Pour en finir avec la chute de Bernard Landry.

PQ - XVIe congrès avril 2011

Une fois de plus les crottés de Gesca cassent du sucre sur le dos des militants du Parti québécois. Dans un article des plus tendancieux, intitulé « Bernard Landry a-t-il été poussé vers la sortie en 2005? » les porteurs d’eau fédéralistes prétendent à un soi-disant examen de ce qui a conduit à la chute de Bernard Landry lors du fatidique congrès de 2005. Bien entendu, la conclusion est que ce sont les purs et durs qui posent problème et que les militants du Parti québécois brûlent successivement leurs chefs.
Et comme de juste, ces petits clochards de nouvelles, se prétendant journalisssss à cinq cennes n’ont pas pris la peine d’aller dans un seul comté ni de questionner un seul président ou militant avant d’écrire leurs sottises.
Quand entre autres on lit que le vote sur la loi 101 au collégial a contribué au renversement de Bernard Landry, c’est n’importe quoi! Du journalisme médiocre et bâclé ayant pour seul but de discréditer des militants souverainistes.
J’étais président de l’exécutif du Parti québécois de Montmorency au moment des faits. Moi, je peux en parler de ce qui s’est passé, car j’étais là, dans le comté, avec les militants. J’étais aussi au congrès régional où j’ai rencontré Bernard Landry. À l’époque, il était impossible de parler seul à seul avec Monsieur Landry. Sa garde rapprochée, et en particulier Harold Lebel et Lyne-Sylvie Perron ne le quittait jamais.
Ces gens-là y compris l’actuel candidat du Parti québécois dans la circonscription de Jean-Lesage, Pierre Chateauvert qui était directeur du parti au moment des faits, voyaient les militants comme des empêcheurs de tourner en rond pour ne pas dire des emmerdeurs. Pourtant, ces personnes sont les premiers responsables de la chute de celui que je considère toujours comme l’un des plus brillants souverainistes de l’histoire du Québec.
Mais commençons par le début.
En 2003, le Parti québécois a perdu en raison de plusieurs erreurs. Premièrement, même si les fusions municipales sont souhaitables, la campagne médiatique menée tambour battant contre ces dernières engendre une hargne jamais vue contre le parti. Dans la région de Québec, on se bat contre la radio-poubelle et du haut de son piédestal montréalais, la direction du Pq voit la région de Québec s’enfoncer. Pour stopper la tendance, une permanence est ouverte sur le boulevard Hamel. On y nomme un illustre incompétent dont je tairai ici le nom tellement il me fait pitié.
Tout ce que ce gars-là trouve à faire, c’est de menacer de tutelle et même de poursuite les exécutifs des comtés réfractaires. Un hystérique qui m’appelle au beau milieu de la journée en vociférant et en sacrant pour me demander de signer un document appuyant Bernard Landry et aussi de contenir mon exécutif qui veut voter une résolution demandant une course à la chefferie. Je reçois même un téléphone d’une députée de la région de Québec qui me donne à son tour un blast de m…
L’exécutif national fait semblant de se pencher sur la région de Québec. Mais dans la réalité, c’est une autre affaire. Le national considère Québec comme un étang à grenouilles. Il ne donne pas suite aux requêtes de la région. Il se fiche éperdument des militants et il retarde même délibérément certaines investitures dans les comtés de la région pour court-circuiter des candidats potentiels et par la suite effectuer des parachutages. Cette stratégie d’autodestruction fait en sorte que plusieurs comtés débutent la campagne sur les talons et presque sans d’argent. Car, comme on le sait, les luttes pour les postes de candidats sont très payantes.
L’exécutif du comté de Montmorency, tout comme des centaines de militants dans la région, tient tête aux instances nationales du parti dirigées par Bernard Landry. On accuse le national de laisser tomber la région de Québec. On reproche à Bernard Landry d’avoir nommé un cabinet de 36 ministres et d’être de la vieille garde du parti alors que souffle un vent de changement sur le Québec. On sait maintenant pour quoi on a changé… La mafia! Les militants reprochent aussi à l’ex-PM d’être responsable de la défaite de 2003, et surtout, d’avoir laissé traîner pendant un an le doute sur son avenir en tant que leader du Parti québécois.
C’en est trop! Plusieurs demandent alors qu’une course au leadership soit lancée. L’exécutif national répond que la démarche est trop coûteuse. « Faux! » rétorquent les militants qui font valoir que le congrès approche et que tout pourrait se régler en même temps. Mais à la suggestion de ses conseillers, Bernard Landry s’obstine à refuser l’option d’une course au leadership.
Pendant ce temps, les pro-Legault et les pro-Marois fourbissent leurs armes. On sait que parmi la garde rapprochée de Bernard Landry se trouve même une personne faisant campagne en secret pour Pauline Marois. Je vous laisse deviner qui c’est…
Coincé par la pression du national d’un bord et celle des militants de l’autre qui me pressent d’accueillir une résolution demandant une course au leadership. Je téléphone au bureau de Monsieur Landry à plusieurs reprises. Pas de réponse. Dépité, je décide de prendre les grands et les seuls moyens disponibles et j’envoie un premier signal en espérant que Bernard Landry l’entendra. En entrevue avec Marie-Andrée Brassard de Radio-Canada, je fais alors part qu’il y a une crise dans le parti et que seul Bernard Landry a le pouvoir de la régler.
Peine perdue, je suis encore plus critiqué de part et d'autre. C’est alors que je rencontre Bernard Landry au congrès régional de Québec qui précède le tristement célèbre congrès de 2005. Harold Lebel est présent quand je demande au chef du parti de régler le problème. Je lui prédis alors qu’il aura de la difficulté à passer le vote de confiance du congrès s’il n’agit pas immédiatement.
Depuis le début, je sais que le putch contre Bernard Landry est risqué. L’avenir me donne raison. Legault « tchoque », Boisclair foire et Marois ne s’intéresse qu’au poste de première ministre. Mais en même temps, je comprends la colère et le désarroi des militants de mon comté et de la région qui ont travaillé dur et qui malgré cela, encaissent une sévère raclée due à l’inertie et au snobisme des instances nationales du parti. Cela me forçait à accueillir à mon corps défendant cette satanée résolution demandant une course au leadership.
Si comme les militants le lui demandaient, Bernard Landry avait remis son leadership en jeu aux premières heures du grenouillage, personne ne se serait présenté contre lui et de toute façon, il aurait remporté la bataille haut la main. La question aurait été réglée et il serait probablement redevenu le premier ministre du Québec.
Je ne suis pas le seul à penser que les instances nationales du parti sont responsables de la chute de monsieur Landry. L’ex-premier-ministre était comme César. Il était entouré de gens proches qui complotaient dans son dos ou qui le laissaient s’enfoncer. Le film de Jean-Claude Labrèque, « À hauteur d’homme », a révélé jusqu’à quel point l’ex-premier ministre était entouré de plusieurs incompétents et très mal conseillé.
En terminant, le Parti québécois a la chance de pouvoir compter sur les meilleurs militants qui soient. Des gens convaincus qui sont d’une persévérance qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Ce sont des gens dont les qualités sont exceptionnelles. Ils cultivent un amour sans borne pour leur pays.
Malheureusement, quelques petits arrivistes baveux issus de l’école des trois boutons et prétendant tout connaître ont pris le contrôle de ce parti pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Évidemment, cette clique n’a rien à foutre des militants de la base qui font du porte-à-porte pour ramasser des cinq piastres et convaincre les indécis du bien-fondé de notre projet de pays. Ces apparatchiks se sont empressés de remplacer les conseils nationaux par l’infecte conférence des présidents. Ils ont espacé les congrès nationaux, et ce, en totale contravention des statuts et règlements. Finalement, ils ont tripoté ces mêmes statuts et règlements pour réduire comme peau de chagrin les prérogatives démocratiques des membres.
Si d’aucuns croient que les militants de la base du Parti québécois n’ont pas de respect pour leurs chefs, dites-vous bien qu’il en est tout autant pour les instances nationales de ce parti envers les militants de la base. En fait d’irrespect, l’exemple vient de haut.
Je n'ai jamais voté au congrès de juin 2005. J’ai quitté le parti en janvier de cette année-là et je ne suis plus membre depuis. Mais je suis toujours farouchement indépendantiste.
Daniel Lévesque
Ex-membre et ex-président du Parti québécois de Montmorency



Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 novembre 2012

    You are so awesome for hlepnig me solve this mystery.

  • Gilles Verrier Répondre

    15 avril 2011

    Article intéressant. J'espère que le PQ a toujours de bons mécanismes de défense en place contre ceux qui pourraient fomenter, genre, une «révolution de couleur» ou contre les agents de programmes de «commandites» II, III ou IV. Je serais déçu que les instances supérieures ne s'occupent que de garder à l'écart les militants de la base et les souverainistes un peu trop déterminés. Naturellement, tout cela est une bonne blague.
    GV