« La censure quelle qu’elle soit me paraît être une monstruosité, une chose pire que l’homicide ; l’attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. La mort de Socrate pèse encore sur le genre humain. »Gustave Flaubert, Madame de Bovary
Rappel des événements...
À l'approche du 250ème anniversaire de la prise de Québec par les Anglais (le 13 septembre 1759), les esprits s'échauffent de plus belle ! En février dernier, on se rappellera que les gardiens fonctionnarisés de la Commission des Champs de Bataille nationaux (institution fédérale) avaient lâchement cassé leur épée et tourné leurs petits talons devant les menaces de violence vociférées par les zélotes du mouvement indépendantiste pur et dur, sous prétexte de préserver la sécurité du public. Pour combler le vide ainsi créé autour de l'événement qui a marqué pour toujours la face de l'Amérique du Nord passée, l’année d’après, de française à britannique, M. André Juneau, président de la pusillanime Commission fédérale et gardien en titre des Plaines d’Abraham, sans s’indisposer le moins du monde des conséquences de cette censure dont nous étions tous victimes, avait remis à zéro le compteur de la commémoration. Dans son repli bien mal inspiré et bien peu glorieux, il avait laissé à une organisation créée pour la circonstance (le Moulin à Paroles), le soin d'organiser autrement le rappel « pacifique » de cette grande cassure de notre histoire.
L'affaire ayant été entendue sans égard au peuple qui a pressant besoin de se souvenir, le groupe ainsi formé dans l’écume du repli des fonctionnaires canadiens, avait donc entrepris de « rendre hommage aux gens d’ici et d’ailleurs qui, par leurs mots, leurs écrits, leurs voix ont façonné ce coin du monde » (Dixit le Moulin à Paroles). Parmi les 140 textes « historiques, poétiques et prosaïques » retenus pour la circonstance, se trouve le fameux manifeste du FLQ, lu le 8 octobre 1970 sur les ondes de Radio-Canada. En ce qui me concerne, un texte mal écrit, homophobe, raciste, vulgaire et violent qui est loin de faire honneur à l'esprit de ses co-signataires.
Un moment douloureux de l'histoire récente du Québec
Lors des événements funestes qui ont marqué la Crise d’Octobre au Québec, je venais tout juste d’entrer dans ma vingt-deuxième année. Je me souviens de la commotion que cela avait semée dans notre maison et dans tout le voisinage. Malgré tout le mal que j'en pensais à l'époque (et que j'en pense encore aujourd'hui à bien des égards), cette croûte littéraire est un événement en soi, une tache d’encre indélébile dans l’histoire du Canada, du Québec et du mouvement indépendantiste qui n’a pas eu l’intelligence de se dissocier haut et fort d’un tel dérapage antidémocratique.
On fait de la politique ou on fait la guerre ! C’est l’une ou c’est l’autre ! Qu’on l’approuve ou pas des deux côtés de la barricade idéologique, n’en déplaise au premier ministre Charest qui a développé une bien curieuse conception de l’écriture de l’histoire, et peu importe ce qu’en pense M. Sam Hamad son ministre de la Sécurité sociale, le manifeste du FLQ n’est pas sans âme. Il se présente aujourd’hui, au regard de notre histoire nationale, comme l'ultime cri de douleur d'une jeunesse qui avait perdu foi en la politique de son époque, une déclaration de guerre insensée proférée par quelques rebelles sécessionnistes impatients, apeurés et coincés par les événements qu’ils avaient enclenchés dans leur folle virée d’adolescents retardés.
L'Histoire n'appartient à aucune cause
Ce qui n’est pas moins importants à mes yeux, ce manifeste a l’ultime mérite de nous rappeler, en ces temps d’incertitude, le dérapage des années Trudeau, la loi des Mesures de Guerre imposée au peuple québécois, la police politique de Robert Bourassa et les abus de pouvoir d'un gouvernement fédéral complètement déphasé qui, après avoir profité du malaise que cela suscitait usque ad mare, a perfidement pris la balle au vol pour semer le chaos dans les esprits et régner sur la peur entretenue jusqu’en 1984.
À la face de cette histoire du Québec qui n’appartient à aucune cause en particulier, ce Manifeste doit être lu et relu quand les temps l'exigent. Il est là pour rappeler tout autant aux Canadiens français qu’ils ont été lâchement abandonnés et déniés d’histoire par leurs chef nationalistes après la défaite référendaire de 1995. Pour rappeler à tous les Québécois, peu importe leurs origines, leurs allégeances et leurs croyances, que la Liberté prend racines dans le sillon d’un lent et long processus historique et que le projet qui la porte en étendard perd toute noblesse s’il s’accomplit sous le catafalque du mensonge, de la peur, de l’intolérance et de la censure…
Akakia
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1 commentaire
Michel Guay Répondre
8 septembre 2009Ce n'est pas nouveau que les fédéraliste musèlent les Québecois , censurent notre histoire et désinforment sur à peu près toutes les questions vitales .
Charest meech -moins ne fait que perpétuer cette colonisation de la Parole en méprisant toute la nation Québecoise qui n'exigera pas sa démission pour ce crime qu'approuvent tous les fédéralistes et qui le trouve bon et fort de tenir tête aux terrorristes comme Gilles Vigneault et les 100 autres lecteurs du Moulin à Paroles
Les médias anti Québecois en profitent pour récupérer la commémoration en faux scandale en ne parlant pas des personnalités participantes
De 1763 à 1863 nous avons été censurés par les Canadians par des mesures de guerres permanente , par un régime militaire royaliste totalitaire , et depuis 1863-67 nous subissons une minorisation réserviste digne de l'apatheid comme nos amis amérindiens qu'ils manipulent contre tous les intérêts de la nation Québecoise en organisant des référendums partitionnistes nousmenaçant de toutes les violences raciales
Refusons la censure commanditée par les fédéralistes avec notre argent de nos impôts fédéraux