L’Office national de l’énergie (ONÉ) se retrouve dans l’embarras après avoir affirmé à tort que ses dirigeants n’avaient pas discuté du pipeline Énergie Est avec Jean Charest alors qu’il était consultant pour TransCanada, le promoteur du projet.
Le «National Observer» a mis la main sur des documents prouvant que le controversé oléoduc était bel et bien à l’agenda d’une rencontre survenue en janvier 2015 entre l’ex-premier ministre du Québec et plusieurs représentants de l’ONÉ, l’organisme responsable du processus d’évaluation d’Énergie Est.
La rencontre s’est tenue à Montréal dans les locaux du cabinet d’avocats McCarthy Tétrault. En plus de M. Charest, le président de l’ONÉ, Peter Watson, la vice-présidente, Lyne Mercier, un membre du conseil d’administration de l’Office, Jacques Gauthier, ainsi que deux employés étaient présents.
Dans un courriel envoyé quelques semaines avant la rencontre, M. Gauthier avait signifié à un adjoint de Jean Charest qu’il souhaitait aborder différents enjeux liés au Québec, en prenant soin de mentionner spécifiquement le pipeline Énergie Est.
«Quant au sujet, je veux introduire le nouveau chair [sic] de l’Office et parler des grands enjeux qui toucheront le Québec au niveau pétrolier (Energy East, etc.) Une rencontre assez générale somme toute», avait écrit Jacques Gauthier.
Or, comme le rapporte le «National Observer», les membres de l'Office national de l'énergie n'ont pas le droit d'aborder en privé des projets ou des enjeux soumis à son évaluation.
Des notes prises par le personnel de l’ONÉ durant la rencontre démontrent également que Jean Charest et les dirigeants de l’Office ont parlé de TransCanada, de relations publiques et de stratégies pour promouvoir les pipelines au Québec.
Selon le «National Observer», l’ONÉ et le bureau de Jean Charest avaient dans un premier temps nié que le pipeline Énergie Est avait fait l’objet de discussions durant la rencontre de janvier 2015. L’ONÉ s’est toutefois ravisé après avoir été confronté à des courriels et des notes au sujet de l’entretien que le site de nouvelles a obtenus grâce à la loi sur l’accès à l’information.
Le directeur des communications de l’Office, Craig Loewen, a plaidé une erreur de bonne foi. Il a soutenu qu’au moment de la rencontre, l’ONÉ ignorait tout du contrat entre Jean Charest et TransCanada. M. Loewen a également assuré qu’aucune «discussion inappropriée» n’avait eu lieu durant l’entretien.
Selon le Nouveau Parti démocratique et des groupes environnementaux interrogés par le «National Observer», la rencontre entre Jean Charest et des dirigeants de l’ONÉ discrédite le processus d’évaluation du projet Énergie Est promis par le gouvernement libéral de Justin Trudeau.
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