Québec solidaire a refusé la main tendue du Parti québécois. C’était prévisible. QS est un parti sectaire dont le noyau militant entretient une hostilité viscérale à l’endroit du PQ.
Une des militantes les plus en vue de QS, Dalila Awada, a même soutenu que le PQ portait en lui la bête du «racisme», qui se serait révélée avec la charte des valeurs.
Racisme: c’est la pire accusation imaginable. Lorsqu’on l’accole à un parti, c’est une manière de dire qu’il est absolument infréquentable et qu’il doit crever. Hors du multiculturalisme, point de salut!
Convergence
C’est aussi une manière, pour les Solidaires, de rappeler leur prétendue supériorité morale.
Dans leur esprit, ce sont des Purs qui crachent vertueusement sur les impurs. Au mieux, ils les sermonnent.
On aurait tort, pourtant, d’en vouloir à Jean-François Lisée pour cette main tendue. Elle était honorable.
Elle reposait sur un constat: la division exagérée du vote francophone assure au Parti libéral le pouvoir jusqu’à la fin des temps.
Le PQ a donné un nom à cette stratégie: c’était la convergence. Lisée voulait rebâtir un grand parti nationaliste ancré dans le Québec francophone.
Le problème, c’est que pendant des mois, le PQ ne s’est fait entendre que pour son désir de convergence. Il avait moins l’air d’un parti souverainiste que convergiste.
Il y avait deux conséquences à cela.
La première, c’est que le PQ se plaçait dans une position de faiblesse et rappelait chaque jour son incapacité à prendre le pouvoir seul. La seconde, c’est que le PQ a un peu dilué son identité politique au point où on ne sait plus trop ce qui la caractérise.
On aimerait poser la question: péquistes, qui êtes-vous?
Le parti de René Lévesque? C’est vrai, mais il n’est plus de ce monde.
Le parti souverainiste? C’est juste, mais vous avez vous-même reconnu qu’un référendum sur l’indépendance n’est pas pour demain.
Le parti nationaliste qui défend l’identité québécoise? Vous l’avez été au moment de la Charte des valeurs, mais trop souvent, vous êtes hésitants. On vous sent timorés sur la langue, l’immigration, la laïcité, les accommodements raisonnables.
Le parti de la social-démocratie? Ce n’est pas faux, à condition de reconnaître qu’elle a changé et qu’elle est moins enthousiasmante qu’auparavant. À condition aussi de se rappeler que bien des nationalistes ne sont pas de gauche et se tournent vers la CAQ. Ce n’est pas un détail.
Confusion
Le PQ, en ce moment, est troisième dans les sondages. S’il veut remonter, il va devoir préciser son offre politique et son identité idéologique.
Il ne peut plus se contenter de dire qu’il est le mieux placé pour renverser le PLQ: la CAQ est désormais en position de dire la même chose.
Le PQ doit clarifier son message et combattre sans mollesse non seulement le gouvernement Couillard, mais aussi un parti comme QS, qui souhaite ouvertement sa disparition pour le remplacer.
Il va enfin devoir donner une idée inspirante de ce qu’il veut faire du Québec.
Que veut dire être nationaliste en 2017?
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