Joe Biden a pris, mardi 10 mars, un avantage déterminant dans les primaires démocrates et a tendu la main à son adversaire Bernie Sanders pour battre « ensemble » Donald Trump lors de la présidentielle de novembre aux Etats-Unis.
Idaho, Mississippi, Missouri et, surtout, Michigan, prise symbolique : l’ancien vice-président de Barack Obama a largement remporté au moins quatre des six Etats en jeu lors de ce « mini-Super Tuesday ». Le sénateur Bernie Sanders n’a pour l’heure remporté que le Dakota du Nord. Les résultats de l’Etat de Washington sont encore attendus.
« Je veux remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur énergie infatigable et leur passion », a déclaré le champion du camp modéré à l’adresse du sénateur socialiste. « Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays », a-t-il lancé dans un discours sobre, assurant incarner « le retour de l’âme de la nation ».
Mercredi, Bernie Sanders a annoncé qu’il restait en lice pour l’investiture démocrate malgré ses défaites, en affirmant qu’il comptait « tout faire » pour battre Donald Trump en novembre. Le sénateur indépendant, 78 ans, a annoncé qu’il « avait hâte » de participer au débat télévisé démocrate prévu dimanche soir, qui l’opposera pour la première fois en tête-à-tête à l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, désormais largement favori.
« Dimanche soir, pour le premier face-à-face de cette campagne, les Américains pourront voir quel candidat est le mieux placé » pour battre le président républicain, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse dans sa ville de Burlington, dans le Vermont.
Joe Biden grand favori depuis ses victoires des dix derniers jours et les ralliements en cascade d’ex-candidats modérés, a confirmé sa capacité à s’imposer très largement dans le Sud des Etats-Unis et auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates. Mais aussi au-delà, dans un bastion industriel du Midwest comme le Michigan, que les démocrates espèrent ravir le 3 novembre à Donald Trump qui y avait remporté une victoire surprise en 2016.
Grâce à ses victoires très nettes, il a engrangé de nombreux délégués appelés à désigner, en juillet, le candidat démocrate à la Maison Blanche. Et son avance semble toujours plus difficile à rattraper pour « Bernie », 78 ans.
Joe Biden et Bernie Sanders ont dû annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l’Ohio en raison du coronavirus, venu pour la première fois perturber la campagne. Mardi, plusieurs millions d’Américains ont toutefois pu voter sans incident.
Tous les yeux étaient rivés sur le Michigan car cet Etat est un gros pourvoyeur de délégués. Mais aussi car Bernie Sanders y avait créé la surprise lors des primaires de 2016 en s’imposant face à la favorite Hillary Clinton. Le sénateur du Vermont devait donc absolument renouveler cet exploit et faire mentir des sondages favorables à Joe Biden pour espérer se relancer. Au contraire, le candidat modéré a obtenu une quinzaine de points d’avance.
Lors d’une visite dans une usine Fiat Chrysler en construction à Detroit, Joe Biden, connu pour ses gaffes à répétition et ses emportements, s’est lâché face à un ouvrier qui l’accusait d’attaquer le droit des Américains à détenir des armes. « Arrête tes conneries », lui a-t-il lancé, une scène immédiatement devenue virale sur les réseaux sociaux.
A l’exception d’Elizabeth Warren, qui n’a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats – Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris et Cory Booker – se sont ralliés à celui qui est désormais archifavori des primaires.
Tous appellent les démocrates au « rassemblement » derrière lui pour éviter que Donald Trump n’emporte un second mandat de quatre ans. Conscient que son âge peut être un handicap, même si son adversaire est plus âgé que lui, Joe Biden s’est présenté comme un « pont » vers une nouvelle génération de dirigeants démocrates.