FIGAROVOX/TRIBUNE - Après la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans, assassiné par un islamiste, le général Pierre de Villiers appelle le gouvernement à passer des déclarations aux actes. Il propose notamment de fermer les mosquées islamistes, d’expulser les imams radicaux et de reprendre le contrôle de nos frontières nationales.
Les faits sont têtus et la décapitation de ce professeur à Conflans Sainte Honorine constitue une étape de plus dans le délitement de notre pays. Qu’un professeur puisse être ainsi exécuté de sang-froid à la sortie de son collège, sur notre territoire, au titre de l’Islam n’est pas seulement un assassinat ; c’est une attaque à l’existence même de notre nation, de notre civilisation.
Permettez-moi d’abord de penser à sa famille, à ses proches, à ses collègues, à ses élèves, à toutes celles et ceux qui connaissaient et appréciaient ce professeur d’histoire géographie. La nouvelle est terrible et la peine inconsolable. Je sais par expérience combien il est difficile d’affronter la mort quand elle nous frappe aussi brutalement, aussi sauvagement.
Permettez-moi aussi d’encourager tous nos enseignants, où qu’ils soient. Ils portent en eux l’avenir de notre jeunesse, de notre pays. En aucun cas, nous ne devons céder à cette intimidation barbare. La peur est mauvaise conseillère.
Il est temps de fermer toutes les salles de prières islamistes. Nous savons très bien où elles se situent, pour l’essentiel dans des cités, où un accord tacite règne entre les salafistes et les caïds.
L’heure est venue de corréler les paroles et les actes. Combien de lois, de décrets, de déclarations ont été prononcées depuis le 7 janvier 2015, date de la tuerie à Charlie Hebdo. Combien de plans ont été annoncés à grand renfort d’éléments de langage et de phases de communication. Seule la force fait reculer la violence. Le combat sera long. Encore faut-il le mener en acte. L’urgence est à l’action et non plus aux déclarations.
Il est temps de fermer toutes les salles de prières islamistes non officielles et radicales. Je pèse mes mots: nous savons très bien où elles se situent, pour l’essentiel dans des cités, où un accord tacite règne entre les salafistes et les caïds. Mon expérience dans les banlieues me le confirme. Nous ne pouvons pas laisser tomber ceux qui continuent à se battre pour aider ces populations dans leur grande majorité de bonne volonté.
Il est temps de renvoyer dans leur pays d’origine sans délai les imams radicaux, qui prêchent chaque vendredi des propos inacceptables et provocateurs, haïssant la France et endoctrinant une partie de leurs fidèles. Jusqu’à quand va-t-on supporter cela plus longtemps, avant que la population française elle-même ne cherche à se faire justice? Le mouvement de reconduite de ces radicaux est engagé, trop timidement et partiellement. Il faut assumer les risques.
Il est temps d’aider la communauté musulmane de France à former les imams, comme cela se fait d’ailleurs dans certains pays. La Mauritanie est un exemple. Elle a réussi ainsi à contenir le terrorisme. Il faut accélérer les initiatives déjà prises en ce sens sur notre territoire.
L’Islam de France doit aussi prendre ses responsabilités face à ce fléau du terrorisme au nom de cette religion. Il appartient aux pouvoirs publics de le lui rappeler à temps et à contre temps. On ne peut pas continuer comme cela. Seule l’inaction est infamante.
Il est temps aussi de mettre notre politique étrangère en cohérence avec cette menace mondiale dont on voit bien qu’elle est soutenue, financée et organisée par certains Etats bienveillants à l’égard des mouvements terroristes, dans leur diversité à la fois géographique et idéologique. Cette guerre est mondiale et la France a une voix particulière à faire entendre, bien au-delà de ses seuls intérêts économiques ou financiers.
Il est temps aussi de comprendre que le premier devoir d’un Etat est de protéger ses concitoyens, en donnant à celles et ceux qui en ont la charge les moyens de leur mission. Je pense en particulier aux services de renseignements, aux forces de sécurité, à tous ceux qui de près ou de loin participent à l’éducation de notre jeunesse.
Il est temps enfin de maîtriser notre destin, face aux phénomènes mondiaux de migrations massives auxquels nous sommes confrontés.
Il est temps enfin de maîtriser notre destin, face aux phénomènes mondiaux de migrations massives auxquels nous sommes confrontés. L’Europe a sûrement une responsabilité majeure à remplir. Mais nul n’est mieux protégé que par soi-même. Nous ne pouvons pas continuer à accueillir sur notre territoire «toute la misère du monde», première proie pour les islamistes radicaux. Nous devons revoir l’utilisation de nos frontières.
Pendant mes dix dernières années dans les armées, j’ai, à ma place, participer au combat contre le terrorisme islamiste, cette idéologie qui prône la barbarie, car cette dernière n’est pas un moyen mais une fin. Nos soldats, marins et aviateurs contribuent à cette défense de l’avant, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Ils méritent aussi d’en être remerciés. Cette guerre est mondiale. Elle vise la France prioritairement. Plus que jamais, nous devons retrouver notre unité et nous réconcilier, au-delà de nos diversités. L’amour de la France est notre espérance.