C’est demain que l’Assemblée générale des Nations unies adoptera officiellement le Pacte mondial des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
À première vue, comment ne pas vouloir rendre un phénomène sûr, ordonné et régulier plutôt que risqué, désordonné et irrégulier ? Sauf que...
Les 23 objectifs du document tournent autour de deux préoccupations de base : plus de « sécurité » pour les migrants et plus d’« inclusion » là où ils arrivent.
Le Canada est (évidemment) au premier rang des meneurs de claque.
Ta gueule !
Une disposition controversée avance l’idée de couper les subventions aux médias tenant des discours « xénophobes » et « intolérants », deux notions particulièrement délicates à définir.
Le secrétaire général de l’ONU se justifie en disant qu’il faut lutter contre « la peur et les faux narratifs » sur l’immigration.
Vous avez bien compris : ne pas partager la philosophie onusienne du phénomène migratoire risque de faire de vous un propagateur de peurs et de faussetés.
Vous aurez aussi noté que les gouvernements des pays signataires n’ont tenu aucun débat public sur le sujet, sachant trop les pensées déplorables du bon peuple sur ce sujet.
Une quinzaine de pays, et pas seulement des États dirigés par des hurluberlus comme Trump, ne signeront pas, y voyant un empiétement sur leur droit souverain de fixer seuls leurs politiques d’immigration.
Les défenseurs du texte expliquent qu’il n’est pas contraignant au plan légal. C’est un argument cousu de fil blanc.
Ce n’est pas parce qu’un texte n’est pas légalement contraignant qu’il n’est pas sans conséquence.
D’abord, on utilisera le poids moral de l’ONU pour faire pression sur les politiques des États.
Ensuite, on utilisera ce texte comme fondement pour l’élaboration de normes supranationales futures et comme grille pour juger quel État agit « bien » et quel autre agit « mal ».
Le problème est moins dans la lettre du texte que dans son esprit. Fondamentalement, cet esprit tient en deux propositions.
Premièrement, on pose comme normal et raisonnable qu’une personne, d’où qu’elle vienne, puisse vouloir s’établir où elle veut.
Deuxièmement, on pose comme vérité indiscutable que l’immigration est forcément un phénomène gagnant-gagnant : le nouvel arrivant et la société d’accueil n’y trouvent que des avantages.
Contradiction
Tout l’esprit du texte indique que seul un populiste, un ignorant, un Pineault-Caron, ou un infréquentable pourrait soulever des notions archaïques et toxiques comme le sol national, un patrimoine civilisationnel, ou l’incompatibilité de certaines valeurs et de certains modes de vie avec ceux qui prédominent dans les sociétés d’accueil.
Il n’y a pas non plus l’ombre du début de la queue d’une réflexion, dans la confrérie planétaire des bien-pensants, sur l’avenir de pays qui se vident de leurs gens les plus talentueux et débrouillards.
Il y a par contre une fabuleuse contradiction dans le fait d’encourager une immigration massive et de dénoncer simultanément la montée de l’extrémisme politique... alors que c’est la première qui alimente la seconde.