PCAA: la Caisse avait trop de liquidités

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Elle est bien bonne...

Henri-Paul Rousseau, pendant son discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Photo: Martin Chamberland, La Presse

Vincent Brousseau-Pouliot - (Montréal) Pourquoi la Caisse a investi autant d'argent dans le papier commercial? Parce qu'elle avait fait trop d'argent durant les années 2000, répond Henri-Paul Rousseau.
Lors d'un discours prononcé ce midi devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Henri-Paul Rousseau a expliqué pourquoi le «bas de laine», qu'il a dirigé entre 2002 et 2008, a acheté le tiers du papier commercial au Canada, soit 12,6 milliards de dollars. «L'accumulation (de papier commercial) est le fruit de centaines de transactions, réalisées sur une période de plusieurs années sans aucun incident, a-t-il dit. La direction de la Caisse n'a pas décidé d'un seul coup d'accumuler 13 milliards de PCAA. La Caisse avait simplement beaucoup de liquidités parce qu'elle avait encaissé beaucoup de profits de 2005 à 2007.»
L'ancien dirigeant de la Caisse explique que le papier commercial était considéré comme un véhicule d'investissement sûr au moment où la Caisse en a acheté. «Aussi répandu que les bons du Trésor fédéral, le PCAA représentait en 2007 près du tiers du marché monétaire canadien (...), dit M. Rousseau. La qualité intrinsèque de ce véhicule (...) n'a jamais fait problème au Canada.»
«La perturbation des marchés du PCAA a été mondiale, continue M. Rousseau. Pourtant, seul le Canada a été confronté à une impasse durable des liquidités. Partout ailleurs, avec l'appui de leurs banques centrales, les banques ont fourni les liquidités nécessaires au maintien du marché des PCAA.»
L'ancien dirigeant de la Caisse assume toutefois ses responsabilités. «Malgré ces faits, malgré ces explications, cette situation regrettable s'est produite pendant mon mandat, dit-il. Comme premier dirigeant, j'en assume la peine responsabilité.»
Henri-Paul Rousseau souligne toutefois le rôle crucial qu'il a joué dans la restructuration du papier commercial canadien. «Grâce à l'Entente de Montréal, le PCAA non-bancaire canadien a été restructuré avec succès, dit-il. Résultat : plutôt que de subir des pertes colossales dans le cadre d'une vente de feu du PCAA.»
M. Rousseau se défend aussi d'avoir quitté la Caisse l'an dernier avant la fin de la tempête à la Caisse. Il a quitté ses fonctions de premier dirigeant au printemps 2008. Il a joint les rangs de Power Corporation du Canada en janvier dernier.
«Au printemps 2008, un large consensus existait à l'effet que le pire (de la crise du papier commercial) était passé (...), dit-il. Je ne suis donc pas parti «en pleine tempête», dit M. Rousseau. Encore moins pour fuir le genre de tempête qui s'est déclenché en octobre 2008. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas de ceux qui se défilent devant leurs obligations. Par exemple, en août 2007, je me suis retroussé les manches et j'ai pris mes responsabilités dans le dossier des PCAA.»


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