Emmanuel Macron n'a jamais paru aussi déterminé et remonté que depuis la mort de l'enseignant décapité par un terroriste d'origine tchétchène parce qu'il avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de quatrième. C'est en tout cas ce que relate un conseiller –anonyme- de l'Elysée dans les colonnes du Canard enchaîné.
Marqué physiquement et très en colère depuis l'attentat de vendredi 16 octobre, en préambule du Conseil de défense du 18 octobre, le chef de l’Etat a martelé que la «peur [devait] changer de camp». Avant le début du Conseil, il est apparu plus ferme qu'en public allant jusqu'à déclarer : «Je veux qu'à n'importe quelle heure du jour et de la nuit les islamistes se sentent en danger en France.»
Selon le Canard enchaîné, en privé, après la réunion, il est monté d'un cran en déclarant : «L'ennemi est clairement identifié. Il veut notre mort. Nous allons donc livrer un combat à mort… La République est bonne fille, mais elle ne se laissera pas violer. Si nous ne prenons pas ce combat à bras-le-corps viendra le temps difficile des affrontements et des milices. Nous allons décapiter les organismes islamistes.»
Le président a ensuite continué : «Ceux des fichés S qui peuvent être expulsés le seront. Ceux dont les pays d'origine ne veulent pas ne perdent rien pour attendre. Nous allons employer tous les moyens pour convaincre ces pays de les reprendre, pressions politiques, économiques, commerciales (…). Les Etats qui encouragent le salafisme sur notre sol doivent être considérés comme des Etats hostiles.» Parmi les pays principalement visés : l'Arabie Saoudite qui fait la sourde oreille.
L'association Cheik Yassine va être dissoute par l'Etat
D'autre part depuis l'attentat, Emmanuel Macron et son gouvernement ont annoncé une série de mesures. Comme le rapporte le Canard enchaîné, le ministre de la Justice aurait été chargé d'étudier s'il est possible de créer juridiquement «un délit de séparatisme» lorsque l'on s'attaquerait à la défense des valeurs républicaines.
De plus, une dizaines d'associations islamistes pourraient être dissoutes prochainement et 28 autres feraient l'objet d'un examen renforcé. Comme l’a annoncé le président de la République, relayé par LCI, le collectif pro-Palestine Cheik Yassine dirigé par Abdelhakim Sefrioui, l'un des gardés à vue, sera dissous dès ce mercredi lors du Conseil des ministres.