À lire la tribune de Vigile depuis un sapré bout de temps, on dirait que nous sommes tous paniqués, comme si la nation québécoise allait s’engouffrer dans le fleuve demain matin, fondre avec les glaciers ou suivre la dégringolade des papiers commerciaux adossés à des actifs. Peut-être suis-je un indécrottable naïf ou un jovialiste qui s’ignore, mais je ne connais pas une seule nation, dotée ou pas d’un État, qui disparaisse définitivement sans laisser d’adresse après une gestation de quelques siècles. À moins, bien sûr, d’être proprement occie.
Convenons que, dans la plupart des cas, il s’agit d’un cri d’alarme pour réveiller la fibre nationalitaire endormie, découragée ou tétanisée par deux référendums. Après tout, si nous étions vraiment convaincus de cette disparition imminente appréhendée et désespérés devant un avenir bloqué, nous nous tairions et nous empresserions de tisser notre linceul après avoir rédigé notre testament, léguant notre dépouille aux ottawesques après avoir respiré quelques miasmes de grippe porcine, histoire de les contaminer définitivement et de les rayer aussi de la carte dans une vengeance posthume, ce qui satisferait peut-être leur plus cher désir de blokes, qui fut toujours de se sentir «just a little bit better than the other fellows», en fait un match nul, ce qui vaut toujours mieux que d’avoir perdu seuls. Après tout, on se console comme on peut. Bref, nous pleurons comme des cochons atteints de grippe aviaire : vous savez bien, cette pandémie censée nous avoir tous fait crever voilà à peine un an ou deux, juste après la maladie de la vache folle, où dix mille fois plus de ruminants moururent de l’application du principe de précaution que de l’épidémie annoncée.
C’est vrai, le PQ ressemble de moins en moins à un parti portant le logo «Approuvé Indépendance», QS, PI et autres PRQ en mènent encore moins large, le regroupement des indépendantistes et souverainistes dans un mouvement citoyen non partisan tarde à exister, pendant que la Fédéralie et la horde charestiste grugent la viande quotidiennement autour de l’os québécois voire que le mouton lui-même, dirait-on, se mange la laine sur le dos, contre-exploit remarquable rodé et répété de longtemps.
Pourtant, vous connaissez l’histoire de la Pologne : dépecée, écartelée entre la Prusse, la Russie et l’Empire austro-hongrois pendant plus de 120 ans, elle s’est recollée en 1919 et 1945; son hymne national actuel commence ainsi : «La Pologne n’a pas encore péri»... La Tchéquie disparut trois cents ans, intégrée dans l’Empire, un temps pendant lequel sa langue ne survécut qu’oralement, dans ses dialectes, la langue officielle devenant l’allemand. Au milieu du XIXe siècle, pendant le réveil des nationalités de l’Europe centrale, quelques poètes lui redonnèrent vie. Elle ne recouvra son indépendance qu’en 1919, mariée quasi de force à la Slovaquie, qui s’en détacha à la fin des années 90. On pourrait continuer la liste.
Alors, avant de craindre ou, pire, de prophétiser la disparition de la nation québécoise pour bientôt, peut-être devient-il urgent d’attendre un peu. La seule certitude que nous puissions nous permettre, comme tout le monde, c’est qu’à terme, individuellement, nous sommes tous morts. Peut-être cette certitude constitue-t-elle la source de bien des angoisses : crever sans avoir vu la Terre promise. Faisons donc notre pèlerinage au Mur des fortifications en nous saluant : «L’an prochain à Québec».
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8 commentaires
Raymond Poulin Répondre
8 mai 2009Monsieur O, veuillez m’excuser de vous avoir confondu avec Gébé, les yeux m’ont fourché; vous ne méritez pas ça...
Ce ne sont pas les collabos qui me préoccupent mais plutôt la flopée de gens ordinaires encore mentalement colonisés. Ça se soigne, sauf que ce n’est pas en s’écrivant et en se lisant entre convaincus qu’on y arrivera. Ça se fait au travail, entre voisins, entre amis, dans la parenté, dans une buvette et partout où une certaine convivialité est possible; ça se travaille un à un, ça exige de la patience, du temps, de l’imagination, de l’adaptabilité et le sens de l’humour, sans compter le respect des autres. Le contact humain, d’homme à homme, est primordial. C’est long et souvent frustrant. Après trente ans d’efforts de ce genre, je ne peux compter avec certitude que moins d’une centaine de convertis vaccinés, ce qui en fait peu pour chaque année, c’est vrai. Mais multipliez le nombre annuel par seulement cinq ans et 30 000 pèlerins, ajoutez le total aux indépendantistes et souverainistes actuels, et voilà un résultat suffisant pour franchir la dernière étape. Sans radio, sans télé, sans journaux, sans moyens financiers, sans même internet, ce qui n’est pas une raison pour négliger ces moyens, ça va de soi. Lorsque tous ceux qui veulent vraiment un pays auront tenté et tenu le coup au moins quelques mois, peut-être le pessimisme, prudent ou pas, sera-t-il moins nécessaire. On n’atteint aucun objectif en s’en tenant strictement à développer des théories ou en se réunissant entre sympathisants ou militants seulement. Je ne me pose pas en modèle, d’autres ont effectué le même travail et bien mieux que moi, mais il en faudrait beaucoup plus, et plus jeunes.
Je sais que les petits moyens paraissent dérisoires à nombre d’intellectuels patentés et de politiques certifiés, ce qui n’a cependant jamais empêché les plantes de pousser sur le fumier. Nous voulons des indépendantistes? Alors formons d’abord des indépendantistes avant de recruter des partisans. Le parti politique nécessaire, si jamais il n’existe pas ou plus, se formera (ou se réformera) de lui-même le temps venu: lorsque l’indépendance sera devenue l’exigence claire d’une majorité de votants potentiels, les partis existants se convertiront à leurs nouveaux intérêts après une basse messe très courte.
Mais, cela étant dit, la conjoncture peut se transformer rapidement, comme l’affirme M. René-Marcel Sauvé (voir ses récents articles), provoquant une montée soudaine quoiqu’inattendue de la faveur populaire pour l’indépendance (durable ou pas, cette fois?). Dans une telle situation, l’appareil politique, de son côté, ne serait pas vraiment prêt, ce qui constituerait un terrain propice au danger de guerre civile, d’autant plus que, présentement, le Québec ne peut pas vraiment compter sur une milice armée et préparée et pas davantage sur des services policiers aptes à contrôler un tel événement. Ce scénario n’est pas à exclure du champ des possibilités, d’autant plus que les deux principaux partis politiques canadiens et la haute fonction publique fédérale (sans oublier les états-major des forces armées et de la GRC) comptent leur lot de cyniques et de machiavéliques parfaitement capables de souffler sur le feu et même, s’il le faut, de l’allumer. Dans ce cas, nous devrons apprendre rapidement à dure école ou nous écraser pendant un temps très long et très triste. Surtout, qu’on cesse de croire que cette éventualité est impossible ici; les Canadiens et les Québécois ne sont pas plus à l’abri que les autres de la stupidité, de la rapacité et de la brutalité humaines, et ce ne sont pas les affiches et les pancartes pacifistes, quoiqu’honorables, qui nous serviront de paratonnerre.
Archives de Vigile Répondre
8 mai 2009"Plus sérieusement : Les agents de dénationalisation, ces Québécois francophones de service stipendiés ou non par Desmarais(Sabia, Charest, les scribouilleurs de LaPresse, Dion, Chrétien, Coderre, les députés conservateurs du Québec...) C’est une pandémie !"(Par O)
De grâce, montrez moi le discours différent du PQ ! Je n'entend que la même dénationalisation de leur côté. Elle est là la pandémie.
Même Pierre Paquette du Bloc se sent obligé de suivre le mouvement:
"Comme nation, le Québec se caractérise par une langue, une histoire, une culture et un territoire communs. Cette nation inclut l’ensemble des citoyennes et des citoyens qui y vivent à demeure quelle que soit leur origine. Il s’agit-là de la conception de la nation qui suscite la plus large adhésion aujourd’hui au sein de la société québécoise."(Pierre Paquette)
http://www.vigile.net/Une-nouvelle-donne-pour-la
Comme nation, le Québec se caractérise par une langue, une histoire, une culture et territoire communs. C'est la définition moderne d'une ethnie. Or, M. Paquette y inclu les citoyens qui y vivent et y demeurent sans aucun lien avec la langue, l'histoire ou la culture !
M. Paquette donne la définition d'ethnie à un territoire. Au Québec, plutôt qu'aux Québécois. Il suggère que puisque c'est le territoire qui est une ethnie alors ceux qui l'habite peuvent se caractériser autrement car c'est le territoire qui porte en lui-même l'identité québécoise. C'est le Canada multiculturel de Trudeau et d'Ignatieff.
Je doute fort que cette conception sucite l'adhésion et même je doute qu'elle fut jamais présentée de cette manière. Chose certaine, du point de vue identitaire national, c'est la poursuite de la fuite en avant.
Autre exemple, est cette commémoration de l'agression meurtrière de Denis Lortie.
L'attaque à Polytechnique visait les femmes, alors les groupes de femmes ont récupéré les commémorations. C'est la même chose pour toutes les commémorations dont les victimes visées étaient d'un groupe ethnique, culturel, politique, religieux, ou politique.
Lortie visait les nationalistes québécois, représentés par le PQ.
Comment ce fait-il que le PQ ne demande pas une minute de silence à l'Assemblée au nom de ceux qui ont été visés et stigmatisés par cette attaque discriminatoire ?
Sylvain Maréchal Répondre
7 mai 2009Vous avez certainement raison de croire que notre disparition imminente et définitive est hautement improbable, sinon impossible. Mais devrions-nous vraiment en être ravis ou même rassurés ?
N’y a-t-il pas diverses manières de "disparaître" ? S’éteindre en est une; perdre son âme, si l’on peut encore le dire, en est une autre.
La normalisation (au sens de renoncement à sa singularité) du Québec est, il va sans dire, davantage à craindre que sa disparition pure et simple. Il ne s’agit pas de pessimisme; c’est d’abord une question de point de vue.
« Réveiller la fibre nationalitaire endormie » dites-vous? Oui. Travailler à être soi-même m’apparait être un bon point de départ. Une évidence qui n’en est pas une : il nous faut être Québécois, et nul autre que nous ne pourrait l’être.
L’enjeu devrait paraitre fondamental à ceux qui y perçoivent, en amont ou au-delà de la politique, une dimension non seulement "nationale" (ce qui est déjà beaucoup) mais aussi - pourquoi pas ? - "ethnologique" (ce qui ne va pas toujours de soi). C’est là, je l’espère sincèrement, un peu le sens de notre engagement.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
7 mai 2009M. Poulin: "On nous a imposé des chefs ? Peut-être est-ce possible. Existe-t-il des indices probants ? Je serais curieux de les connaître." Erreur sur la personne; ceci vient de Gébé.
Mais pendant que nous y sommes: Je déplore autant que vous que le RRQ n'ait pu placer la manif en autre temps. Sans doute voulait-il chahuter Sabia en plein travail... puis la veille, la Fête des Mères est-elle sacrée pour Falardeau...
Plus sérieusement: Les agents de dénationalisation, ces Québécois francophones de service stipendiés ou non par Desmarais(Sabia, Charest, les scribouilleurs de LaPresse, Dion, Chrétien, Coderre, les députés conservateurs du Québec...) C'est une pandémie! Y a-t-il d'autres peuples au monde à se laisser convaincre en si grand nombre que leur nation est démodée? On veut bien croire que partout se forment des partis politiques opposés, pour des motifs d'idéologie mais ici, ce n'est pas ça! C'est presque la moitié de la nation qui opte pour l'allégeance de son occupant! Collabos! Pour des faveurs politiques, d'emploi, d'honneurs en grimpant dans la société, ces gens acceptent de renier l'engagement de nos ancêtres! Ce conquérant nous a vaincus par la ruse, a tout fait pour nous éliminer par la violence sadique, incendiaire, et la famine... mais ces "modernes" passent l'éponde: c'était un autre temps. Ils jugent maintenant que ces gens ont raison à cause de leur langue "des affaires". On se fait commanditer toutes nos activités culturelles au prix d'y perdre notre nom. Ces gens convainquent nos jeunes ignares de l'histoire que la langue française c'est la ceinture fléchée et les souliers de beus! L'avenir appartient à ceux qui regardent de l'avant, au service d'un Canada qui n'a que mépris pour Nous! Y a-t-il un peuple au monde qui se soit ainsi laissé lessiver la mémoire? Sûrement pas les Polonais que vous nous rappelez! Nous, on ne semble pas seulement mettre en veille notre mémoire. Il semble que l'on nous l'ait excisée à jamais!... Suis-je d'un pessimisme prudent, comme le disait Georges Sorel, que vous citiez en 2007?
Raymond Poulin Répondre
7 mai 2009Monsieur O,
La mondialisation telle que nous la connaissons depuis une trentaine d'années est la version, si l'on peut dire, des multinationales et du système financier. Non seulement elle ne durera pas toujours sous cete forme mortifère, mais je suis prêt à parier qu'elle a déjà du plomb dans l'aile, surtout parce que ceux que nous appelons les pays émergents ont déjà commencé à s'allier pour la faire dévier. La crise actuelle ne constitue pas non plus un atout en sa faveur. D'ici au maximum dix ans, le jeu sera transformé ou ce sera le chaos. Je ne crois pas au chaos, ce qui ne prouve rien.
D'accord avec ce que vous dites de la manifestation du 11 mai, mais avec un bémol: combien de ceux qui auraient voulu y être n'y seront pas parce qu'ils travaillent le lundi et n'ont pas tous, loin s'en faut, le loisir de s'en absenter?
On nous a imposé des chefs? Peut-être est-ce possible. Existe-t-il des indices probants? Je serais curieux de les connaître.
En dépit de ce que vous dites en ce qui concerne les pays que j'ai cités en exemple, il a tout de même fallu, particulièrement dans le cas tchèque, une extraordinaire résilience populaire, sans laquelle aucun adjuvant extérieur n'aurait pu recréer la nation de toutes pièces.
Archives de Vigile Répondre
7 mai 2009«... Je me suis voulu d'un pays
dont les gens n'ont pas voulu
mais le roman n'est pas encore écrit
ni le poème ni la ballade
ni la pièce ou la tragédie
qui le ferait voir
sinon naître
et ça fait sa vie monsieur
indépendamment de vous
c'est un autre vous
qui au fond se fout de vous
il y a quelqu'un dans votre cerveau
qui n'en fait qu'à sa tête... »
Ce poème s'intitule PAYS, et a été écrit par Gérald Godin quelques mois avant sa mort. C'est pour dire...
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
7 mai 2009Monsieur Poulin,
Monsieur Tellier dans « Dépéquitiser… » conclut : « N’y a-t-il pas moyen de susciter l’enthousiasme des gens à l’aide d’un nouveau discours présentant un projet d’une société québécoise indépendante ? »
Vous-même concluez : « Faisons donc notre pèlerinage au Mur des fortifications en nous saluant : « L’an prochain à Québec ».
Et le 19 juin 2007, vous interpelliez M. RM Sauvé qui vous apportait cette conclusion : « Comme l’affirme Sun Tzu, la connaissance des grands principes permet de trouver en toutes circonstances les solutions qui conviennent. Le principe n’est pas une loi rigide mais l’élément intangible du réel. »
Ni vous ni lui, ni moi non plus, ne sommes de jeunes soldats, encore moins d’aguerris Généraux, mais nous réfléchissons constamment, nous observons nos semblables, nous écrivons nos conclusions…théoriques. Toutes les belles leçons de l’Histoire où des pays moribonds ont ressuscité, mais au prix de guerres sans fin, peuvent-elles nous éclairer sur la descente actuelle de la nation française d’Amérique ? Y a-t-il déjà eu ce leurre que la « mondialisation » qu’accepte aujourd’hui notre jeunesse pour justifier l’abandon de notre identité ? L’Empire Romain, ou l’Austro-Hongrois avaient-ils brandi un tel spectre pour parvenir à briser toute résistance de la jeunesse en vue d’une reddition des armes en faveur d’un Gouvernement Universel ?
Y a-t-il déjà eu dans l’histoire, autant d’agents de dénationalisation, des notables de notre peuple qui se mettent au service du conquérant pour nous convaincre que notre lutte est rétrograde ? Ces gens y mettent tellement d’énergie, et sans doute en sont-ils convaincus eux-mêmes parfois, qu’ils parviennent à rapetisser économiquement comme culturellement notre nation jusqu’à laisser aux yeux des jeunes un tel choix que : Québécois folklorique ou Canadien leader dans le monde.
Le projet de dénationalisation évolue depuis tellement longtemps que nos élites éventuelles ont cessé de croître ou ont été humiliées dans les diverses défaites. Les rares leaders forts qui nous sont fidèles manquent de relève. Ou bien ils se sont tellement essoufflés qu’ils éteignent cette relève… Tous les appels au ralliement qu’on entend ici demeurent lettre morte… L’ennemi est féru de stratégie et nous, de théorie…
Comme tous mes prédécesseurs, je ne suis pas en train de présenter l’argument qui fera demain lever tous les Québécois d’un bond pour faire éclater nos chaînes mais je veux rappeler qu’il serait un bon test de notre ras-le-bol que de descendre en masse dans la rue, lundi prochain le 11 mai Place Jean-Paul Riopel (Caisse de Dépôt) métro Place d’Armes : Midi : Tintamarre à la manière des Argentins floués : Refus total de la chanson du pantin de Desmarais : Michael Sabia.
Archives de Vigile Répondre
7 mai 2009"C’est vrai, le PQ ressemble de moins en moins à un parti portant le logo « Approuvé Indépendance », QS, PI et autres PRQ en mènent encore moins large, le regroupement des indépendantistes et souverainistes dans un mouvement citoyen non partisan tarde à exister"(Raymond Poulin)
Lisez les textes récents, sur Vigile, de Gilles Duceppe (Ignatieff, la nouvelle illusion) et de Pierre Paquette (Une nouvelle donne pour la souveraineté du Québec). Voilà deux discours indépendantistes nationalistes de la trempe que nous serions en droit de s'attendre du PQ. Pourquoi est-ce le Bloc qui nous l'offre ? Parce-que ni Duceppe ni Paquette ne sont liés à des intérêts corporatifs au Québec et parce-que le Bloc n'a pas à affronter directement l'establishment anglais du Québec.
Lancez-moi toutes les pierres que vous voudrez, mais personnellement je suis convaincu que nous-nous sommes fait voler le tandem parfait d'un Duceppe au PQ et Paquette au Bloc et sommes fait imposer un Boisclair puis une Marois à la place.