Passer le flambeau et repréparer rigoureusement l’indépendance

Peut-on faire confiance au PQ ?

Dans un [long article au journal Le Devoir du samedi 1er mars 2008, M.
Gérald Larose propose de changer de mécanique->12134], pour tenter une fois de
plus, de faire basculer le Québec dans le vide d’une indépendance politique
improvisée. Il souhaite extirper le projet souverainiste de la mécanique
référendaire, pour l’assujettir à une mécanique de grignotage
constitutionnel. Une espèce de tordeur politique dans lequel les vieux
souverainistes veulent enfiler le coin du drap en espérant que le reste
suive. Le coin du drap étant pour M. Larose, les propositions de
constitution et de citoyenneté de Mme Pauline Marois.
Gérald Larose rêve en couleur et s’enflamme à l’idée que ces deux éléments
du grignotage constitutionnel, deviennent les tracteurs de la souveraineté.
Il termine son envolée en écrivant : «de bout en bout le peuple Québécois
serait dans le coup [..] et la souveraineté s’imposerait comme une
nécessité économique, fiscale et sociale.» Alléluia! Changement de
mécanique mais toujours la même erreur de mettre la charrue devant les bœuf
et toujours la stratégie de la cage à homard. Improviser et piéger la
population.
Qui dans la population demande une constitution et une citoyenneté
distincte de la citoyenneté Canadienne. Personne, parce que personne dans
le contexte actuel n’a besoin de ces encadrements oiseux et inutiles, que
se soit économiquement, fiscalement ou socialement. Au contraire, face aux
défis colossaux des routes, de l’éducation, de la santé et de l’exode du
secteur manufacturier, les débats et l’énergie canalisée vers ce grignotage
constitutionnel, ne seraient que pure gaspillage d’effort collectif. On a
suffisamment gaspillé de temps et d'argent depuis trente ans avec les
référendums, Victoria, Meach, Charlottetown et le rapatriement de la
constitution. Plus on tergiverse, plus on perd du temps et plus on
s’affaiblit comme société. Le Québec doit refaire ses forces avant de rêver
à nouveau d’indépendance politique.
Passer le flambeau et repréparer rigoureusement l’indépendance
Faire l’indépendance du Québec relève maintenant des prochaines
générations. Les vieux ont eut leur chance et ils l’ont raté. Ils n’ont pas
le droit d’embarquer les jeunes dans une aventure improvisée, dont personne
ne connait les conséquences. Si les générations futures veulent toujours
l’indépendance, ils devront tout reprendre à zéro. Oublions les référendums
poker, une constitution de provinciaux ou une citoyenneté de Monopoly. La
première tâche sérieuse vers une éventuelle souveraineté serait d’apprendre
aux enfants à devenir des êtres autonomes, responsables et indépendants
d’esprit. La deuxième serait de préparer une nouvelle génération de leaders
nationalistes, qui eux, devront faire la preuve qu’ils sont capables de
régler de façon écologique et durable, les grands problèmes du Québec soit
les finances, la santé, l’éducation, les transports et la surconsommation.
Ce sera à eux par la suite, de décider du système politique qui leur
conviendra. Faire basculer dans l’indépendance, la population indolente et
endettée du Québec d’aujourd’hui, ne servirait que les ambitions et les
intérêts des arrivistes déchus du nationalisme québécois, qui ne cherchent
que le «trip» du pouvoir. Pour la génération actuelle, la médiocrité
politique, sociale et économique sont encore moins pire et préférables à
l'aventure extrême des vieux improvisateurs souverainistes. Les Péquistes
ont été au pouvoir pendant 18 ans depuis 1976 et ils n’ont pas été foutus
de régler un seul des grands problèmes de l’état. Il est temps de mettre
fin à l’improvisation opportuniste et dangereuse. Il est temps de passer le
flambeau!
Albert Bertrand
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Albert Bertrand13 articles

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Albert Bertrand BSpEP - Mont Saint Hilaire, Qc.

Spécialiste en formation professionnelle à la
retraite. Chroniqueur libre de la politique et de l'actualité.

Un témoin affligé par un establishment financier myope, cupide, arrogant
et destructeur de la planète.

Un témoin affligé par un milieu d'affaires frileux, médiocre, parasite de
fonds publics et socialement irresponsable.

Un témoin affligé par des organisations d'affaires présomptueuses,
hypocrites, fallacieuses et socialement indifférentes.

Un témoin affligé par des organisations professionnelles et syndicales
figées, désuètes, rétrogrades et narcissiques.

Un témoin affligé par une classe politique lâche, sans vision, médiocre et
servile de l'establishment financier.

Un témoin affligé par un milieu journalistique, conformiste, complaisant
et inféodé au pouvoir financier des empires médiatiques.

Un témoin affligé par l'imposture d'une hiérarchie religieuse
matérialiste, dépassée, hypocrite et acoquinée aux pouvoirs politiques et
financiers.

Un témoin affligé par une population politiquement ignorante, naïve,
gâtée, insouciante, peureuse, accro à la surconsommation et endettée à
l'os.

Un témoin affligé qui s'accroche grâce aux rares exceptions de compétence,
d'authenticité, d'honnêteté, de transparence, d'écologie, de responsabilité
sociale et de solidarité humaine.





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2008

    Monsieur Bertrand, je ne peu me soumettre à votre vision de l'avenir pour préparer l'indépendance. Nous sommes prêts pour le pays depuis fort longtemps. La jeune génération l'est aussi. Ce qui faut, ce n'est plus de trouver les moyens pour y arriver, c'est de prendre l'outil qui est à notre disposition. À la suite du virage fédéraliste du PQ, il ne reste aux indépendantistes que de rejoindre maintenant les rangs du seule parti qui a une vision claire et sans détours pour l'avenir du Québec, le Parti indépendantiste. Il faut militer dans ce parti et préparer la prochaine élection afin de faire élire des députés qui préparons le terrain à l'élection suivante lorsque les québécois donnerons une majorité de députés pour faire l'indépendance.
    Nous ne sommes plus dans l'attente de jeunes québécois pour prendre la relève, elle est déjà là cette relève. Nous ne sommes plus dans l'attente de conditons économiques favorables, cela restera toujours à faire, nous ne sommes plus dans l'attente de conditions sociales qui fera en sorte que les québécois sont prêts pour le pays, elles seront toujours là après l'indépencance, nous ne sommes plus dans l'attente de conditions favorables telle que les condtions gagnantes de Bouchard, elles ne sont jamais venues. Il nous restes donc, de nous décider maintenant à prendre les moyens que nous avons et agir sur le terrain. C'est ce que propose le Parti indépendantiste. Vous devrez plutôt travailler à motiver et créer un sentiment de fierté en encourageant tous ceux qui veulent dès maintenant faire le pays. À vous de décider si vous, vous êtes prêts à rejoindre les rangs de ceux qui sont déjà entrain de préparer l'avenir.
    Marcel Vaive
    Outaouais

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2008

    Un petit commentaire à la personne qui dit qu'il a peur des dédoublements (citoyenneté, passeports, constitutions, etc.):
    L'idée n'est pas d'avoir ces doublons éternellement. L'Idée est de créer les institutions et infra-structures que tout bon pays se doit d'avoir afin de larguer ceux du Canada par la suite. La manoeuvre est délicate, pour dire le moins.
    Pierre Falardeau disait lors d'une entrevue aux "Francs Tireurs": "On ne se sépare pas pour des points d'impôts !"
    Payer 2 taxes peut être choquant et dur pour le portefeuille, c'est certain. Je consentirais à payer autant sinon plus, par contre, si la totalité de mes impôts restait au Québec à financer des programmes Québécois, les routes Québécoises et les familles Québécoises.
    L'indépendance est plus une question de respect de soi, de culture, d'auto-affirmation et de fierté que de dollars. Les billets verts entrent malheureusement dans l'équation, il va de soi.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2008

    M. Bertrand, je dois avouer quelque chose bien humblement. Avant de répondre à votre billet, je n'avais pas pris connaissance des autres billets que vous aviez écrits avant. Vous me pardonnerez, je n'ai pas pu tout lire du premier coup. Je ne doute plus de votre conviction indépendantiste et de votre fin nez d'analyse.
    Ceci dit, je ne m'offenserai pas que vous me compariez aux extrémistes auto-explosifs lance-roquettes des pays du proche-orient. Je l'avais dit, je paraissais arrogant. Or je ne le suis pas. Mais ma passion pour le Québec est forte et peut-être ai-je encore l'enthousiasme du nouveau militant. Je vois bien que nous avons le même combat à coeur, M. Bertrand. On est du même bord. J'ai 35 ans, mais plus j'en apprends, plus je lis, plus je suis convaincu que l'indépendance doit être faite rapidement. Le temps joue contre nous.
    Je doute que nous puissions attendre encore 2-3 générations pour s'affirmer sur le plan mondial. Le français fout le camp. 55000 immigrants viendront s'installer chez-nous l'an prochain. Pas tous ne choisiront le français comme langue de travail, soyez-en certain. Lorsque les francophones feront moins de 50% de la population, et je ne parle pas de 50% de population de 18+, nous ne pourrons plus -mathématiquement- nous voter une indépendance. Il faut bouger. Nous observons et analysons depuis 50 ans. Le temps n'est plus à la prise de notes dans un cartable.
    Peut-être suis-je moins "sage" que d'autres. Je sais par contre que plusieurs "Grands Gourous" séparatistes seront là pour ajuster les voiles, si je peux dire.
    Pierre Marcotte

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2008

    Ce qui est étonnant c'est que parmi les arguments traditionnels des souverainistes on vantait que le nouveau statut politique du Québec mettrait fin aux dédoublements. On en arrive exactement au contraire. Nous aurions maintenant deux citoyennetés, deux constitutions en plus de toutes les choses que nous avons déjà en double et qu'il nous faut supporter de nos taxes, dont deux rapports d'impôt. Cette voie ressemble au renforcement de la bureaucratie étatique sans que l'indépendance ne se fasse. Résultat prévisible : fardeau fiscal accru et perte de compétitivité du Québec. Deux constitutions, deux citoyennetés, c'est un luxe que le Québec ne peut se permettre, la fiscalité du Québec l'interdit. Il faut désormais choisir nos allégeances et cesser de payer plus pour être différents. Il faut cesser d'avoir une vie politique plus compliquée que tous les peuples pour être différents. C'est ça la question. Malheureusement, ce qui est sûr de la proposition Larose c'est une présence accrue de deux États qui se concurrencent sur un même territoire. Ce qui se ferait d'ailleurs au grand déplaisir de la population. Plus de bureaucratie n'a rien à voir avec l'indépendance. L'indépendance c'est de mettre fin à la concurrence des deux États, pas de la renforcer. Larose ne nous servirait-il pas un contre-modèle d'action ? S'il faut viser l'État, me semble-t-il, c'est pour exercer le pouvoir, le pouvoir normal et total d'un État indépendant, pas autre chose.

  • Albert Bertrand Répondre

    5 mars 2008

    Trudeau était arrogant mais pas fougueux. Il était hautain, rusé et baveux. Son héritage de prestige est essentiellement centré sur sa personnalité. S’il était fanatique, ce fanatisme était essentiellement centré sur sa propre personne. Stéphane Dion lui n'est pas arrogant, il est rigide, opiniâtre et ambitieux. Deux mauvais exemples qui n’ont rien à voir avec le contexte de l’accession du Québec à l’indépendance. Loin de décourager, je crois que la sagesse de mon commentaire aidera M. Marcotte à réaliser son rêve sans qu’il ne devienne un cauchemar pour lui et ses contemporains. Je préfère le rôle de mentor prudent à celui du coach qui encourage l’aveuglement fanatique, l’improvisation et la témérité. J’ai bon espoir que le jeune Marcotte a saisit lui sans avoir à lire et relire.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2008

    Je relis et je ne saisis pas. "La fougue et l'arrogance sont les comportements des fanatiques." C'est la réponse de M. Bertrand à un jeune indépendantiste qui se dit arrogant et fougueux. Trudeau était fougueux et arrogant: cela faisait de lui un fanatique? Dion est arrogant: il est à demi-fanatique? Oublions les fanatiques discrets, du genre de ceux qui agitent des drapeaux du Canada dans leur salon, pour rappeler que les sophismes peuvent décourager les jeunes militants.
    Jacques Binette

  • Albert Bertrand Répondre

    4 mars 2008

    La fougue et l'arrogance sont les comportement des fanatiques. La fougue et l'arrogance sont les comportements du désordre civil et de la misère comme ce que vivent les palestinien de Gaza avec la fougue et l'arrogance du Hamas.
    Se tenir debout pour y rester, c'est d'être en mesure d'apprécier la nature et l'ampleur des hazards et des cahots avant de foncer tête première. À l'évidence M.Marcotte vous n'en avez aucune idée. Parizeau lui savait en 1995.
    Les jeunes ont le choix face à la grande aventure de l'indépendance: préparer rigoureusement et de longue halène la population pour qu'elle les aide à réussir et prospérer après, ou manipuler l'opinion publique et foncer vers la misère durable.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mars 2008

    Je suis d'accord sur le fond de votre argumentation, à savoir que l'ancienne génération n'a pas su convaincre la nation québécoise de la nécessité de l'indépendance. Cette tâche revient maintenant aux "jeunes" leaders, désireux de reprendre le flambeau de notre liberté.
    Vous énumérez cependant certaines choses qu'il faudrait accomplir AVANT la séparation, des choses qui pourraient prendre une ou plusieurs dizaines d'années: "... apprendre aux enfants à devenir des êtres autonomes", par exemple, je le fais avec les miens, tous les 3. Si vous, vous n'avez pas donné de bonnes bases aux vôtres, ne généralisez pas. On peut très bien déclarer notre indépendance tout en donnant le meilleur de soi à la prochaine génération.
    Vous parlez de la population endettée du Québec. Nous payons les dettes de qui, vous croyez M. Bertrand? S'il faut attendre que nous ayons éradiqué la dette, le peu de francophones qui resteront n'auront aucune chance.
    Après analyse de votre texte, je me permets d'avoir un oeil douteux sur votre propre conviction et attachement à un Québec indépendant. Je souhaite avoir la citoyenneté Québécoise, appuyée par une constitution Québécoise, et je ne suis pas le seul.
    Le Parti Indépendantiste est prêt à relever le défi de l'indépendance, avec tous les hasards et cahots qui peuvent survenir. Y aura-t-il jamais un temps idéal pour se lever debout ? Je ne sais pas, mais le plus tôt sera le mieux. Le PQ est fatigué. Mme Marois serait une bonne chef si elle avait une vision plus claire d'un Québec indépendant. Elle est restée trop longtemps dans le mécanisme politique provincial pour qu'il lui reste assez de passion pour réaliser le projet national.
    Je peux paraître arrogant; ça doit être ça, la fougue de la jeunesse.
    Pierre Marcotte,
    St-Pascal