OTTAWA – Le Québec a perdu près de 20 000 emplois à temps plein en juillet, mais bon nombre d’emplois à temps partiel ont été créés.

Statistique Canada a rapporté vendredi que 19 500 emplois à temps plein ont été supprimés le mois dernier alors que 15 400 emplois à temps partiel se sont ajoutés à la masse de travailleurs.

Au total, la perte d’emplois s’élève donc à 4000.

Selon Sébastien Lavoie, économiste en chef à la Banque Laurentienne, le marché du travail au Québec est toutefois meilleur que les chiffres le suggèrent, car les emplois à temps plein perdus sont principalement liés à la fin du recensement fédéral.

Cela dit, «on ne peut pas dire que la situation est rose, car l’emploi fait du surplace depuis deux mois». Depuis un an, il ne s’est créé que 10 000 emplois au Québec, ce que M. Lavoie attribue à la difficulté pour les entreprises à dénicher les bons candidats.

Alors qu’une PME sur cinq se dit prête à embaucher des travailleurs au cours des prochains mois, «ça ne se reflète pas dans les chiffres», alors que la population active est en baisse de 20 000 personnes depuis un an.

Le taux de chômage, qui est stable à 7 %, est à un niveau d’avant la crise financière de 2008-2009 et les hausses de salaire accordées depuis un an, soit 3 %, sont bien supérieures à l’inflation, estimée à 1,5 %.

«Cela démontre que les gens qui veulent travailler peuvent trouver un emploi sans trop de difficultés», estime M. Lavoie, sans compter que les entreprises se font concurrence entre elles pour embaucher les meilleurs candidats.

Au pays

Au Canada, le mois de juillet s’est soldé par une perte de 31 200 emplois alors que le taux de chômage a augmenté d’un dixième de point de pourcentage, à 6,9 %.

L'emploi à temps plein a diminué de 71 000 de juin à juillet, alors que l'emploi à temps partiel a augmenté de 40 000.

Chez les étudiants âgés de 20 à 24 ans, l’emploi a peu varié le mois dernier, avec un taux de chômage de 8,1 %. Ce taux est similaire à celui de juillet 2015.

Une hémorragie, disent les oppositions

«L'hémorragie libérale se poursuit en matière d'emplois au Québec», a commenté François Legault, chef de la Coalition avenir Québec.

«Il se passe rarement une semaine sans qu'une entreprise annonce des mises à pied. Les régions du Québec souffrent grandement du manque de vision du gouvernement libéral. Philippe Couillard n'a aucun plan pour la création d'emplois et l'ensemble de notre économie en subit les conséquences. Les exportations stagnent et les investissements privés ne sont tout simplement pas là», a-t-il dit.

«Il ne s'est créé qu'un peu plus de 40 000 emplois au Québec en près de deux ans et demi de gouvernement libéral. On est bien loin de la promesse électorale d'en créer 250 000! Comment le premier ministre compte-t-il, avec ces chiffres inquiétants, respecter sa parole et créer de la richesse au Québec? À l'issue de la dernière session parlementaire, il se félicitait de ses soi-disant prouesses en matière économique. Est-il toujours aussi fier?» a pour sa part demandé Nicolas Marceau du Parti québécois.