Québec Solidaire lance une pétition pour demander la démission du ministre Gaétan Barrette. La nouvelle fait jaser depuis quelques jours, si bien que je ne puis parcourir mon fil d’actualité Facebook sans en voir des mentions. Une grande manifestation sera organisée, apparemment, pour souligner l’initiative. Il est en effet de bon ton de ne pas aimer le Docteur Barrette. Il est gros. Il n’est pas particulièrement gauchiste. Il est intransigeant. Il prend parfois ses interlocuteurs pour des idiots. Il est politicien. Bien. Mais devrions nous appuyer le mouvement que tente de créer Québec Solidaire? Petite réflexion à ce sujet.
Une pétition, vraiment? Combien de pétitions sont lancées chaque année au Québec et déposées à l’Assemblée Nationale ou dans toute autre instance politique? La réponse? Des centaines. Certaines sont plus farfelues qu’ambitieuses, certes. Il n’en reste pas moins que, souvent, les plus ambitieuses des pétitions déposées à Québec, celles demandant la destitution d’un Premier ministre, la démission d’un ministre, qu’elles soient d’initiative citoyenne ou partisane, ne donnent généralement aucun résultat, mis à part celui d’occuper brièvement l’espace médiatique.
Mahatma Khadir le sait et Gabriel Nadeau-Dubois s’en doute.
Il faut donc être bien naïf pour s’imaginer que le mouvement lancé par Québec Solidaire a quelque espoir de donner des fruits dans le sens annoncé. Il s’agit plutôt d’une pure et simple manoeuvre de comm lancée dans un but politicien et partisan. Signer cette pétition n’équivaut pas à signifier notre haine pour le controversé ministre de la santé.
Le député péquiste Pascal Bérubé l’a bien noté dans un tweet aussi clair que sévère et souligne les lacunes du mouvement lancé par les vertueux Solidaires, tous gonflés de leurs prétentions de faire de la politique autrement qu’ils sont.
En effet, lorsque l’on veut déposer une pétition à Québec, il faut passer par le site de l’Assemblée Nationale, chose que Québec Solidaire a soigneusement évité de faire. Est-ce par pureté idéologique qu’ils procèdent ainsi, afin de ne pas utiliser une institution corrompue et trop éloignée du lumpenprolétariat à leur goût pour rejoindre les gens?
Peu s’en faut, mes amis, peu s’en faut, même si c’est possiblement ce qu’ils tenteront de faire croire aux citoyens rendus dubitatifs par le commentaire de Bérubé.
Non. Ne nous laissons pas berner par un parti qui prend les Québécois pour des imbéciles heureux.
L’initiative solidaire a comme objectif premier, et c’est flagrant, de recueillir des courriels, des codes postaux et des noms pour agrandir leur base de donnée de clients potentiels. Signer leur pétition revient à donner ses coordonnées à une agence de marketing qui, par la suite, vous enverra des réclames, des sollicitations. Voilà simplement ce que c’est. Peu leur chaut la démission de Barrette. Ils savent qu’ils ne l’auront pas et que leur pétition sera irrecevable à Québec.
Cependant, ils jouissent maintenant d’une généreuse et complaisante couverture médiatique, une campagne de pub gratuite quoi, en plus d’avoir agrandi leur base de donnée de plus de 35 000 noms et adresses.
Le mot d’ordre quand il s’agit de Québec Solidaire : méfiez-vous du serpent.