est moins que les 294 M$ réclamés par le premier ministre François Legault en décembre dernier, mais beaucoup plus que les 136 M$ offerts par Ottawa à l’époque.
Au cabinet du ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, on explique que le montant de 300 M$ était une estimation basée sur le montant réclamé par le gouvernement Couillard pour l’année 2017.
Coût réel
Une fois les coûts réels connus, Québec a réclamé 250 M$ à Ottawa, assure son attaché de presse, Marc-André Gosselin.
« Le chiffre de 250 M$, ça fait plusieurs mois qu’on l’a déposé à Ottawa. [...] On a obtenu le montant pour les coûts réels », dit-il.
Le communiqué de presse de Québec précise que les deux gouvernements négocieront une nouvelle compensation pour l’année 2019, lorsque les coûts seront connus.
De plus, les pourparlers se poursuivent pour « mettre en place un mécanisme de répartition pour permettre que les demandeurs d’asile soient dirigés vers leur province de destination à leur arrivée à la frontière canadienne ».
Facture élevée
Les demandeurs d’asile relèvent officiellement d’Ottawa, mais Québec doit assumer leur prise en charge – notamment pour l’hébergement, les soins de santé, l’éducation, l’aide juridique et l’aide de dernier recours – en attendant que le gouvernement fédéral se prononce sur leur statut.
En 2018, 18 518 demandeurs d’asile sont entrés de façon irrégulière au Québec, plus particulièrement par le chemin Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.
En raison de l’entente sur les tiers pays sûrs conclue avec le gouvernement américain, le Canada ne peut accepter un demandeur d’asile qui se présente à un poste-frontière en provenance des États-Unis. Pour cette raison, plusieurs migrants empruntent un sentier près du poste-frontière et se retrouvent donc en situation « irrégulière ».