Écrit par David Patry-Cloutier - Critiquée de toutes parts, faisant face à des démissions dans son parti et à d'anciens chefs qui remettent en question son leadership et sa stratégie pour la souveraineté, Pauline Marois persiste et assure qu'elle mènera ses troupes lors des prochaines élections.
La chef a-t-elle toujours « l'autorité morale » pour mener les troupes souverainistes? « On va se calmer un peu, on va prendre le temps de respirer. Je n'ai pas du tout l'intention de me laisser distraire », a-t-elle dit en conférence de presse mercredi matin.
Selon elle, le Parti québécois « a choisi une nouvelle approche » et elle entend être à la tête du parti lors des prochaines élections pour proposer ces changements à la population.
La conférence de presse appelée par le parti portait justement sur le lancement officiel de son programme.
« On a un beau programme, qui est audacieux, on a le goût de se retrousser les manches et de travailler à sa réalisation », a dit Pauline Marois.
Tourner la page
Visiblement, la chef a hâte de tourner la page. « J'ai vraiment le goût qu'on se remette à la tâche tous ensemble », a-t-elle dit.
Refusant de dire si elle était victime d'une tentative de putsch, elle a qualifié la chose de « vieux débat ».
L'équipe des communications du PQ a même demandé aux journalistes de s'en tenir au sujet du jour, consigne qu'ils n'ont évidemment pas respectée.
La chef a toutefois fait face aux questions des journalistes. « J'ai passé la journée dans mon jardin, hier. Ça m'a fait énormément de bien. Ça faisait deux semaines que j'étais au front, alors j'ai mis mes mains dans la terre, c'est extraordinaire pour retrouver la sérénité. »
Critiquée de toutes parts
Les derniers jours ont été fertiles en rebondissements. C'est une lettre des jeunes députés péquistes adressée à Jacques Parizeau, lui demandant de se tenir tranquille à la suite de la démission de quatre membres du caucus du parti, qui a mis le feu aux poudres.
Pauline Marois a dit qu'elle approuvait le geste de ses protégés, qui sont sortis sur la place publique pour demander à M. Parizeau de « faire attention à ce qu'il allait dire ».
« J'ai autorisé, dans le sens où j'étais d'accord (avec leur démarche) », a dit la chef.
Mercredi, dans La Presse, Bernard Landry affirmait que Mme Marois devait « réfléchir ». La veille, Jacques Parizeau critiquait Pauline Marois, sans toutefois la nommer, sur sa démarche pour la souveraineté du Québec.
Le président de l'association péquiste de Crémazie, Hadrien Parizeau, petit-fils de l'ancien premier ministre, a lui aussi demandé le départ de Pauline Marois. Il demeure au PQ, malgré la démission de Lisette Lapointe.
Mme Marois a refusé de dire si l'association de Crémazie sera mise en tutelle. « C'est un débat qu'on va avoir à l'exécutif. »
Référendum
Questionnée sur sa démarche vers la souveraineté, elle a affirmé que son parti devait prendre le pouvoir d'abord. Un référendum pourrait ne pas survenir dans un premier mandat.
« Nous avons un programme qui veut réaliser la souveraineté, le plus rapidement possible », a-t-elle dit.
Impossible de savoir si elle considérerait comme un échec le fait de ne pouvoir tenir un référendum dans un premier mandat.
« N'est-ce pas la raison d'être du PQ », a répliqué un journaliste. « La raison d'être de notre parti, c'est de répondre aux besoins des Québécoises et des Québécois en leur proposant des solutions, comme gouvernement, et nous pensons que les solutions seraient meilleures dans un État indépendant. Et c'est ça, notre objectif », a répondu la chef.
Celle-ci n'interprète pas la vague orange qui balayé le Québec lors des dernières élections fédérales, portant une majorité de députés fédéralistes du NPD au parlement, comme une preuve d'une baisse de l'appui à la souveraineté.
« Les gens étaient fatigués du Bloc Québécois. Ils n'étaient pas en désaccord avec eux. Ils n'ont pas voté contre la souveraineté. Les gens voulaient du changement », a-t-elle dit.
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