par Norman Delisle
Le ministère de la Culture reconnaît que le français demeure menacé au Québec.
«Une majorité des transferts linguistiques se fait encore au profit de l'anglais. En effet, 54 pour cent des transferts sont effectués vers l'anglais contre 46 pour cent vers le français» constate le rapport annuel du ministère. Ce document vient d'être déposé à l'Assemblée nationale par la ministre responsable du dossier linguistique, Line Beauchamp.
Lorsque les allophones, c'est-à-dire les Québécois n'ayant ni le français ni l'anglais comme langue maternelle, choisissent la langue qu'ils parleront à la maison, ils choisissent donc majoritairement l'anglais, selon les dernières données disponibles, soit celles du recensement de 2001. Il faudra attendre les données du recensement de 2006 pour savoir si la tendance se maintiendra, note le document.
«La politique linguistique garde donc toujours sa pertinence et il importe, peut-être plus que jamais, qu'elle soit comprise et acceptée par l'ensemble de la société québécoise, et plus particulièrement par l'administration publique, dont on est en droit d'attendre un comportement exemplaire en matière linguistique», écrivent les auteurs du rapport annuel du ministère.
On y affirme que «le français a progressé depuis 30 ans au Québec». Mais «ces progrès s'accompagnent d'une tendance lourde»: une baisse de la natalité qui cause une baisse de la représentation francophone au Canada et une baisse du poids démographique du Québec au Canada.
Dans un contexte de forte immigration, il faut donc «faciliter l'intégration linguistique des nouveaux arrivants et assurer la cohésion de la société québécoise».
«Bien que ces résultats soient encourageants, il reste que globalement, une majorité des transferts linguistiques se fait encore au profit de l'anglais», note le rapport annuel.
Le gouvernement québécois et particulièrement le Secrétariat à la politique linguistique doivent donc s'assurer que la politique linguistique québécoise est mieux perçue «tant au Québec qu'à l'étranger».
Ils doivent de plus renforcer le français comme langue utile dans les secteurs stratégiques et dans les organisations internationales ainsi que valoriser un français de qualité.
Le Secrétariat veillera cette année notamment à sensibiliser les médias d'information afin qu'ils utilisent une langue française de meilleure qualité, et à coordonner un groupe de réflexion interministériel sur la disponibilité des films en format DVD en français sur le marché québécois.
Le ministère se réjouit également de la décision du Comité des droits de l'homme des Nations unies de déclarer irrecevable une plainte déposée en 2003, et qui voulait que la loi 101 sur l'affichage commercial contrevenait à certains droits garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
La loi québécoise dit que l'affichage commercial peut être fait en français et dans une autre langue «pourvu que le français y figure de façon nettement prédominante».
Québec
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