Porter Vigile plus loin : un combat à notre mesure!
L’offensive contre Vigile n’est pas piquée des vers. Je ne suis pas un tenant du « conspirationisme », mais il faut admettre que depuis quelques temps certaines forces s’entendent pour museler Vigile. Cela se comprend : Vigile indispose de par la qualité des textes publiés et aussi par la quantité des lecteurs. Qu’il y ait à l’occasion des écrits critiquables parce que tendancieux, cela ne change rien au fait que globalement Vigile est un organe de communication indépendantiste sérieux qui préconise la liberté de parole.
Pour certains de nos adversaires, il est clair que la fin justifie les moyens. Nous le savions : la question de l’indépendance ne saurait se limiter à un débat scolastique entre rhéteurs désincarnés. Nous sommes appelés à jouer dur dans les coins de la patinoire et les coups cochons sont alors plus que prévisibles. J’ai toujours dit que nous n’avions pas cet instinct du tueur tant cultivé par l’adversaire. La preuve : Facal, Maltais et Drainville n’ont pas hésité à se distancier de Vigile. C’est enrageant, frustrant, démobilisant. Voir des indépendantistes courber l’échine au premier coup de canon, c’est ce qui me choque le plus (c’est une figure de style, car des coups de canon, il y en a à tous les jours…). Et si le mot d’ordre vient de la haute direction du PQ, cela me rendrait d’autant plus furax. Cette démission prend tout son sens quand on sait ce qui attend Vigile dans les mois – les années? – à venir. Comme si on pouvait mettre au monde une nation sans déranger personne…
Sur Vigile, on échange, on propose, on dénonce, on s’engueule. Parfois, on dérape, on accuse à tort et à travers. On stigmatise, mais on endosse aussi, et souvent on applaudit. Il y a ceux et celles dont j’aime la perspicacité, et il y en a qui parfois me font grimper dans les rideaux de la colère. Mais le plus souvent l’intelligence ressort et s’impose. Pour tout dire, mon sentiment d’appartenance à Vigile est élevé. Nous sommes durs, très critiques les uns envers les autres et cela nous honore. Qu’on se crêpe le chignon ne signifie pas pour autant que nous sommes désolidarisés. L’adversaire veut casser Vigile. Or, nous sommes Vigile. Les républicains, les nostalgiques, la gauche, les péquistes et tout le tralala qui écrit ou lit Vigile ne peut ni ne doit baisser les bras devant cette offensive, qu’elle soit organisée ou non. Il y va de notre dignité. Comme citoyen, comme farouches défenseurs de la société civile et de son droit inaliénable de participer au débat public.
Vigile est un site web. Un homme le tient à bout de bras. Nous contribuons à l’existence de Vigile en y participant, en prenant le temps de réfléchir pour y exprimer des idées, des faits, voire parfois des états d’âme. Vigile suscite la participation citoyenne et de celle-ci émerge de temps à autre des vérités que d’autres n’hésitent pas à s’approprier, en bien ou en mal. Vigile est une petite brique qui a su s’insérer dans un grand tout qui se prétend démocratique.
Vigile ne peut compter sur les forces organisées du mouvement indépendantiste, semble-t-il. Serait-ce là un symptôme de plus de notre faiblesse collective? J’ai bien peur que ce soit le cas. Alors, que reste-t-il? Nous et seulement nous. On nous reproche souvent de n’être que de beaux parleurs. Pourtant, cet amalgame hétéroclite d’individus concernés par la chose publique qui contribue à rendre Vigile vivant dérange joyeusement. Aussi, avons-nous aujourd’hui l’occasion de démontrer que nos paroles peuvent se traduire en actes. L’argent est le nerf de la guerre, pour utiliser un cliché on ne peut plus éculé. Alors, contribuons, écrivons, dénonçons. Surtout, faisons en sorte que Vigile devienne de plus en plus un outil de communication citoyen. Voilà une bataille concrète, réelle, qui exige non pas une simple résistance, mais une contre-offensive déterminée et obligatoirement gagnante.

Vigile est libre et doit le rester!