Le médias n’en ont pas beaucoup parlé, comme s’il s’agissait d’un banal fait divers. Dans la nuit du 18 au 19 mai, Théo, 19 ans, a été grièvement blessé par balles, à Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados. Il est mort, la nuit suivante, de ses blessures. Trois suspects se sont rendus. Plusieurs personnes, soupçonnées d’avoir pris la fuite en Algérie, seraient recherchées. Une affaire malheureusement ordinaire, comme il en arrive trop fréquemment. On lui a tiré dessus alors qu’il se promenait avec des amis : « Pour un mauvais regard », selon le procureur. Un motif « futile » qui montre à quel point une partie de la jeunesse a perdu le sens de toute valeur.
Le parquet de Caen a ouvert une enquête pour tentative d’assassinat. Un jeune homme de 19 ans s’est rendu aux enquêteurs, au lendemain d’une marche blanche organisée en mémoire de Théo. Puis deux autres. La police judiciaire aurait identifié cinq ou six suspects mêlés à cette affaire mais, parmi eux, il n’y avait « qu’un seul tireur », selon le procureur. La collaboration entre autorités judiciaires françaises et algériennes se poursuivrait.
Il ne s’agit pas de souligner la responsabilité fréquente de jeunes d’origine immigrée dans ce genre de faits divers tragiques. Mais que n’eût-on dit si la victime avait été, par exemple, d’origine maghrébine et l’agresseur d’origine européenne ? Les autorités se gardent bien de préciser l’origine des suspects arrêtés.
On peut comprendre la volonté des autorités d’éviter toute discrimination et de ne pas développer les réactions hostiles à une partie de la population. Mais leur « neutralité » risque d’occulter la réalité d’une jeunesse qui ne respecte pas les valeurs humaines les plus élémentaires, et d’être contre-productive en attisant le ressentiment contre l’ensemble de la population dont les responsables font partie.
Force est de constater que les règlements de comptes entre bandes rivales, les violences pour un simple regard ou un refus de donner une cigarette ou son portable proviennent souvent de personnes qui refusent de s’intégrer en France. Ne pas le reconnaître, c’est porter préjudice à tous ceux qui, même dans les quartiers difficiles, s’efforcent de s’en sortir en respectant les lois.
Ce déni de réalité, on l’a retrouvé lors de l’attentat de Lyon. Il a fallu attendre plusieurs jours pour apprendre que l’auteur présumé était d’origine algérienne, en situation irrégulière de surcroît. Voulait-on seulement avoir des assurances avant de porter à la connaissance du public la nationalité du suspect ? Ou voulait-on, à la veille des élections européennes, le cacher aux électeurs pour que cet attentat ne les influence pas trop dans leur vote ?
Tout se passe comme si les autorités politiques et médiatiques appliquaient, dans ce domaine, un principe de précaution… à sens unique. Imagine-t-on la publicité qui en aurait été faite si on avait pu dire que le suspect était d’« extrême droite » ?
Il ne sert à rien de cacher les origines des auteurs de crimes et délits. Bien au contraire ! D’abord parce qu’en cachant la vérité, on se fait soupçonner de céder à l’intimidation, à l’aveuglement, voire à la complaisance. Ensuite parce qu’on démontre son impuissance à combattre efficacement un phénomène qui délite la cohésion de notre société : un séparatisme qui s’étend de plus en plus. Au détriment de ceux qui, quelles que soient leurs origines, se sentent vraiment Français et respectent les droits et les devoirs qui leur incombent.