Québec annonce sa politique en matière de francophonie canadienne

Québec français


par Norman Delisle

Le gouvernement Charest compte poursuivre son aide aux francophones du reste du Canada par souci d'assurer la pérennité du fait français au Canada, a indiqué mardi le ministre québécois des Affaires intergouvernementales canadiennes, Benoît Pelletier.
Le ministre Pelletier a en conséquence annoncé certaines mesures d'aide aux communautés francophones hors Québec. La liste comprend:
- une aide de 5 millions $ en soutien financier aux initiatives francophones dans les autres provinces du Canada;
- la création d'un Centre de la Francophonie en Amérique, à une date, dans un lieu et à un coût qui restent à déterminer;
- l'organisation d'un Forum sur les arts et la culture française;
- aider les francophones hors du Québec à participer aux événements entourant le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec;
- encourager la diffusion au Québec de livres francophones provenant d'ailleurs au Canada, et encourager la diffusion de films québécois hors du Québec;
- créer des bourses universitaires pour les étudiants des autres provinces;
- encourager des forums économiques mettant en vedette des milieux d'affaires francophones;
- prêter un fonctionnaire québécois pour seconder les réseaux de santé francophones hors du Québec.
Le ministre Pelletier a aussi indiqué qu'il avait protesté par écrit auprès de la ministre fédérale Josée Verner contre les coupes financières dans le programme de contestations judiciaires. Il s'agit du programme par lequel Ottawa aidait les communautés françaises hors Québec à faire valoir leurs droits devant les tribunaux.
Pour sa part, le premier ministre Jean Charest, qui participait à la conférence de presse lançant la politique québécoise en matière de francophonie canadienne, a rappelé que le Québec doit agir car il est le seul État à majorité francophone en Amérique du Nord.
Le Québec doit manifester son sens des responsabilités «envers ce que nous sommes, mais aussi auprès de ceux qui partagent la langue française», a dit le premier ministre.
La politique québécoise a été accueillie avec enthousiasme par les représentants des francophones hors Québec.
Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Jean-Guy Rioux, a salué le projet québécois qu'il qualifie de «rassembleur, juste et respectueux».
Les données du recensement indique toutefois que la survie des francophones hors Québec est fort précaire.
Le taux d'assimilation dépasse les 70 pour cent en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, et les 60 pour cent à Terre-Neuve et en Ontario.
Même au Nouveau-Brunswick, où vit une forte communauté acadienne, le taux d'assimilation atteint les 10 pour cent.
Ce taux est calculé à partir du nombre de citoyens qui déclarent avoir le français comme langue maternelle, mais qui ne le parlent plus à la maison.


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