Puisque les souverainistes sont restés souverainistes, qu'ont-ils donc rejeté en votant NPD?

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Puisque les souverainistes sont restés souverainistes, qu'ont-ils donc rejeté en votant NPD?
L'auteur s'exprime en son nom personnel.
Il existe un comportement qui tape tellement sur les nerfs des Québécois qu'ils ont inventé une douzaine de mots différents pour le désigner. Ces mots sont: taponnage, brêtage, tataouinage, gossage, niaisage, têtage, branlage, branlouillage, zigonnage, flacossage, fuckayage, chiennage, etc.
A lui seul, l'agacement de la population devant l'éternelle procrastination des chefs souverainistes explique le désastre électoral du 2 mai 2011. En fait, le seul véritable mystère qui reste à éclaircir dans cette affaire est l'extraordinaire brutalité du revirement de l'électorat qui, en deux courtes semaines, a donné l'impression de faire une violente réaction allergique. Jusqu'au 17 avril 2011, jour de clôture du congrès du PQ, tous les sondages indiquaient en effet que le Bloc Québécois voguait vers un nouveau triomphe électoral, voire - on le sait aujourd'hui - vers l'obtention du statut d'opposition officielle à Ottawa.
Quinze jours à peine auront séparé le moment où le PQ a donné un appui record de 93% au plan de sa chef de reporter la souveraineté à la semaine des quatre jeudis et la date fatidique, encore plus historique, qui a vu le Bloc Québécois disparaître presque complètement de la scène politique fédérale. La relation entre les deux événements est parfaitement évidente. C'est comme en géologie où l'extrême proximité de fosses océaniques profondes et de hautes montagnes comme celles des Andes suggère une relation intime entre les deux phénomènes.
Comment, au sein d'un électorat comptant 43% de souverainistes, le Bloc a-t-il pu receuillir seulement 23% des suffrages; lui dont une des stratégies favorites a toujours été d'attirer des votes fédéralistes en évitant de parler d'indépendance? C'est absolument clair: une moitié au moins des souverainistes déclarés ont préféré voter pour n'importe qui plutôt que pour le Bloc.
L'analyse des sondages publiés au cours de la campagne électorale montre sans aucun doute possible que la cassure dans cette partie de l'électorat s'est produite vers la fin du congrès du PQ. Les quelques milliers de leaders d'opinion qui y ont assisté, en direct ou en différé, ont interprété le ralliement presque unanime des chefs du parti comme un reniement en douce du projet souverainiste. Leur déception et leur désarroi, vite transmis à leurs proches, ont créé dans la population un effet papillon dont le résultat fut de canaliser et de libérer de façon imprévue une partie des immenses énergies accumulées depuis quinze ans au sein du mouvement souverainiste.
Le malaise persistant que nos patriotes ressentaient depuis des années se mua d'abord en nausée, puis dans un haut-le-coeur généralisé qui amena l'électorat à vomir la moitié des arrivistes qui étaient responsables de la stagnation du mouvement souverainiste. (Etant pour l'instant inatteignable, l'autre moitié devra attendre l'élection provinciale...) En se dégageant aussi brutalement les viscères, les Québécois se sont sentis plus légers. Cette agréable impression de dégagement explique l'étonnante sérénité - on serait tenté de parler de bonne humeur - avec laquelle ils ont acceuilli la quasi-disparition du Bloc Québécois. Chacun ayant voté pour le moins pire des partis fédéraux qui restaient, pratiquement personne ne semble aujourd'hui regretter que des ¨poteaux¨, des incapables ou des unilingues anglophones aient été élus. Notre peuple sait parfois se montrer narquois!
Soyons clairs: il y a des raisons et il y a des excuses. Aujourd'hui que le PLQ est si discrédité que les partis d'opposition devraient n'avoir aucun mal à le remplacer à la tête du pays, le patinage de fantaisie auquel se livre le PQ quand il s'agit de la question nationale montre à tous que les raisons invoquées par ses dirigeants depuis quinze ans pour ne jamais faire la promotion de la souveraineté étaient de simples prétextes d'incompétents. Répétons qu'il n'y a plus aucune excuse pour encore retarder la tenue d'un troisième référendum à une époque où la proportion des Québécois de souche dans la population diminue de 1% tous les deux ans à cause d'une immigration folle.
Quant aux fédéralistes, ils peuvent jouer avec les faits, les chiffres et les concepts tant qu'ils veulent pour expliquer la déconfiture du Bloc Québécois; un fait demeure: nos deux solitudes se retrouvent de nouveau face à face puisque une quasi-majorité des Canadiens anglais ont voté pour les Conservateurs contre seulement 16% des Québécois. Sans trop s'en rendre compte, ces derniers, en votant comme ils l'ont fait, ont envoyé un message clair à leurs chefs politiques: l'époque du tataouinage est terminé; le temps est venu de régler le problème. S'ils continuent à toujours préférer les voies d'évitement, les troupes feront comme le 2 mai dernier et refuseront de les suivre.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Mai 2011


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23 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2011

    Les commentaires d'O et de Tétraèdre (je porte en tout temps un dodécaèdre...) me réjouissent fortement. Je vois que, tous ensemble, nous émergeons de l'obscurité.
    Voici un extrait d'une lettre que j'adressais à un jeune bloquiste :
    "Je vois votre souffrance. Cependant, vous êtes suffisamment jeune pour vous adapter et sortir de ce qui n'est plus que cendres. Regardez en avant maintenant. Il y a tant de défis à relever.
    Nous n'avons plus besoin de remparts pour nous protéger. L'heure est maintenant venu d'attaquer et de mordre. Vous avez le choix de perdre votre temps pendant quatre ans et demie à reconstruire l'édifice en ruine à la main ou encore de mettre votre immense talent et votre énergie à conduire un bulldozer qui enterrera ce système oppresseur qui nous maintient dans l'impuissance.
    Les québécois font maintenant face à leur histoire. En confiant un mandat au NPD, ils ont utilisé leur dernière cartouche et du même coup ils ont épuisé tout les faux-fuyants et toutes les illusions qui les empêchaient de s'assumer comme peuple. C'est fini ! Cette fois-ci, soit ils s'écrasent pour de bon, soit ils prennent leur destiné en main.
    Pour le moment, je ne vois que deux possibilités pour un fougueux jeune homme comme vous dans l'action politique. Soit vous joignez les rang du NPD pour élaborer avec d'autres anciens bloquistes une proposition constitutionnelle à être soumis au ROC, soit vous investissez le PQ qui a bien besoin de se faire secouer les puces."
    Voilà, ce sera mon dernier commentaire. Je vous souhaite bon courrage dans toutes les actions que vous entreprendrez.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2011

    = Les Québecois ne rejettent pas l'indépendance mais rejettent l'attentisme souverainiste en votant ADQ puis contre et maintenant en votant NPD et le contre viendra
    = Les Québecois rejettent aussi les visages à deux faces comme Khadir qui vote fédéraliste et bien entendu les deux grands partis canadians qui ont trahis la Nation Québecoise
    = En libérant les bloquistes tout en restant indépendantistes les Québecois font un appel à une coalition de tous les partis et mouvements indépendantistes et à l'action directe et permanente pour la décolonisation
    = Les députés fédéralistes du Québec devront voter avec la ligne des partis pro canadians contre les intérêts du Québec et montre leurs véritables visages
    = Less Québecois doivent maintenant rasssembler les troupes et aller directement au but par des Assemblées Constituantes menant à notre Pays le Québec
    TÉTRAÈDRE

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    Je propose ce que j’ai signalé à Michel Gendron, à Fernand Couturier, à Nicholas Belleau :
    L’UNION de tous les indépendantistes du Québec…
    • Pour connaître un réseau d’organismes indépendantistes
    CAP SUR L’INDÉPENDANCE : http://www.capsurlindependance.org/
    J’ai même entendu le premier aspirant chef du Bloc, aujourd’hui, donner suite à ma suggestion du 29 avril :
    Suggestion à ce collectif non aligné.
    Faire pression auprès du chef (s’il est élu) du Bloc pour qu’il donne une mission à ses députés : Minimiser le temps (de cette dernière année) passé à Ottawa au profit d’une présence permanente sur le territoire sous forme de groupe pédagogique auprès de la population pour l’avenir immédiat du Québec. En toute synchronie, évidemment avec un PQ ouvertement indépendantiste.
    http://www.vigile.net/Pour-que-ce-soit-la-derniere-fois

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    Vos propos sont bien reçus M. O. Ils ont le mérite d'être clairs. Dans un parcours jonché de petites mais nombreuses déceptions, il est compréhensible de poser un regard parfois aigri sur une situation particulière. Je me demande toutefois si une analyse teintée soit de jovialisme, soit de pessimisme contribue bien à faire avancé le débat. Ce dont nous avons besoin au "jour d'après" pour sortir de l'obscurantisme ne serait-il pas une bonne dose d'OBJECTIVISME ?
    Dans l'immédiat, si vous croyez que cette volonté massive des québécois d'élire autant de députés néo-démocrates est un coup d'épée dans l'eau, je vous le demande tout bonnement: que proposez-vous ?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    Comme dirait Coderre : Permettez que je vous appelle Serge? (même si les humoristes s’en amusent),
    À une époque, j’ai publié 101 textes dans cette Tribune libre de Vigile. Ils apparaissent sous Ouhgo, dans la rubrique Auteurs. J’ai cessé parce que le roulement (et un règlement) ne permettaient plus ces échanges soutenus. Pour les messages, je signe O, afin de dépersonnaliser les échanges d’idées. J’utilise encore mon pseudonyme dans d’autre tribunes, comme sur Le Devoir, au commentaire de Gilles Vigneault sur la Fête nationale : à une dame qui remarquait le caractère machiste de l’animation, j’ai justement suggéré qu’on remplace le Pape Guy A. par Cathy Gauthier, qui enlèverait des inquiétudes linguistiques.
    Alors je ne peux vous promettre de poursuivre ce dialogue que vous appréciez, que jusqu’au moment où le site continuera d’assouplir la règle qui le restreignait… J’espère seulement que nous n’aurons pas à attendre la prochaine élection fédérale pour que les « vieilles branches ennpédistes » sachent confesser leurs jeunes députés afin que nous soyons fixés sur leur détermination à se définir comme Québécois. S’ils s’affichent résolument comme fédéralistes, ils acceptent de facto la Constitution Trudeau/Chrétien qui nous exclut comme Nation, la Nation à l’origine de ce pays. Alors, pour la « mission investie d’une exaltation telle… » permettez que je retienne mon souffle…
    Enfin, encore une fois, est-ce le jovialisme à la Jack ou à la Mulcair, le simplisme de votre conclusion me jette à terre : « S’il est battu, je ne crois pas que les québécois auront la patience d’attendre après le bon vouloir du ROC. Ce sera alors vraisemblablement la SÉPARATION ! »
    C’est donc vraiment un autre « beau risque » que vous espérez, à travers un vote indifférent aux « poteaux affichés », exprimé en tornade sous la poussée d’un sondage gonflé médiatiquement! S’il s’agissait de ça, un mouvement structuré aurait d’abord préparé un régiment de militants formés à la guérilla que nous livre le ROC depuis 1995. Or le NPD a été pris par surprise avec des candidats non politisés, avec des promesses qui relèvent des provinces… Comment le fait d’être éventuellement battu sur un « non programme » pourrait-il, dans 5 ans, avoir des conséquences dramatiques à Québec? Les chances sont beaucoup plus grandes pour que ces « valeureux Y » se fassent proprement revirer dans un syndrome de Stockholm et contaminent nos jeunes "mondialisés" pressés de dire aux « boomers » : See how easy it was to get along with the canadians! Et là, ils afficheront votre douteux Lots Of Laughs (LOL)…

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    Hier encore on a vu le PQ voter avec l'ADQ de Deltell(!) et le PLQ sur une motion félicitant les USA pour l'exécution de Ben Laden.Seul Khadir s'est tenu debout pour apporter des nuances à cette glorification unanime des maîtres du monde,les seuls terroristes "légitimes".
    Un homme et 100 carpettes.
    Il aura mon vote et mon support.
    Le PQ,plus jamais.Ce parti devrait simplement se saborder et laisser la place à Québec Solidaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    Vous soulevez, M. O., des points forts intéressants. Je dois admettre que vous poussez la réflexion un peu plus loin. Enfin quelqu'un qui débloque ! Promettez-moi de continuer le dialogue.
    Au premier abord, je crois bien que personnes ne peut calmer les craintes que vous évoquées. La vieille branche que je suis devenu rencontre son jeune député demain. Il m'impressionne tellement que je n'ai nul besoin de jouer au patriarche avec lui. J'espère que vous êtes rassuré sur ce point.
    Pour ce qui est de notre brigade de fantassin, vous admettrez qu'il faille avant tout la passer en revu avant d'émettre un jugement. Aussitôt que nous aurons une idée des forces en présence, il sera possible d'ajuster le tir. Je vous dirais, cependant, que la mission dont les élus(es) québécois du NPD ont été investie est d'une exaltation telle que les probabilités sont plus grandes qu'ils et elles fassent corps ensemble pour la mener à bien. Je vous concède que sur ce point il existe des impondérables...
    Pour ce qui est du p’tit gars de Shawinigan, le danger est très grand que son idée de fusion du parti libéral puisse avoir un certain écho dans les rangs du parti néo-démocrate du ROC. Mais il y a aussi des raisons solides qui militent en faveur du rejet d'une telle idée. Je ne tiens pas en en parler ici et maintenant.
    Enfin, je vous dirais que ni vous ni moi ne pouvons prédire le résultat de l'arbitrage qui se fera à l'intérieur du parti. Est-ce que la proposition qui en résultera sera à la hauteur de vos attentes, Monsieur O. ? Je ne suis pas certain toutefois que le PCC soit en mesure de convaincre son caucus de prendre l'initiative en matière constitutionnel. Ce sera, selon moi, la prochaine élection fédérale qui décidera de l'acceptation ou du rejet de la proposition néo-démocrate. Si ce parti est élu sur cette base, nous pouvons espérer tout au moins une dernière conférence constitutionnelle. S'il est battu, je ne crois pas que les québécois auront la patience d'attendre après le bon vouloir du ROC. Ce sera alors vraisemblablement la SÉPARATION ! Dans ce sens, le Québec ne saurait être perdant. J'espère n'avoir pas suffisamment bien répondu à vos craintes afin que vous continuez ce dialogue ! LOL.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    M. Savoie, merci de vos précisions. Vous espérez beaucoup de la majorité québécoise au sein du NPD (jadis, on raillait : Non Pas d’ Député…). Moi, je prône la vigilance à cause des patriarches face à nos novices.
    De plus, ma crainte est que notre brigade de fantassins ne désire pas tant « soumettre au ROC une proposition de la dernière chance » que de se joindre aux gagnants… (du changement, loin des chicanes, pour voir!) Je vous concède que la nervosité du p’tit gars de Shawin trahit des sentiments confus de l’autre côté.
    Enfin, je demeure perplexe devant votre conclusion d’un Québec toujours gagnant. « Nos demandes », soit le respect de la nation Québec dans son autonomie culturelle, économique et politique, je vois mal Jack présenter ça devant Harper majoritaire… Quant à toute autre demande dont Jack réussirait à convaincre le ROC, nous rendant alors « véritablement maîtres de notre destinée en partenariat avec le ROC », je verrais là une réduction majeure de nos exigences…

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    Monsieur O.
    La bataille se jouera maintenant à l'intérieur des rangs du NPD. Que les députés québécois du NPD réussissent ou pas à imposer leur point de vue sera un test intéressant à suivre dans le contexte où c'est le Québec qui est majoritaire au sein du NPD.
    Qu'on le veuille ou pas, les québécois ont désigné le NPD comme EMBASSADEUR pour soumettre au ROC une proposition de la dernière chance. Voilà qui ce qui est totalement inusité. Les québécois se sont donnés une position stratégique d'une force inimaginable. Croyez-moi, la peur est maintenant passée dans le camp fédéraliste. Vous n'avez qu'à observer les gesticulations de ti-pit Chrétien. LOL !
    Dans cette position, le Québec ne peut pas perdre. Soit le NPD échoue à convaincre le ROC de se soumettre à nos demandes et se sera alors l'indépendance amplement justifié où le ROC aura tout à perdre. Soit le NPD réussi et alors nous aurons gagné sur nos revendications historiques et nous serons alors véritablement maître de notre destiné en partenariat avec le ROC.

  • Lorraine Dubé Répondre

    10 mai 2011

    Votre analyse fait abstraction de la position de QS durant la campagne.
    Si ce n'est déjà fait, je vous invite à regarder les résultats de la boussole électorale de Radio-Canada. Les deux solitudes sont en évidence.
    Nation enchâssée dans la constitution?
    Le Canada dit non au Québec. Pour sa part, le Québec répond solidairement en tant que Nation, mais encore davantage, massivement oui à la question du pays...À la lumière de ce constat, l'Histoire n'a pas dit son dernier mot.
    Extraits-
    3 questions concernant le Québec-
    "Le Québec reconnu en tant que Nation"-(Assez éloquent de l’impossibilité de l'enchâsser dans la constitution)
    http://www.boussoleelectorale.ca/2011/05/05/le-quebec-devrait-etre-formellement-reconnu-en-tant-que-nation-dans-la-constitution/#constituency
    Le Québec un pays…
    http://www.boussoleelectorale.ca/2011/05/05/197/#constituency
    Le gouvernement fédéral devrait avoir son mot à dire dans les décisions concernant la culture au Québec ?
    http://www.boussoleelectorale.ca/2011/05/05/le-gouvernement-federal-devrait-avoir-son-mot-a-dire-dans-les-decisions-concernant-la-culture-au-quebec/#constituency
    Résultat intégral-Boussole électorale de Radio-Canada
    http://www.boussoleelectorale.ca/

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    « Maintenant imaginons que parce qu’ils aient envie de conserver leurs sièges et même de former le prochain gouvernement, l’ensemble des militants et des députés de ce parti reconnaissent l’opportunité unique de proposer à l’ensemble des canadiens et des québécois un arrangement constitutionnel qui rendrait ce pays plus fort (la nature de cette proposition n’est pas importante pour l’instant. Une chose à la fois !). »(S. Savoie)
    Bon, on peut bien imaginer ça, comme hypothèse scientifique. Cependant, soyons bien VIGILENTS. L’animosité atavique des descendants de l’Empire britannique envers leurs vaincus militaires devra toujours nous faire soupçonner la RUSE. Remémorons-nous l’histoire des conquêtes d’Afrique, où les nations furent toujours manipulées par L’INDIRECT RULE, un conquis rémunéré comme chef, où la chair à canons fut enrôlée sous de fausses promesses de promotion sociale. Ceci applicable aussi au colonisateur français, hélas…
    La ruse du NPD pourra être très subtile, au premier mandat. Le WE LOVE YOU montre déjà son jupon… Qu’il plaide auprès de Harper l’application de la loi 101 aux organismes fédéraux ne garantit pas l’oreille de l’homme de Calgary. Pas plus que l’infléchissement de ce dernier pour le respect de l’environnement dans le Plan Nord du mercenaire d’Ottawa à Québec.
    Le numéro 2 du NPD, tout aussi souriant, cachera-t-il longtemps sa nature profonde de défenseur du West Island? Tous les deux avouent être en train de « formater » leurs jeunes candidats pour la joute parlementaire. Leur actuelle « majorité québécoise » saura-t-elle résister aux plans canadians de ces vieux renards rompus à la traditionnelle ligne de parti? Quand nous les verrons voter en bloc « un arrangement constitutionnel qui rendrait ce pays plus fort » scrutons-le pour le fantôme d’Elijah Harper, cet autochtone du NPD qui coula le Lac Meech.(pour notre bien??)

  • Luc Bertrand Répondre

    10 mai 2011

    Je suis d'accord avec vous, monsieur Nantel. Cependant, je ne suis pas d'accord avec l'idée d'un troisième référendum.
    De un, cette voie est devenue impraticable depuis l'imposition de la Loi sur la clarté. Bien que nous l'ayions déclarée nulle et non avenue par l'adoption d'une autre loi sur la prérogative du peuple québécois d'exercer, seul, son droit à l'autodétermination, la communauté internationale considère toujours légitime l'autorité fédérale sur la nation québécoise.
    De deux, la simple évocation du mot "référendum" donne des boutons sur les fesses aux Québécois. Comment les blâmer après les deux échecs de 1980 et 1995, alors que les gouvernements québécois n'ont pas eu le courage de contester l'ingérence abusive du fédéral dans la balance après le dévoilement des résultats? Avec le recul, nous devons tous convenir que la stratégie étapiste de Claude Morin, adoptée par le Parti québécois depuis 1974 et défendue par ses chefs depuis lors bien davantage que l'objet de la consultation (l'indépendance du Québec), est vouée à l'échec. Nul besoin d'études universitaires pour comprendre que la situation ne cessera d'empirer dans le futur pour l'obtention des "conditions gagnantes" propices à la tenue de ce troisième référendum.
    De trois, même les fédéralistes ont le mot "référendum" en aversion, Jean Charest lui-même pratiquant une certaine forme d'étapisme en parlant de "fruit pas encore mûr" pour la tenue de négociations constitutionnelles. Ils sont d'ailleurs assez malhonnêtes pour continuer à exiger la tenue d'un référendum gagnant (qu'ils savent parfaitement utopique) pour reconnaître l'obligation du Canada de négocier avec les souverainistes.
    Tant que les enjeux des élections et de la réalisation de l'indépendance resteront séparés, nous n'en aurons pas fini avec ces analyses stériles et improductives. Puisque la prochaine échéance est l'élection provinciale québécoise et que tous conviendront que, de un, la réélection des libéraux sera catastrophique pour la réalisation éventuelle de l'indépendance et, de deux, que toute division du vote francophone favorisera cette réélection, il est impérieux de tenir des états généraux pour l'indépendance du Québec.
    C'est là qu'il faudra, enfin, que les choses soient claires: si un vote pour le PQ ne redevient pas un vote pour l'indépendance, il faudra trouver un nouveau véhicule politique pour proposer l'indépendance comme programme électoral, et ce, à toute prochaine élection tant que l'objectif ne sera pas atteint. Sans un tel parti sur la scène québécoise, ne pensez même plus à la présence du Bloc à Ottawa, à part pour indiquer la non-légitimité de l'État canadien au Québec. Ce rôle à Ottawa ne peut qu'être temporaire, le Québec ne pouvant indéfiniment accepter d'être privé de disposer à sa guise des $50 milliards que nous envoyons chaque année à un gouvernement étranger et opposé à nos intérêts nationaux.
    Nous avons déjà ce parti politique, reconnu par le DGEQ, qui place la réalisation de l'indépendance comme programme politique, le Parti indépendantiste. Son existence est occultée systématiquement par les médias nationaux et même les maisons de sondage, de sorte que son développement reste rachitique. Il cherche quand même à présenter des candidats dans chaque comté du Québec à la prochaine élection. Si le PQ refusait de s'amender lors de ces états généraux, investir massivement le PI constituerait la meilleure garantie de progression de l'option indépendantiste, tout en étant respectueuse de l'évolution de l'opinion publique générale du Québec. Les fédéralistes ne pourront considérer illégitime l'élection d'un gouvernement national constitué de 64 élus du PI par les Québécois, toutes les politiques canadiennes ayant été cautionnées par une simple majorité à la Chambre des communes, même avec un appui populaire en deça de 40%.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    @ M. Réal Croteau : Vous avez raison.
    Et si on pousse un peu le même raisonnement, M. Duceppe serait même premier ministre.
    Gouvernement PC minoritaire + drop du PLC + Bloc opposition officielle + Harper renversé au budget + coalition= M. Duceppe élu démocratiquement premier ministre du Canada, en toute légalité, légitimité et conformément à la constitution.
    Pourquoi pas... cela aurait enfin marqué la fin de la guerre entre la France et l'Angleterre que nous pourrions tous célébrer chaque année sur le Parc des Champs de bataille à Québec.
    Frs Beauchemin, Lévis.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    je suis désolé que ça tombe sur vous, mais pour ma part, n'en rajoutez plus, la cour est pleine: j'en ai soupé de toutes ces pseudo-analyses qui se gargarisent de la défaite du Bloc comme étant une preuve supplémentaire de l'exactitude de leur analyses passées. Vous faites le jeu des médias fédéralistes en présentant le résultat du scrutin comme étant une défaite pour le Bloc. Car il faut le voir comme il est, ce résultat: ce n'est pas un rejet du Bloc, c'est une victoire du NPD.
    Vous devez bien en connaître, des gens qui ont voté NPD? c'était pour Jack, pour ce qu'il dégageait... pas par rejet du Bloc! En fait, c'était surtout par rejet des Conservateurs. Dans la tête de bien des gens, le NPD, étant un parti canadien, était le seul qui avait une chance de prendre le pouvoir au lieu des Conservateurs...
    L'histoire nous le dira, mais si ça se trouve, cette élection restera celle par laquelle les Québécois ont voulu donner une dernière chance au fédéralisme... pour se faire lancer une fin de non recevoir par le Canada anglais, d'une manière plus belle encore que lors du Beau risque à Lévesque. Et ça, c'est le plus important.
    J'aimerais que quelqu'un me fasse signe s'il a remarqué i tou, mais jusqu'à date, depuis lundi, tous les commentaires de reproche envers le Bloc proviennent de la part d'indépendantistes frustrés... autrement, tous ces gens dans mon entourage ayant voté NPD se sont transformés sous mes yeux ébahis en indépendantistes convaincus.
    Je crois personnellement qu'il fallait une preuve aux Québécois que même en dehors d'un perpétuel statut d'opposition, nous n'avions rien en commun avec le reste du Canada. Les résultats du 2 mai en sont l'illustration éclatante. En cela, je remercie le NPD, en saluant avec véhémence le travail fantastique du Bloc, qui restera dans nos mémoires comme étant la créature parlementaire la plus extraordinaire que la fédération aura produit en 150 ans.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Monsieur Nantel, le Canada a effectivement refusé de négocier avec nous parce qu'il ne nous a jamais pris au sérieux. Au delà de votre frustration et de votre sentiment d'impuissance, ne pourriez-vous pas, sans trahir vos convictions, simplement IMAGINER ou SUPPOSER d'autres perspectives, juste pour voir ? Un peu comme un scientifique ferait pour tester son hypothèse avec le seule souci d'être parfaitement logique, élégant et objectif.
    Je vous concède que je suis très limité a bien exprimer ma pensée. Nous avons tous nos faiblesses. Cependant, il faut aussi consentir un certain effort pour recevoir sans nécessairement intégrer d'autres perspectives plausibles.
    Évacuons, si vous le voulez bien, tous ce qui concerne les motifs derrière cet hallucinant évènement. Cette polémique ne fais pas avancer le débat selon moi. Concentrons-nous plutôt sur les rapports de force que cette nouvelle donne politique induit.
    Dans cette équation, nous avons un éternel tiers parti qui soudainement et brutalement devient l'opposition officielle avec tous ce que cela implique comme pouvoir d'influence (à moins que la démocratie ne soit qu'une vaste farce...). À l'intérieur de cette opposition officielle, nous y retrouvons plus de la moitié de la députation qui provient d'une région minoritaire du pays. Moi je le sais mais vous ne le savez sans doute pas , supposons que les députés de cette région soient, disons, conscients des intérêts et de la volonté de leur commettants. Est-ce plausible que ceux-ci aient la capacité de faire valoir leurs préoccupation à l'ensemble de ce parti ?
    Bien !
    Maintenant imaginons que parce qu'ils aient envie de conserver leurs sièges et même de former le prochain gouvernement, l'ensemble des militants et des députés de ce parti reconnaissent l'opportunité unique de proposer à l'ensemble des canadiens et des québécois un arrangement constitutionnel qui rendrait ce pays plus fort (la nature de cette proposition n'est pas importante pour l'instant. Une chose à la fois !).
    Si ce scénario se réalisait ( je dis bien si...), il serait possible de concevoir différentes conséquences. Êtes-vous d'accord ? Entre-autre, nous pourrions évoquer soit une réussite, soit un échec de cette démarche hypothétique.
    Je ne veux pas m'éterniser sur le sujet. Ce que je tiens simplement à démontrer, c'est qu'il est préférable d'adopter une démarche scientifique qui permet d'envisager différentes hypothèses sans que personne ne se sente menacée. Entre autre, autour du scénario que j'évoque, nous pourrions discuter des conditions de réussite du scénario ou de ces forces et de ces faiblesses. Nous pourrions disserter sur les différentes conséquences possibles en cas d'échec sur l'avenir du NPD ou des suites à donner du point de vue québécois. Il serait intéressant de savoir ce que la classe politique québécoise pourrait faire pour exploiter la situation actuelle ou ce que cela signifie pour telle ou telle famille politique. Bref une telle approche nous permet d'y voir plus claire.
    Concernant l'hypothèse de monsieur Réal Croteau. Êtes-vous sûr que l'Ontario aurait laissé une telle chose de se produire ?

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Étourdissant, ce qu'on peut lire ici.
    C'est la nation qui est le problème. L'élite souverainiste est victime de la nation.
    Mais reste que le but déclaré de cette élite est de faire accéder cette nation ignorante et inconsciente à son indépendance !
    Bon, précisons que ce sera une indépendance sous haute surveillance et contrôle de cette élite.
    Le récent vote unanime réflète, je crois, le ras-le-bol de cette insuportable outrecuidance.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Je n'avais pas fait le lien qu'advenant le cas où les québécois auraient voté normalement pour le Bloc et où le NPD aurait eu 3-4 sièges, Le Bloc se serait retrouvé en position d'être l'opposition officielle à Ottawa... Ouch!!!
    Comment aurait réagi le ROC ? C'eût été une situation des plus intéressante pour le Québec et difficile à supporter pour le ROC. A-t-on manqué une opportunité en or pour tester le ROC et faire avancer notre cause ? J'essaie d'imaginer leur réaction...

  • Louis Fournier Répondre

    9 mai 2011

    La détestation du PQ et du Bloc conduisent des gens comme M. Nantel à sombrer dans les analyses politiques les plus incroyables. La plupart des observateurs sérieux ont noté que c'est justement quand M. Duceppe, lors du congrès du PQ, a ouvert toute grande la porte à un prochain référendum («Après une victoire du Bloc, puis du PQ, tout redeviendra possible») que l'électorat québécois, prudent et frileux comme on le connait, a basculé du côté du NPD. M. Nantel, lui, écrit tout le contraire! Sa haine des dirigeants du Bloc et du PQ est telle qu'elle l'aveugle totalement. De telles analyses ne font pas avancer le mouvement souverainiste au Québec.
    Beaucoup de Québécois ont fait un pas en arrière, ou au mieux un pas de côté, lors de cette élection, en «stationnant» leur vote chez le NPD. Le chemin vers notre indépendance n'est pas et n'a jamais été une ligne droite. Il fluctue avec les mouvements de l'électorat.
    À nous maintenant de convaincre nos compatriotes de voter pour le PQ lors des prochaines élections québécoises. Et ensuite, quand ils auront été déçus du NPD - ce dont je ne doute pas - , de voter à nouveau pour le Bloc au fédéral.
    Enfin, il ne faut pas oublier que les principaux électeurs du NPD ici ont été les non francophones (massivement), puis les nombreux fédéralistes qui ont lâché les libéraux et les conservateurs en déroute. Ces électeurs fédéralistes se sont trouvés un nouveau cheval, le NPD, et ils ont monté dessus. Le Bloc a gardé la plupart des électeurs souverainistes convaincus (889 788 voix, 23,4%) et il a perdu les souverainistes moins convaincus, qui ont voulu «essayer» le NPD.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    C'est pourtant clair.
    L'élite souverainiste a désavoué, publiquement, sa base militante en s'associant aux accusations d'antisémitisme contre elle par les libéraux.
    Ce fut la deuxième fois qu'elle le faisait, avec tout le décorum de l'Assemblée Nationale.
    Comme on dit; c'est le bouquet !
    Même pas un soupçon du début d'un questionnement sur les accusations contre leurs militants.
    Ce leur laissait quoi comme légitimité de parti ?
    Il représentaient qui maintenant ?
    Un groupe de députés se représentant eux-mêmes ?
    On ne peut porter un masque indéfiniment.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Le paradoxe : vote massif contre un parti souverainiste et opportunité pour un référendum ! Beau bizounage !
    Le ralliement presque unanime des chefs a porté les patriotes à se vomir le cœur et à voter fédéraliste ! Beau crossage !
    Le temps est venu de régler le problème : vote massif contre l’autre parti souverainiste : beau fouérage !
    What about this generation « Y » se réveiller confortable dans la douillette de Jack ? Il a promis qu’ils travailleront en français à la CIBC, de l’autre côté de chez Desjardins. Y vont aimer ça ! Il a promis plus de docteurs de familles. Works for them ! Il a promis une place pour le Québec, à côté des autres provinces du Canada. Finies les chicanes, voilà le changement recherché ! Le multiculturalisme, c’est bon pour les affaires. Good money ! La bourse, la caisse, les mines, à Montréal ou à Toronto, who cares ? L’économie roule enfin ! Des emplois McDo et Wal Mart, c’est bon pour l’initiative et puis de l’argent, le Canada y verra en nous égalisant par péréquation… We’re all canadians ! We are the world ! Finies les folies des parents à vouloir se ratatiner dans leurs murs français et à refuser l’autre. The Rockies are for us ! Beau bandage!

  • Benjamin Trottier Répondre

    9 mai 2011

    « A lui seul, l’agacement de la population devant l’éternelle procrastination des chefs souverainistes explique le désastre électoral du 2 mai 2011. »
    Vous blâmez toujours les chefs, mais pourquoi ? Après tout, lors des deux derniers référendum, c'est la population qui a dit Non, non ?
    C'est le peuple Québécois dont vous devriez accuser de taponnage, brêtage, tataouinage, gossage, niaisage, têtage, branlage, branlouillage, zigonnage, flacossage, fuckayage, chiennage, etc.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    9 mai 2011

    Redisons-le une autre fois: le Canada anglais refuse COMPLÈTEMENT, TOTALEMENT, ENTIÈREMENT, DÉFINITIVEMENT et ABSOLUMENT de négocier avec le Québec, du moins tant que celui-ci n'aura pas voter ¨oui¨ à quelque chose (car sa Cour suprême l'oblige alors à négocier de bonne foi).
    Est-ce que le NPD va le faire changer d'avis? Non! Car le NPD est lui-même fédéraliste au boutte.
    L'infinie pauvreté des candidats élus montre que le vote québécois pour le NPD fut un vote à l'aveugle; ce fut un vote de rejet.
    Moi qui ai vécu plusieurs années au Canada anglais, j'aimerais beaucoup que quelqu'un m'explique ce que les fédéralistes et les souverainistes mous du Québec ne comprennent pas dans le mot ¨non¨; est-ce le premier ¨n¨, le ¨o¨ ou le deuxième ¨n¨?
    Bien à vous,
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Sans contredire votre très clair et très explicite point de vue sur le dégoût des souverainistes relativement à la quasi trahison des leaders péquistes, j'aurais souhaité que vous alliez plus loin dans votre démarche que le simple rejet de ce comportement. Car une fois ceci établit comme une explication dominante probable, que restait-il en effet comme choix aux électeurs ? Personne ne peut contredire que se fut le NPD.
    Mais si nous prenons comme hypothèse que les québécois sont capables d'une certaines activité cognitive ( excusez mon sarcasme ) se pourrait-il qu'en contemplant cette alternative, ils y aient vu une mer d'opportunités tactiques d'une puissance insoupçonnable et qui a pu rallier autant les indépendantistes, que les nationalistes mous et que les fédéralistes québécois ? Dans cette optique, le NPD serait devenu soudainement le lieu de rencontre de tout un peuple pour élaborer une proposition constitutionnelle capable de changer la configuration politique de tout le Canada. Ceci étant établi comme hypothèse, faites-moi donc un scénario probable en cas d'échec du NPD à convaincre le ROC de se soumettre à ce compromis.
    Merci