Pierre Péladeau, que ses proches et son personnel surnommaient familièrement « Monsieur P », et son fils, Pierre-Karl, qu’on appelle toujours par ses initiales, auraient sans doute voulu être des artistes, comme le clame la fameuse chanson de Luc Plamondon.
C’est pour assouvir son désir secret de l’être que Monsieur P a dirigé, non sans brio, l’Orchestre Métropolitain dans une symphonie de Beethoven, son compositeur fétiche. Quant à PKP, c’est pour la même raison qu’on n’a jamais dû le tirer par la manche pour participer à des émissions de variétés.
Cette inclination de l’un comme de l’autre en a fait des mécènes qui n’ont jamais hésité à divertir vers la culture une partie de leurs avoirs et des profits de Québecor. Sans l’aide de Québecor et l’acharnement des deux Péladeau, par exemple, l’Orchestre Métropolitain ne serait plus qu’un souvenir, et le Théâtre du Rideau vert aussi.
UN PROJET HORS DU COMMUN
C’est à coup de millions et sans subvention gouvernementale qu’Éléphant, un projet unique imaginé par PKP, a ressuscité le cinéma québécois. En numérisant l’ensemble de nos films, Éléphant leur assure une éternité certaine. Heureux de ce succès, PKP cherche un moyen de pérenniser aussi nos productions théâtrales.
Québecor consacre à la culture proprement dite plus de la moitié du budget annuel de 42,7 millions $ qu’elle alloue à la philanthropie. Plusieurs théâtres et musées du Québec en bénéficient, sans compter les festivals et les événements de musique, de danse, de littérature et d’histoire.
Chaque entreprise publie un rapport annuel, plus ou moins volumineux selon son importance. Québecor est l’une des rares à publier aussi un bilan culturel. Celui qu’elle a rendu public hier souligne son implication auprès de 400 organismes, dont la plupart sont de nature culturelle.
Vidéotron, sa filiale, verse des redevances pour la production de télévision et de cinéma au Fonds des médias et au Fonds indépendant Québecor, des redevances aux chaînes spécialisées francophones, paie des droits aux auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, assure le maintien de chaînes de télé communautaire et remet plus de 14 millions $ par an au CRTC et à la chaîne nationale d’affaires publiques pour une somme totale de 228,6 millions $.
PLUS DE 500 MILLIONS $
Dans son bilan culturel, Québecor inclut les coûts de programmes de ses chaînes de télé, les sommes qu’elle consacre à l’information, à ses nombreuses publications et maisons d’édition, tous des vecteurs de culture francophone.
Tout compte fait, c’est plus d’un demi-milliard de dollars qu’investit Québecor chaque année pour la suite de notre monde culturel. C’est plus que la somme qu’investit Radio-Canada pour son réseau français et ses diverses plateformes, ainsi que pour ses activités culturelles extérieures.
Mais il y a une différence fondamentale entre Québecor et Radio-Canada. Cette dernière puise la majeure partie de cette somme à même nos impôts et est tenue de le faire par son mandat. Québecor génère elle-même presque toute la somme qu’elle consacre à la programmation de ses chaînes, de ses diverses plateformes et de ses publications, et elle n’a aucune obligation philanthropique légale ou réglementaire.
P.S. Par souci de transparence, je dois mentionner que je suis membre du conseil d’administration du Théâtre du Rideau Vert et du Fonds des médias du Canada, deux organismes que je cite plus avant.
TÉLÉPENSÉE DU JOUR
Comme son nom le laissait déjà sous-entendre, Carey Price avait un prix.
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