L’idée d’interdire le burkini provoque un réel malaise dans les rangs de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Loin des micros et des caméras, le député caquiste Jean-François Roberge a fait son mea culpa. «On va se le dire, on l’a échappé sur le burkini», a-t-il convenu la semaine dernière, devant un parterre d’étudiants de l’Université de Montréal.

Sa collègue de Montarville, Nathalie Roy, avait réclamé à la mi-août une interdiction immédiate du burkini sur les plages et le bord des piscines du Québec. Quelques jours plus tard, la députée a dû admettre qu’il serait pratiquement impossible de bannir ce maillot de bain qui couvre l’ensemble du corps.

Test des valeurs

Depuis, malgré cette volte-face, François Legault a soutenu que les immigrants en faveur du burkini pourraient se voir refuser leur citoyenneté sous un gouvernement caquiste en vertu d’un test des valeurs obligatoire. «J’ai un problème avec le burkini», a-t-il insisté.

Pour le député Roberge, les choses ne sont pas si simples. «On va se le dire, il n’est pas question d’interdire une pièce de vêtement. Chaque Québécois, Québécoise, a le droit de porter ce qu’il veut dans sa vie civile», a-t-il dit durant le débat organisé par le département de sciences politiques de l’UdeM, provoquant les applaudissements de la salle.

Jean-François Roberge a rappelé la position traditionnelle de la CAQ, à savoir qu’il faut interdire les signes religieux seulement aux juges, aux policiers, gardiens de prison et aux enseignants du primaire et du secondaire.

Pas de contradiction

À la CAQ, on soutient que cette déclaration de Jean-François Roberge n’entre pas en contradiction avec la position de François Legault et illustre clairement la volte-face sur «l’interdiction légale» du burkini.

«On veut quand même s’opposer au burkini. Pour nous, la solution passe par s’assurer que les nouveaux arrivants passent un test des valeurs puisque l’égalité homme-femme fera partie de ce test», précise le porte-parole du chef caquiste, Guillaume Simard-Leduc.