Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, se range du côté du président d'Hydro-Québec et rejette un important projet éolien sur la Côte-Nord.
De Shawinigan, où il lançait sa campagne par un discours à saveur économique, l'aspirant premier ministre a précisé qu'il ne signerait pas le contrat pour le projet de parc éolien Apuiat, à la lumière des informations qu'il détient.
Il s'est également ouvert, de façon plus générale, sur l'énergie éolienne, une énergie qu'il considère «d'appoint», qu'on ne doit pas acheter en situation de surplus, selon lui.
Le projet Apuiat, qui procurerait des centaines d'emplois aux Innus avec sa production de 200 mégawatts, sème la controverse.
Le président d'Hydro-Québec, Éric Martel, a remis en question la pertinence du projet, tant sur le plan financier qu'énergétique, la société d'État devant déjà composer avec d'importants surplus d'électricité.
«J'ai confiance que même les citoyens de la Côte-Nord, qui vont peut-être se voir privés d'un projet à court terme, vont comprendre qu'on ne peut pas mettre 1,5 milliard de pertes chez Hydro-Québec pour créer des emplois, a déclaré M. Legault. Il faut que ce soit des emplois utiles.»
Selon lui, le président américain Donald Trump importerait davantage d'hydro-électricité du Québec si on lui expliquait qu'elle coûte moins cher que le charbon. «Je trouve que c'est un bon argument qui n'a pas été assez utilisé», a lancé le chef caquiste.
Pour sa part, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et premier ministre, Philippe Couillard, martèle qu'il «est essentiel de faire le projet» Apuiat, ne laissant pas de place au doute sur ses intentions et sa détermination.
Il a maintenu dimanche sa position en marge de la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada, à Stowe au Vermont.
«Je réitère le caractère absolument fondamental de cette entente pour l'avenir du nord du Québec et pour l'avenir du développement hydro-électrique dans le nord du Québec, a-t-il souligné. Il ne faut pas penser que les Premières Nations continuent d'accepter qu'on prélève des ressources sur leurs territoires traditionnels sans en avoir des bénéfices tangibles.»
Tout le Québec est prenable
L'économie sera l'un des principaux sujets de la campagne électorale, avec l'éducation et la santé. M. Couillard a annoncé samedi que la campagne s'amorcera le 23 août, pour une durée de 39 jours, soit le maximum prévu par la loi.
Dimanche, M. Legault s'est montré impatient d'en découdre avec les libéraux. Sur une scène en plein air, à quelques pas de la Cité de l'énergie, à Shawinigan, il a présenté 92 de ses candidats et a avancé qu'un raz-de-marée caquiste était possible.
«C'est prenable partout et on va essayer de gagner partout, dans toutes les régions du Québec», a-t-il déclaré, vantant son équipe «exceptionnelle», mais en assurant toutefois ne rien tenir pour acquis.
Une campagne plus longue ne peut qu'aider la CAQ, a-t-il affirmé. «Le parti qui a le plus à gagner à avoir du temps pour expliquer son programme pis à montrer son équipe, c'est la CAQ, a-t-il dit. Plus on a de temps, plus je suis content.»
Le Parti libéral s'attend, quant à lui, à ce que François Legault trébuche, et à ce que la CAQ, qui est un regroupement de souverainistes et de fédéralistes, explose.
Par ailleurs, le chef caquiste a affirmé en point de presse ne pas penser à l'après-élection, et ne toujours pas savoir s'il participera ou non au Sommet de la Francophonie en octobre, dans l'éventualité où il forme le gouvernement.