(Montréal) Quel timing! Henri-Paul Rousseau a démissionné de la Caisse de dépôt et placement à la fin de mai 2008, à peine un mois avant que la Bourse canadienne ne touche son sommet de tous les temps. Et il a fait son entrée chez Power Corp. (T.POW) au moment où la Bourse s'enfonçait dans la déconfiture.
Au plan financier, Henri-Paul Rousseau a pris une excellente décision lorsqu'il a quitté son poste de PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour entrer à la haute direction de Power Corp.
À preuve, dès son arrivée dans ses nouvelles fonctions de vice-président du conseil, l'ex-PDG de la Caisse s'est notamment fait octroyer un bloc de 800 000 options sur le titre de la compagnie.
À elles seules, ces options de Power représentent aujourd'hui un gain sur papier de quelque 5 millions de dollars. Le prix d'exercice de ce bloc d'options reçu le 6 janvier dernier est de 22,64$ l'action. L'action de Power Corp. se négocie ces temps-ci autour de 29$, soit 6,36$ de plus que le prix d'exercice des options de M. Rousseau.
En l'espace d'à peine huit mois, M. Rousseau vient de «gagner» sur papier autant sinon plus d'argent que ce qu'il a gagné lors de ses cinq années de service à la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Évidemment, un initié n'a en soi aucun mérite lorsqu'il s'enrichit avec ses options. Celles-ci lui sont consenties par contrat de travail. L'initié ne court jamais de risque avec ses options. Il ne les exercera qu'à la condition que le cours de l'action sous-jacente soit à prime par rapport au prix d'exercice de ces options.
Là où un initié a véritablement du mérite dans sa stratégie de s'enrichir, c'est lorsqu'il puise dans ses poches pour acquérir, comme le commun des investisseurs, des actions sur le marché boursier.
C'est notamment le cas de M. Rousseau. En dehors du généreux bloc de 800 000 options de Power qu'il a reçues à son arrivée à la multinationale, M. Rousseau a décidé d'investir son propre argent pour acheter sur le marché des actions de Power et de ses filiales.
Ainsi, en mars dernier, alors que les marchés boursiers touchaient leur creux du dernier cycle baissier, M. Rousseau a fait ses emplettes boursières. Voici la liste de ses achats, avec, entre les parenthèses, le cours actuel de l'action.
Il a acquis un lot de 5400 actions de Corporation Financière Power à 18,49$ (30,50$); un lot de 2800 actions de la Great-West Lifeco à 18$ (26$); un lot de 5500 actions de Power Corp à 18,15$ (29$).
En août dernier, M. Rousseau a ajouté dans son portefeuille un lot de 2300 actions de la Société financière IGM, à 43,09$ (44,50$).
Toujours sur papier, ces récentes emplettes de M. Rousseau lui procurent aujourd'hui une plus-value de quelque 150 000$.
On aura beau critiquer la contre-performance de M. Rousseau notamment avec le PCAA (papier commercial) qui remplit encore les coffres de la Caisse, force est de constater qu'il gère fort bien ses affaires personnelles!
Lorsqu'il a quitté de son propre chef la présidence de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Henri-Paul Rousseau a encaissé une indemnité de départ de 378 750$. Le versement de cette indemnité avait soulevé un tollé en raison de la gigantesque contre-performance de la Caisse l'an dernier. L'institution a bouclé l'année 2008 avec des pertes de 40 milliards de dollars, soit un recul de 25% par rapport à l'exercice précédent.
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