Depuis la vague orange de 2011 qui a failli t’emporter, comme tu souffres, pauvre Bloc québécois...
Ton chemin de croix n'en finit plus de finir.
Au fil des chefs jetables après usage et de tes multiples et très publiques crises internes, la réalité est que ton agonie se prolonge sans un espoir réel de guérison.
Dernier coup du destin : la défaite historique du Parti québécois le 1er octobre dernier.
Réduit à dix élus seulement et talonné sérieusement par Québec solidaire dans le vote populaire, le PQ est un chantier dysfonctionnel en quête d’une refondation majeure.
Au-delà des individus concernés, le première victime de ce déclin du mouvement souverainiste est l’option elle-même comme projet politique.
Les raisons de ce déclin sont connues. Sans être la seule, la première est incontestable. Sauf en de rares exceptions, le long silence du PQ lui-même sur sa propre raison d’être depuis le dernier référendum ne cesse de lui coûter des appuis.
À un point tel où chez les plus jeunes, même le mot «souveraineté» leur est étranger.
Pauvre Bloc... Te voilà même hanté par une bien drôle de rumeur.
La rumeur étant d’envoyer Jean-François Lisée te diriger à Ottawa. Vraiment?
Pauvre Bloc, mérites-tu de souffrir toujours et encore plus?
Heureusement, le principal intéressé a démenti le tout rapidement. Pauvre Bloc, tu viens vraiment de l’échapper belle.
Dans la tête de qui une idée aussi saugrenue a-t-elle pu mûrir? Mystère et boule de gomme.
Après avoir mené le PQ à la pire défaite de son histoire, la première chose à faire pour M. Lisée est sûrement de ne pas se précipiter pour aller achever un autre parti.
Quant à toi, pauvre Bloc, c’est à une réflexion plus profonde que tu dois t’atteler.
Considérant l’état évident de faiblesse du PQ et l’horizon d’une souveraineté qui, à force de ne pas en faire la promotion, s’éloigne sans cesse, as-tu vraiment le goût de t’entêter à grappiller quelques sièges au fédéral?
Si oui, dans quel but?
Ne ferais-tu pas mieux de mettre tes quelques énergies restantes à prendre part à la refondation possible, au Québec même, d’un véhicule capable, peut-être, de reprendre le bâton du pèlerin?
Une idée comme ça...
