(Trois-Rivières) L'auteure québécoise Djemila Benhabib recevra le 3 mai le Prix de la liberté d'expression pour l'ensemble de son oeuvre à l'occasion de la 2e édition du Difference Day, événement organisé dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Et c'est à Bruxelles, lieu «très symbolique» des plus récents attentats, qu'elle succédera ainsi au blogueur Raïf Badawi, récipiendaire du Prix 2015.
«C'est une grande surprise pour moi. J'ai revu l'image de Raïf. J'ai vu défiler le visage de journalistes algériens des années 90. Je suis de cette histoire-là, de cette lutte entre la liberté d'expression et l'islam politique», a-t-elle confié jeudi dans une entrevue exclusive au Nouvelliste.
L'alliance des Universités bruxelloises VUB et ULB lui remettra le Difference Day Honorary Title for Freedom of Expression en clôture du Difference Day pour sa «contribution vitale à la protection et à la promotion de la liberté de pensée et d'expression dans une société démocratique en perpétuel changement». Son amie Zineb El-Rhazoui de Charlie Hebdo, qui fut de passage à Trois-Rivières l'an dernier, est arrivée ex aequo.
Le Difference Day, destiné à célébrer la liberté de la presse et d'expression, est organisé par la Vrije Universiteit Brussel, l'Université Libre de Bruxelles, la Erasmushogeschool Brussel, Brussel Platform of Journalism, BOZAR, Evens Foundation et iMinds, sous le patronage de la Commission européenne, de l'UNESCO et du Parlement européen.
«Je vais à Bruxelles sur une base régulière, j'en reviens. Ils ne se sont pas encore relevés de ce qui s'est passé le 22 mars. La blessure est encore très vive. Et le sentiment général, c'est une grande inquiétude face à l'avenir», témoigne-t-elle.
D'ailleurs, depuis la sortie de son nouvel essai en début d'année, Après Charlie, Djemila Benhabib parcourt l'Europe et le Québec pour appeler à un sursaut laïque face à la progression de l'intégrisme islamique dans les sociétés occidentales et aux idéologies totalitaires toujours en place dans le monde.
Entre autres, elle dénonce l'immobilisme des gouvernements occidentaux pour qui «tout va bien tant que ça ne pète pas». Une façon de voir les choses qui, croit-elle, «va nous mener à la catastrophe».
«Il faut nommer le mal, comprendre son fonctionnement et tracer des lignes», suggère-t-elle aux gouvernements. Et pour ceux qui lui reprochaient d'être alarmistes à la suite de la publication Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident en 2012, elle rappelle que les attentats survenus depuis lui ont donné raison.
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